Alekseï Masha Esfir

« alice au bout des rêves, quand fait suinter l'aiguille pour un tour aux merveilles et dieu entre tes bras. »

RACONTEZ NOUS VOTRE MORT : Le ciel ne sera plus jamais aussi noir qu'il est aujourd'hui. Comme un soleil ensorcelé, tes yeux se perdent dans mes nuits. On n'était pas du même monde, mais qu'est-ce que ça fait maintenant ? Puisque les anges et les colombes se sont enfuis avec le vent. Je me voyais mourir dans mon sommeil, mourir en sauvant une vie ou je ne sais quoi encore, vous voyez, le rêve de chaque être vivant sur cette terre, ne pas crever dans la pire douleur ? Évidemment, j'ai trop espéré et à force d'espérer on finit par être déçus. J'étais jeune, j'avais une vie des plus merveilleuses - ou presque - et puis en trente secondes, trente petites secondes, je suis devenu le néant, le passé, je n'étais plus. L'amour rend les gens heureux, l'amour, c'est cette chose qui vous fait sourire comme un idiot, qui vous chatouille jusqu'aux bout des oreilles, l'amour c'est magnifique. Moi, c'est cette chose si merveilleuse qui m'a tué. Attention, je ne suis pas Juliette, je ne suis pas cette enfant qui a commis un acte horrible parce qu'elle ne croyait plus en son prince charment ou je ne sais quel bêtise. Moi, je suis cette naïve qui a eu la brillante idée de croire que l'homme était bon, de croire qu'a quelque part, sur cette terre, il pouvait y avoir une parcelle de paix, d'amour et de bonheur. Mon dernier souffle, je l'ai poussé juste avant d'être violemment poussé dans la baignoire, contre mon gré pour au final, terminer noyée, sous des pétales de roses. N'allez pas croire que je ne me suis pas débattu, je ne suis pas débile. Mais essayez vous, tentez de vous échappez de la noyade alors que vous avez soixante kilos qui vous écrase la tête. De plus, il en ai encore plus difficile lorsqu'on vous frappe violemment la tête contre le fond, causant ainsi une commotion. Au final, j'ignore si je suis morte noyée ou si c'est le coup qui a causé le départ de mon âme. Mais ce que je sais, c'est que je n'oublierais jamais cette rage, cette haine dans son regard. QUE PENSEZ-VOUS DU PAYS DES MERVEILLES ACTUEL ? : Alice. Hôpital en cavale, chevaux fous dans la nuit, trajectoire éphémère. C'est mort mais c'est tant pis ! Le pays des merveilles, c'est la folie à l'état pure. Gamine, je croyais qu'après la mort, j'allais m'envoler vers les nuages, que j'allais passer les portes du paradis pour y rejoindre ma grand-mère. Aujourd'hui, je suis là, à me protéger de créatures tous plus horribles les unes que les autres parce que cette débile, notre si belle Alice, elle a plus toute sa tête. J'ai perdu la vie une fois, c'était atroce et en plus, chaque jours, je dois faire tout en mon possible pour ne pas croiser cette conasse de mort une deuxième fois. Je sais qu'autrefois, le pays des merveilles était un endroit enchanteur, où il faisait bon d'y vivre, de s'y réfugier en rêves ou je ne sais quoi. Mais aujourd'hui, ô aujourd'hui tout est différent. Il est désormais le refuge des âmes en peine, de ces gens, tous mots dans d'horribles conditions. La belle Alice, elle devrait se réveiller avant qu'il ne soit trop tard, avant que son magnifique petit pays autrefois si magnifique ne devienne que poussière. Poussière d'une mort tout aussi abominable que celle ayant frappé ses nouveaux habitants, ou devrais-je dire, ses nouvelles victimes. Victimes du pays des merveilles, ou des horreurs, je ne sais plus. QUEL EST VOTRE ENDROIT PRÉFÉRÉ DANS CE PAYS ? : Quand elles sont seules au bar, qu'on dirait des nonnes qui ont perdu l'église, qui ont plus rien que des hommes, pour espérer rencontrer Dieu, pour éponger la bruine à leurs yeux. Moi j'aime bien regarder, regarder les filles pleurer ça me rend gai. Sans hésiter, je dirais que c'est cette si triste rivière des larmes. Certes, s'y aventurer nous coupe toujours cette envie de sourire, d'être heureux et la plupart des gens l'évitent, trouvant leur vie - ou devrais-je dire mort - plutôt déprimante. Mais en ce qui me concerne, je trouve cet endroit si magnifique et si, poignant. C'est comme si la douleur venait se faire sentir jusqu'au fond de nos entrailles. Comme si le simple fait de regarder cet étendu pouvait nous faire comprendre la douleur, le chagrin de cette pauvre fille, cette si belle Alice. Je pourrais passer des journées entières, assise, sur le bord de l'eau à espérer un jour pouvoir voir un quelconque reflet dans cette eau salée des larmes. Je médite, j'essaie de me souvenir mon vivant, les souvenirs, bons comme mauvais et parfois, je dis bien parfois, je laisse aller le chagrin, la colère ainsi que la haine. Je cris pour défouler ma rage, je pleure pour évacuer la tristesse et je pris, je pris un quelconque Dieu imaginaire, une quelconque Alice pour qu'elle daigne se réveiller un jour, pour que cette étrange mort ne cesse.

