Josephine Hazel Blu Tournier

« I won't apologize for the mess that you're in. I'm gonna hide my eyes from your crimson sin. No sacrifice can make atonement again. The blood is on your hands, you should be ashamed. You won't forget my name … »

RACONTEZ NOUS VOTRE MORT : A vrai dire, ça reste assez confus : est-ce un meurtre ou juste une dernière démonstration de ma maladresse envahissante. J'ai vraiment un doute. Vu les circonstances, j'aurais certainement bien dit que c'était un meurtre. Mais vu que toute ma journée avait été un festival coloré entrant au moins dans le top cinq des plus grandes conneries d'Hazel Tournier. Donc le mystère reste entier.

Alors, en fait, ma mort est plutôt simple : j'ai fait une chute, une chute du septième étage d'un bâtiment en construction. Le chiffre sept était pourtant mon chiffre porte bonheur. Pourquoi me direz vous ? Et bien, parce que les responsables du chantier étaient assez incompétent pour laisser les couloirs encore ouverts sans la moindre protection pour les potiches dans mon genre qui avaient à passer par là pour rentrer chez elles. Comment je suis morte entre dans ce mystère insondable : soit, fidèle à moi-même, j'ai trébuché, déchiré le voile de plastique qui était censé protéger les fenêtres posées par terre et fait le saut de l'ange avant de m'écraser des dizaines de mètres plus bas. Soit, comme je le suppose, mais pas d'une manière sûre et certaine, je m'étais faite poussé par l'homme qui passait au même moment que moi. J'accepte de considérer la possibilité que je sois née avec une pré-disposition pour être martyr toute ma vie, mais j'espére quand même être assez douée pour devoir ma mort à un mec plutôt qu'à mes nouvelles chaussures !

Oh mon dieu, quand je pense au spectacle que j'ai du offrir. Une galette d'Hazel, youpi.

QUE PENSEZ-VOUS DU PAYS DES MERVEILLES ACTUEL ? : Le pays est un grand ensemble gris. Ni bon ni mauvais. En fait, je trouve plutôt effrayant et sublime ce côté qu'il a de protéger des choses belles et fragiles comme des choses grandes et dangereuses. Les deux forment un équilibre qu'il se doit d'être trouvé partout. En plus c'est une échappatoire, non que je ne regrette pas ma vie mais c'est un endroit auquel ma sœur Adèle n'aura sûrement jamais accès. Un endroit qui m'appartienne complètement, en quelques sortes bien sûr. Une sorte de grand parc d'attraction qui m'aurait été offert, dans lequel il y a des choses à contempler et d'autres dont il faut se méfier. L'endroit rêvé. Parfait.

QUEL EST VOTRE ENDROIT PRÉFÉRÉ DANS CE PAYS ? : Le Terrier du Lapin Blanc. Sans aucun doute. Car il fut la porte d'entrée dans ce monde. La première chose, peut-être même l'unique que ma sœur ne pourrait jamais me retirer. Ce lieu représente donc un trésor unique à mes yeux. Et puis, il a vraiment quelque chose de mystérieux, avec tous ces objets entassés là près à tomber au premier souffle, près à vous tuer au premier faux pas. Il résume parfaitement le pays des Merveilles à lui tout seul.

PSEUDO: Anathea AGE: 17 ans COMMENT TROUVES-TU LE FORUM ? Toujours aussi beau. Ben Baaarnes COMMENT L'AS-TU DÉCOUVERT ? J'étais déjà là ACTIVITE: Régulière CODE DU REGLEMENT: alice's madness UN MOT POUR LA FIN ?

raconte moi une histoire

Hate, as love, feeds on the smallest things, everything goes to it.

