wany-levitz marley bluecoat

« une petite citation. »

RACONTEZ NOUS VOTRE MORT : Ce n'est pas une mort. C'est une délivrance. Je me suis tuée, ce fut clair, net, précis. C'était il y a peu. Assise sur la balustrade d'un pont, je regardais au loin, l'horizon, le couché de soleil. C'était beau, c'était pure, ça annonçait la fin. En dessous de moi il y avait un chemin de fer, des rails que parcouraient nombreux et nombreux trains. J'étais vouée à mourir, je ne pouvais le faire de façon anonyme, je voulais que mon sang reste quelque part, que mes tripes soient vues. Je voulais que l'on parle de moi. Le train arrivait, j'avais accroché un ballon de baudruche rouge à mes côtés, comme un dernier salut, un dernier mot. J'y avais écris "adieu !". Impulsion sur mes bras, je tombe lentement, presque portée par un nuage invisible. Et mon crâne atterrit quelques mètres plus bas sur la voie très vite empruntée par un train. Je suis morte, ça y est. Le courage morbide que j'ai eu fut utile, obligé.

QUE PENSEZ-VOUS DU PAYS DES MERVEILLES ACTUEL ? : Ce pays me fait peur. Je m'y sens seule, je n'aime pas être seule. Ces bêtes féroces me prennent en surprise, me tourmentent, me donnent envie de me terrer en enfer. Je n'ai rien pour me sevrer, la toxicomanie me bouffait, c'est désormais le manque qui me tue. L'endroit est déroutant, je m'y perds, je me trouve souvent perdue dans des bois abominables, sans fins, d'où sortent des bruits inquiétants. Je n'ai pas de force, je ne cours pas vite et je n'ai pas de réflexe. Comment ai-je réussi à survivre ?

QUEL EST VOTRE ENDROIT PRÉFÉRÉ DANS CE PAYS ? : L'endroit que j'aime ici me rappelle le jour de mon suicide. Un pont, la nuit, chaque soir je m'y rend, je regarde les rayons de la lune frapper sa paroi. Il n'est pas toujours là, ces soirs-là je suis triste, mon seul ami n'est pas là. Le pont hyalin n'est pas un pont comme les autres, lui aussi semble perdu, sous l'emprise de quelque chose dont il ne connait pas l'identité, la personne. Ce pont, c'est moi. C'était moi, c'était moi vivante.

PSEUDO: Independent tender AGE: 16 ans. COMMENT TROUVES-TU LE FORUM ? wunderschon. COMMENT L'AS-TU DÉCOUVERT ? mystère et boules de gommes ACTIVITE: 4/7 CODE DU REGLEMENT: alice's madness UN MOT POUR LA FIN ?

raconte moi une histoire

Si elle avait seulement pu la regarder telle une enfant normale. Si seulement la mère de Wany avait considérée cette dernière comme un être humain. Peut-être n'aurait-elle pas finie seule à huit ans dans une chambre, attendant sa triste destinée assise dans un coin, recroquevillée sur elle-même. Le parquet du premier étage de cette petite maison grince, il ne reste plus que trois pas, deux pas, un pas, avant que Wany ait le droit à cette punition, cette punition que son père aime lui asséné. Régler l'impureté par l'impureté. L'enfant regarde ses pieds, elle ferme les yeux et pense à sa poupée, au dernier film disney qu'elle a vue et puis elle sent cette main qui l'attrape par le bras, qui la soulève tel un pantin, qui fait d'elle un jouet désormais. Elle ne se débat pas, résignée depuis bien trop longtemps à quelque chose qui est dû, qu'elle est obligée de supporter invitam enernam. Sa vie n'est plus préceptée que par une chose: être nue. uc.