PSEUDO: feuardent. AGE: soixante-quatre ans, vrai ou faux ? COMMENT TROUVES-TU LE FORUM ? magnifique et très original. COMMENT L'AS-TU DÉCOUVERT ? bazzart, dieu des dieux. ACTIVITE: tous les jours, normalement. CODE DU REGLEMENT: validé par Ceciiiil UN MOT POUR LA FIN ? je suis débile, faut m'aimer ainsi. sinon, ouais, j'ai succombé à la agronfolie, bah ouais c'était plus fort que moi, même si on voit cette jolie blonde partout, je l'adore alors taisez-vous et aimez-moi. * cours se cacher *

Tic, tac, tic, tac, tic, tac. J'ai peine à dormir, peine à fermer l’œil. Étendue dans les draps froids de mon lit, je contemple le plafond, m'amusant à compter les moindres petits défauts, les moindres petites tâches qui recouvrent ces vieilles poutres en bois, ternis par le temps. « Alekseï, tu dors ? » Doucement, je tourne la tête, croisant, malgré la noirceur, son doux regard. « J'imagine que si je te répond oui, je ne serais pas crédible ? » Je souris à ma propre blague, les yeux toujours rivés sur elle, cette jolie petite blonde. Elle, c'est Astrid, ma sœur ou plutôt, ma vie entière, ma raison d'exister tout simplement. « T'es chiante. » « Pourquoi tu voulais savoir ça ? Il est passé deux heure du matin, normalement, tu dors à cette heure. » Elle soupire et la seule entente de ce son, je comprends qu'elle ne va pas bien, un truc la tracasse. « Demain, ça fera deux ans. » Mon cœur cesse derechef de battre et lourdement, je sens me tête retomber contre mon oreiller. Je ne suis pas sotte et je n'ai guère besoin de dessin pour comprendre ce à quoi elle fait référence. Avec douceur, je m'empare de sa mains avant de passer la mienne contre ses cheveux. Ses magnifiques et longs cheveux blonds, me rappelant chaque fois cette princesse, cette jolie qui lançait sa longue chevelure pour que son prince charmant vienne à son secours, je ne sais plus qui. « Tu sais que je t'aime infiniment ? » La lune vient se refléter contre son sourire, ce petit sourire innocent qui ne fait que la rendre plus belle. « Et puis je te le promets Astrid, je serai toujours là. Quoi qu'il advienne, je ne te laisserai jamais tomber, je t'en fais la promesse. » Dans un élan des plus maternels, j'attire ma frangine contre moi, avant de déposer mon menton contre le dessus de sa tête. « Dors, tu as besoin de repos. »