15 Mai.

Aujourd'hui, je me suis encore disputée avec Adèle, et comme d'habitude c'est moi qui ait été accusée d'avoir commencé la dispute. J'en ai marre, c'est toujours sur moi que ça tombe avec Maman, comme si Addie était une sainte sut Terre. C'est elle qui commence, bon je reconnais que ce n'est pas tout le temps le cas, mais la majeure partie du temps je suis tranquille dans mon coin sans l'embêter et il faut toujours qu'elle vienne, me pique mes affaires sans me demander ou vient derrière moi pour me faire peur dans les couloirs. Après Maman se plaint qu'on se hurle dessus et qu'on se batte. J'aimerais bien l'y voir à ma place ! En plus personne ne me croit quand je dis que c'est Addie, sauf Papa mais il n'est jamais là.

~.†††.~

4 Janvier.

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. Papa a dit qu'il nous laisserait aller patiner sur le lac gelé près du bois. Il m'a même offert de nouveau patin ! Comme ça, je pourrais en plus, continuer à en faire dès que l'hiver sera finit. Maman a accepté de me payer des cours du moment que mes notes suivent. Et je promets de travailler comme une bête, j'ai tellement envie de prendre des cours !
Bon, la seule fausse note, c'est qu'Adèle doit venir avec moi, sous prétexte que c'est elle l'ainée et qu'elle a promis de bien se tenir. Une promesse d'Adèle ne vaut absolument rien? Elle pouvait jurer tout ce qu'elle voulait, battre des paupières comme un chien battu et faire des sourires et des ronds de jambes, tromper Maman mais elle ne pouvait ni me tromper, ni tromper Papa. Ce qui était déjà ça de gagner. Malheureusement, elle ne s'adressait qu'à elle.

~.†††.~

Les deux sœurs jouent sur la glace. L'une file sur l'eau gelée comme une fusée. L'autre a du mal, elle titube en battant l'air de ses bras pour retrouver son équilibre. Elle appelle d'ailleurs sa sœur à grands cris, elle lui demande de revenir, de l'aider. Mais l'autre tourne autour d'elle en larges cercles, un grand sourire aux lèvres, la tête dans les nuages. Elle est heureuse, elle ne veut pas que sa sœur lui prenne son plaisir; ce qui ne saurait tarder.C'est toujours le cas avec elle. Avec l'air d'être une ivrogne, l'autre petite fille arrive à marcher assez pour attraper sa sœur par sa manche et a la faire tomber. Un grand sourire mauvais se dessine sur ses lèvres. Elle est dans son élément, elle a reprit le contrôle. Mais l'autre décide de ne pas se laisser faire pour une fois. Ce jour, c'est le sien. Elle ne va pas se le laisse gâcher par une morveuse chouchoutée. Cette fois ci, elle refuse. Elle dit non. Elle attrape la cheville de sa sœur et la fait tomber à la renverse. Les deux se roulent dessus tour à tour, aucune des deux gamines blondes n'est reconnaissable. Elles sont juste deux furies, l'une rouge, l'autre bleue. La bleue prend rapidement le dessus. Le sourire mauvais réapparait sur ses lèvres alors qu'elle domine sa sœur. Mais l'autre ne se laisse pas faire. Un coup de poing fuse, l'autre porte sa main à sa tête et elle tombe lourdement sur le sol gelé, un sinistre craquement retentit sous elle. Le regard de la furie bleue se transforme en terreur, l'autre n'a pas abandonné son masque de colère furieuse. La glace se fissure sous le corps de sa sœur, elle tombe dans l'eau froide. L'eau dans ses patins et le courant menacent de faire passer son corps sous la surface de l'eau. Sa sœur la regarde, debout, quelques instants, les lames de ses patins sont tout près des doigts nus qui s'accrochent fébrilement à la glace. Les deux se regardent dans les yeux de longues secondes, puis le regard de la furie rouge change et elle se penche pour tirer le corps trempé de sa sœur hors de l'eau. L'autre tremble de rage et de peur.

Hate, as love, feeds on the smallest things, everything goes to it.

18 Mars

Depuis mon anniversaire. Ma vie est devenue un constant enfer. D'abord, je me suis vu soufflé mes cours de patinage de sous mon nez. Sous prétexte que depuis ce qui s'est passé avec Addie, Maman ne veux plus me voir sur de la glace, je suis certaine que c'est cette vipère qui a réussi à lui mettre ça dans la tête. J'ai bien vu le regard furieux qu'elle m'a lancé quand ils l'ont ramenée à la maison. Mais il n'y a pas de raison qu'elle m'en veuille encore longtemps après tout. Et Papa est reparti dans sa station en Antarctique. Il est parti pour dix huit mois maintenant. S'il m'a défendu avec l'histoire du lac, il n'est plus là pour continuer avec toutes les petits malheurs qu'il m'arrive. Je ne lui ai pas caché ses affaires à cette peste ! Et puis, Maman aurait pu se douter de quelque chose quand Adèle a parfaitement su les retrouver dans MA chambre. Je reste toute seule avec Maman et Adèle, je suis coincée dans la maison. Je n'en peux plus.

~.†††.~

31 Juillet

Cette fois ci s'en est trop ! Adèle a réussi à faire annuler la fête de fin d'année que je prévoyais depuis des mois et me faire punir jusqu'à la fin de l'année. Ça dépasse toutes les choses qu'elle m'a faite d'aussi loin que je m'en souvienne. Et connaissant Maman, je ne vais jamais réussir à la faire changer d'avis. Je n'en peux plus de vivre constamment sous des cris de ma mère, les insinuations et les menaces de cette pauvre conne. Je n'arrive plus à travailler, rentrer le soir me terrorise. Parfois j'aimerais que ce soit le contraire : que ce soit Papa qui soit à la maison, et que Maman reprenne sa carrière de comédienne, pour qu'elle soit plus souvent loin de la maison. Un voyage loin d'ici lui ouvrirait surement sur les fines manigances de sa fille ! Au moins Papa ne se laisserait pas avoir comme un débutant, et comme le scientifique qu'il est, il confronterait les deux points de vue au lieu de la croire sur parole. Mais j'ai pris ma décision. Je m'en vais. Aude ou Morgane accepteront sûrement de m’héberger, elles. Maman aura le cœur brisé, je le sais bien. Je sais qu'elle ne vit que pour nous, qu'elle n'a rien d'autre à faire dans notre maison et depuis la naissance d'Adèle, mais l'autre courge saura très certainement compensé, et puis ça fait vraiment longtemps qu'elle ne se préoccupe plus de moi de toute façon. Ma décision est prise.

~.†††.~

L'homme est assis à la grande table du salon, il semble avoir pris un grand coup de vieux. Il tient serré la main de sa fille, le visage bouffi par les larmes. Il a passé les vingt dernières minutes a remercier le ciel que les gendarmes lui aient rendu sa fille cadette. Il a du quitter sa banquise et ses pingouins en apprenant qu'elle avait disparu depuis des semaines et que personne n'avait plus de nouvelles d'elle. Bien sûr sa femme, dans son esprit étriquée par des années d'éducations à la bourgeoise et quelques années passées dans le show-biz, avait refusé d'employer les grands moyens. Le scandale, avait-elle dit pour se justifier. Le scandale, c'était tout ce qui l'avait préoccupé alors qu'une de ses filles était perdue quelque part dans la nature, peut-être en danger, peut-être blessée ou pire. Et pourtant, sa femme et sa fille faisaient preuves d'un calme froid, presque qu'inhumain, agissant comme si de rien n'était. Plus sa fille que sa femme, il trouvait presque choquant qu'elle s'installe à table comme une reine, prête à raconter n'importe quoi d'un ton triomphant, comme si elle était heureuse d'être toute seule. Il savait qu'Adèle et Joséphine ne s'étaient jamais bien entendu, mais il y avait il de la haine dans ce qu'il voyait comme une simple querelle fraternelle ? Sa femme, elle, passait de plus en plus de temps dans les nuages, il lui arrivait de s'arrêter dans ce qu'elle faisait ou au beau milieu de sa phrase et son regard devenait lointain, comme si elle était malade. Mais Adèle la reprenait en lui contant ses derniers exploits. Que faisait-elle alors qu'il passait ses journées près du téléphone ou dans la chambre de sa fille à fouiller minutieusement toutes ses affaires dans l'espoir d'y trouver un renseignement qui lui dirait où elle avait pensé aller ? Finalement, il avait décidé de passer une annonce à la télévision. Et de la discussion qu'il en avait eu avec sa fille une fois retrouvée c'était ça qui lui avait prouvé qu'au moins une personne tenait encore à elle dans sa maison. C'était assez pour qu'elle revienne.

La porte de la salle à manger grince, quelqu'un ne va pas tarder à la pousser. L'homme tapote la main de sa fille, elle sèche les larmes sur ses joues du poignet et baisse la tête pour faire glisser ses longs cheveux devant son visage. Son ainée entre dans le salon, le menton relevé fièrement, le visage empli d'une arrogance froide. Toute son attitude est déplacée, elle ressemble à une reine dans son palais. L'homme se rend compte pour la première fois à quel point ses deux filles sont bien différentes, physiquement et moralement. Alors que l'une est d'une beauté arrogante, d'une beauté cruelle, que ses traits sont aigus et durs et que ses yeux sont perçants et froid, l'autre est d'une beauté fragile et discrète, ses traits sont pleins et son expression est remplie de bonne humeur. Elles sont d'égales beauté, c'est ce qu'il voulait, mais maintenant qu'il l'a, il regrette. Sa fille ainé aperçoit la plus jeune recroquevillée sur sa chaise et un éclair de colère traverse ses yeux avant de disparaître cachée par le masque de dégagement qu'elle arbore. « Oh, Joséphine est rentrée ! » L'homme ne répond pas tout de suite, la cadette le trouve effrayant, l'ainé finit par la rejoindre sur ce point de vue. Il semble bouillir de l'intérieur, près à exploser d'un moment à l'autre. Il détache lentement ses doigts de la main de sa plus jeune et se lève sans un regard pour aucunes d'entre elle. Il marche jusqu'au buffet et s'y accoude en regardant une vieille horloge. Quand il reprend la parole, son ton est autoritaire et froid. « Il va y avoir du changement dans cette maison. » Un ange passe, aucune des filles ne se risquent à prendre la parole, l'une réalise qu'elle n'a jamais entendu parler son père de cette façon, l'autre à le cœur gonflée d'espoir en comprenant ce que ces quelques mots veulent dire. « Nous déménageons en Angleterre. Comme vous êtes toutes d'eux bilingues, ça ne devrait pas poser de problèmes. » Une expression horrifiée jaillit sur les traits de l'ainée. « Non ! Non ce n'est pas possible ! Je ne veux pas ! J'ai toutes mes amies ici ! Ma vie est en France ! Je ne peux pas tout abandonner pour une pauvre …» L'homme la coupe d'un ordre froid et craché. « Taisez vous, Adèle. » Il ne l'a jamais vouvoyé. Il est furieux. Ses jointures posées sur le buffet ont blanchies. « Votre sœur est suffisamment malheureuse ici pour avoir tenté de s'enfuir. Les raisons qui vous retiennent ici sont celle d'une gamine de cinq ans. Ne vous rendez vous pas compte à quel point ce qu'a fait votre sœur est grave? » La fureur refleurit sur son visage, son visage est effrayant, autant que celui de leur père. « Et pourquoi je serais punie pour ce qu'elle a fait ?! » hurle t-elle. « Elle devrait être la seule à partir d'ici ! On serait bien mieux sans elle ! » Sa sœur qui a relevé les yeux sur elle, éclate en sanglot. Son père se retourne et s'approche, il semble être sur le point de la frapper, alors qu'il est réputé pour être un homme calme et patient. Il prend sa fille par les épaules et la secoue comme un prunier, comme s'il avait l'intime conviction qu'en la remuant il pourrait faire rentrer quelque chose dans sa tête. Mais au fond de lui, une lumière s'allume. C'est bel et bien de la haine, la question est de savoir pourquoi. Une femme entre, alertée par les cris. Elle voit son mari et sa fille, et se précipite pour les séparer. Elle serre sa fille tremblante dans ses bras en se retournant vers l'homme : « Jacques ! Are you out of your mind ? » Elle semble à peine voir son autre fille en larmes à quelques pas de là. L'homme fusille le dos de sa fille ainée et contourne la table pour s'agenouiller face à sa cadette et la serrer dans ses bras « Nous partons tous. Le plus tôt sera le mieux.»

~.†††.~

Les deux filles sortent de la salle à manger, les cris de leurs parents traversent les murs. Les deux ont encore des traces de larmes sur le visage. L'une semble vidée de toute énergie, l'autre tremble encore de rage. Sa colère ne manque de se manifester au tournant d'un couloir; Elle plaque sa sœur contre le mur, volontairement rudement, leurs deux visages sont l'un à côté de l'autre. « Je te le ferais payer. Je te le ferais payer même si ça doit prendre vingt ans. » Puis elle la relâcha, et son masque hautain et distant réapparut comme par magie, flambant de toute son efficacité. « Good Night Joséphine. » Et s'éloignant, elle rejoint sa chambre sans plus le moindre regard pour sa sœur cadette.

In every tears delay a hope.

2 Décembre

Le dernier carton a été vidé cet après midi. Ca y 'est, nous sommes complétement installée à Gillingham, tout près de la maison de Granny ! Ça fait vraiment bizarre de l'avoir tout près alors qu'on allait seulement la voir une fois par an. Avec Adèle, on va à l'école privée du coin, et on a des uniformes et tout, c'est génial. Papa m'a même inscrite à un cours de patinage artistique comme cadeau de rentrée. Je ne me suis pas encore faite d'amie, mais ce n'est pas grave, je n'en ai pas besoin pour le moment, et puis si elles préfèrent trainer avec l'autre sorcière, et bien elles sont ce qu'elles veulent. Ca ne va pas m'empêcher de vivre. Du moment que j'ai mes patins, je suis tranquille. Et ne plus avoir la sorcière sur le dos comme avant est tellement reposant. J'en viens même à me demander comment je faisais avant pour supporter ça. Il a même pousser Maman a reprendre sa carrière, Paula, son agente est revenue à la maison, elle était très contente de nous revoir et elle a réussit à lui trouver un second rôle dans une production indépendante. Maman est contente, elle dit que c'est ce qui la ramènera sur la voie du succès. Tout est pour le mieux.

~.†††.~

4 Janvier
J'ai quinze ans aujourd'hui, tout à l'heure, on va aller chez Granny pour manger un gâteau, mais en attendant, c'est la panique totale dans la maison. Maman vient de rentrer de son tournage et elle ne retrouve rien, Adèle ne sait pas quoi mettre, et toutes les deux courent partout comme des poulets décapités dans la maison. Je n'ai pas le cœur de les arrêter. Mais si elles avaient écouté Granny hier, elles sauraient qu'elle a dit que ça ne la dérangeait pas qu'on y aille en jean et en chemise. Mais bon. Papa est parti chercher le gâteau à la boulangerie, il ne devrait plus tarder. J'entends une voiture dans l'allée, ça doit être lui. Oh, j'espère qu'il a pris un fraisier ou quelque chose de simple, pas un de ces cheesecake ou autre jellycake que les anglais aiment, on en mange bien assez à la cantine, une bouchée de plus et je crois que je vais vomir, alors le jour de mon anniversaire, non merci !

~.†††.~

La porte d'entrée s'ouvrent sur une jeune fille au visage heureux, mais elle s'arrête sur sa lancée en se rendant compte que ce n'est pas la voiture de son père qui est garée là. Un policier en sort, le visage défait, ce n'est pas la première fois qu'il a à annoncer ce genre de nouvelles, mais le visage si joyeux de cette adolescente le met mal à l'aise, c'est la partie du boulot qu'il déteste. Une femme apparait dans l'encadrement de la porte, elle est bien habillée, mais seule une partie de son visage est maquillé. « Mrs Tournier ? I'm the officer Samuels, I'm affraid I have a bad news for you ». Il dit que son mari a fait un AVC sur la route départementale. Vous ne savez pas ce que c'est un AVC, madam ? Accident vasculaire cérébral, douze mille personnes en meurt chaque année. Il est mort, il est rentré dans un camion pendant son accident. Non, il n'y pas d'autres pertes humaines.

Quand il part, après avoir donné toutes les consignes administratives et l'avoir enjoint à venir au commissariat le plus tôt possible pour identifier le corps, l'adolescente est prostrée sur le sol, le policier à l'intime certitude qu'elle va finir par se déchirer la gorge à force de hurler comme ça. Il a les larmes aux yeux, il a l'impression de voir son propre fils à la place de cette gamine, elle n'a pas plus âgée que lui. La femme, il a l'impression de l'avoir déjà vu à la télévision, semble avoir pris une gifle, et est à moitié effondrée contre le mur. Mais c'est en se retournant une dernière fois juste avant de rentrer dans sa voiture de fonction qu'il aperçoit la dernière habitante de la maison, elle se tient devant une fenêtre, c'était peut-être le reflet du soleil qui lui jouait un tour. Mais il aurait juré la voir sourire.

Mrs Savannah Tournier
12 Crescent Seags
Gillingham

Tuesday, February 28th

Chère Madame,

Nous vous envoyons cette lettre suite à une violente altercation entre votre fille Joséphine Tournier et sa sœur Adèle. Selon les témoignages unanimes des personnes présentes au moment de cette dispute, Joséphine se serait jetée sur sa sœur avec la violence et l'évidente intention de lui faire mal. Sachez, Madame, que ce comportement digne de sauvage n'est pas toléré dans notre établissement. Étant donné que votre autre n'est qu'une victime dans cette histoire, elle sera naturellement autorisée à rester au sein de notre école, mais pour ce qui en est de Joséphine, notre décision est irrévocable, elle est exclue de l'école.
Comprenez, Madame, que nous avons connaissance des derniers événements que vous et vos filles traversez, et en temps normal, nous laisserions passer la chose avec un simple avertissement, mais il y a non pas un, mais des précédents. Ces derniers moisi, le comportement asocial et destructeur de Joséphine s'est considérablement accrue, et son travail qui était pourtant excellent depuis son arrivée en Septembre dernier s'est vu partir en chute libre. Même la psychologue scolaire a épuisé toutes les ressources possibles pour la pousser à abandonner ce comportement.
Cependant, nous sommes fiers de vous annoncer qu’Adèle normalement l'école l'année prochaine, toute l'équipe éducative ne tarit pas d'éloges sur son travail et son implication dans la classe.

Veuillez, Madame, accepter nos sentiments distingués.

Fiona Maison, directrice adjointe.

University College Fort Pitt
Boundary road
Rochester

Mrs Savannah Tournier
12 Crescent Seags
Gillingham

London, Thursday April 27th

Madame Tournier,

Je prend la peine de vous écrire pour vous faire part des progrès exceptionnels qu'a fait votre fille depuis que vous l'avez placée dans notre école en Mars de l'année dernière. Mais je pense que ses progrès seraient d'autant plus fulgurant si vous acceptiez de la reprendre pour les vacances. Josephine est rapidement devenu un pilier sur lequel beaucoup de nos nouveaux élèves peuvent s'appuyer, et elle a aide plusieurs jeunes asociaux à s'intégrer, mais c'est une adolescente relativement seule. Et le contact de sa famille lui ferait surement beaucoup de bien.

Bien qu'elle n'ait pas montre de signes de violence à son arrivée comme son ancienne équipe éducative semblait le penser, elle était très seule et restait renfermée sur elle. Cependant, elle est devenue très amie avec un de nos élèves, et toutes les lettres que vous avez reçues à son sujet, montraient non pas un comportement rebelle mais un changement et un comportement typiquement adolescent. Aujourd'hui, votre fille est une jeune femme très agréable et intelligente, la grande partie de ses professeurs la qualifient de bosseur, entêté et agréable a avoir en cours. Ils sont d'accord avec moi quand je dis que ce qu'il lui faut à présent, c'est rentrer chez elle.

Je vous informe aussi qu'aillant ses examens a la fin de l'année, qu'elle ne manquera certainement pas de réussir avec brio, elle n'aura plus sa place dans l'école. Et bien qu'elle pense le contraire, je suis convaincu que rester une année avec vous au lieu d'entrer directement dans l'université de son choix.

Je reste à votre disposition pour plus de conseils ou de questions,

M. Gerlham, psychologue scolaire.

St Brutus School
24 Lavender Walk
London

Une petite maison dans le quartier d'Islington. Le facteur sonne à l'entrée. Un homme, à moitié près à partir au travail lui ouvre, une carte d'un centre communautaire d'une banlieue obscure de Londres indique qu'il s'appelle Cale. Le facteur s'excuse et lui temps un énorme paquet. L'homme le remercie et referme la porte en regardant le destinataire. « Nutz ! Il y a un paquet pour toi ! ». Une fusée blonde déboula des escaliers, sauta et termina en glissant sur le tapis jusqu'au paquet en carton. Elle le secoua dans tous les sens. L'homme la regarde faire avec un grand amusé et continue à chercher ses papiers dans la pile de bric à brac posée dans une précarité absolue. Elle finit par déchirer le carton comme une barbare et découvre un carré de feuille blanc, avec deux mots calligraphiés dessus : Goodnight Josephine. L'homme ne comprend pas, mais la jeune femme a blanchit. Elle retourne le carton à la recherche d'autres éléments, mais il n'y a rien d'autre que ça, elle finit par le jeter à la poubelle et déchirer consciencieusement le carré de papier. « Qu'est ce que c'est ? ». La jeune fille secoue la tête. Ce n'est rien. Mais elle a reprit des couleurs en le déchirant, comme si elle venait de conjurer la malédiction. Elle se hisse sur la pointe des pieds et l'embrasse avec un grand sourire. Il la soulève du sol en lui rendant son baiser. Elle se détache et remonte se préparer, il a bien remarquer qu'elle est encore préoccupée, si seulement il savait ce que ce mot voulait dire. Si seulement il savait que dix heures plus tard, un autre homme pousserait sa fiancée du haut de sept étages d'un bâtiment en construction, il ne la laisserait pas partir, alors qu'elle est assez bouleversée pour s'être brulé la main avec la cafetière et s'être pris un mur dans la figure en moins d'une demi heure.

~.†††.~

22 Novembre
Cher Journal.
Ca y'est, Adèle m'a retrouvé. Alors que je pensais qu'elle allait finir par oublier mon existence. Alors que je me suis donné un mal de chien à faire mes études dans des facs de secondes mains pour ne pas me faire remarquer et ne prendre que les dossiers rebus. Elle m'a retrouvé et je crains le pire. Après tout ce qu'elle m'a fait. Me faire virer de l'école, convaincre Maman d'arrêter de me verser ma pension, me retirer ma famille, tout …