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 I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek.

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MessageSujet: I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek.   I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek. Icon_minitime1Lun 31 Oct - 20:24

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I found you here, now please just stay for a while I can
move on with you around ◮ Franciszek

Un fantôme était assis sur la corniche. Ses pieds fins de danseuse jonglaient gracieusement avec les nuages, qu’ils soient blancs, gris, voir même translucides. Elle ne se souciait pas du danger, on pouvait la surprendre, on pouvait l’attaquer, et alors ? Elle tomberait dans le précipice. De longs cheveux bonds emplissaient le dos de la morte, des cheveux de différentes longueurs, cascadeurs amusés des chutes de sa nuque. Ils recouvraient entièrement le léger tissu qui peignait lui-même le corps de l’étrangère. C’était une robe flottante d’un joli blanc, près du corps et large vers le bas, complétée de jolies bretelles refermées à l’aide d’un nœud. Une robe joliment sage pour une fille bien moins pure. Du haut de ses vingt-trois ans, elle narguait le vide. Ainsi perché, l’oiseau se sentait à sa place, seul avec lui-même et ses empoisonnantes questions. Novembre attendait quelqu’un, quelqu’un qu’elle connaissait sans connaitre, un étranger sans en être un. Cela faisait maintenant quelques jours qu’elle l’avait pour la première fois rencontré, et de son corps se dégageait une aura particulière. Une aura emplie de charme, un charme étrange mais tentant. Physique, tout était physique, enfin presque. La blonde ne savait pas réellement sur quel pied danser, que penser de lui. Une chose était certaine, il ne remplacerait jamais Radoslav, personne ne remplacerait jamais Radoslav. Alors elle s’était dit que son mari comprendrait s’il lui arrivait de s’égarer avec le jeune homme. Ce ne serait toujours qu’une façon de plus de combler le vide de son cœur, de son esprit, de son corps. De patienter avant la véritable mort ? C’était une façon de passer le temps comme une autre, après tout. Dans toute sa vie, Novembre avait été rejetée, regardée étrangement, non pas détestée, peut-être un peu jalousée, mais jamais entourée. Aucun manque de son côté, elle avait son compte de tendresse et de compliments en une personne, mais ici, se sentir de nouveau regardée était agréable. Plaire.

Alors, Novembre finalement se leva puis passa sa main gauche dans sa longue chevelure, regardant vers l’avant et posant un voile noir sur l’arrière. Elle s’était demandée, tout le long du trajet, si son état mental était-il toujours au beau fixe. Si elle ne devait pas faire le trajet inverse, et ne plus jamais revoir Franciszek. Pareille relation était dangereuse et oh comme elle détestait ne pas savoir qu’elles en serraient les conséquences. Finalement, le grain de folie qu’elle avait trouvé ici la poussa à aller au rendez-vous. Et puis un bruit derrière elle, un bruit de pas, un bruit qu’elle reconnaissait. Novembre avait le sens de l’observation, et reconnaitre une personne par sa façon de marcher était chose courante pour elle. Au Bolchoï, les professeurs disaient que chaque homme avait sa façon de marcher, et que réussir à la reconnaitre était un gage de sécurité, si la démarche était mauvaise, alors il fallait courir. La marche de son professeur français était mauvaise, sombrement mauvaise, aussi mauvaise que ses caresses sur son corps d’adolescente. Mais elle n’avait jamais couru. Novembre décida de ne pas se retourner, elle lui tournerait le dos jusqu’à ce qu’il s’approche encore. Seules ses lèvres étaient autorisées à parler.

- Je ne sais pas comment as-tu fais pour deviner que la falaise était mon endroit préféré. Je suis arrivée un peu plus tôt pour me perdre au-dessus du vide, je crois que si tu n’étais pas arrivé aussi tôt, j’aurais fini quelques mètres plus bas. T’ai-je manquée ?


Dernière édition par Novembre M. Florence le Dim 6 Nov - 16:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek.   I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek. Icon_minitime1Lun 31 Oct - 21:31


Le ciel était cotonneux. Tout plein de nuages, avec des gris plus ou moins nuancés. Mais au fond, j'en avais rien à faire, de ce foutu temps, de ces foutus nuages. Qu'il vente, qu'il fasse beau, que le ciel nous décharge des litres de pluie, peu m'importait. Moi, je venais pour une seule et unique personne. Je frissonnais. De froid, tout particulièrement, car j'étais vêtu d'un simple marcel. Bien trop léger pour le temps maussade qu'il faisait. Mais aussi parce qu'une demoiselle aux boucles d'or attendait en haut d'une falaise. De l'endroit où je me trouvais, je pouvais la voir, sa robe blanche s'agitant sous la brise, ses longs cheveux tombant en cascade. C'était là un beau cadavre. Je m'approchais donc, admirant la jeune femme qui avait ses pieds au bord du précipice. Avant même que je sois à ses côtés. Elle parla. Elle parla d'une voix que j'appréciais fortement. Sa question me déstabilisa quelque peu, d'ailleurs. Me manquait-elle ? Je ne le savais pas vraiment. Je ne savais pas ce qu'il me manquait vraiment, chez elle. Sa présence ? Son corps, peut-être ? L'éclat de ses yeux, la forme de sa bouche ? Ou bien peut-être elle toute entière ? Je ne répondais pas. Elle aussi, se contenterai d'un silence, pour une fois. J'appréciais être esclave de ses désirs, me donner à elle. Mais lorsque la situation m'échappait, je redevenais ce que j'avais toujours été. Un mur de glace. Froid, et inflexible.

Je m'approchais, mes pas glissants sur le sol, et je la détaillais. Je ne savais pas ce qu'on pouvait lire, dans mon regard. Déjà, je savais qu'on ne pouvait y voir aucun amour. Mais peut-être du désir, et un peu de tendresse. Le bout de mes doigts caressèrent son dos, puis ce furent mes mains qui glissèrent sur sa taille. Alors que la brise écartait ses cheveux, j'en profitais pour lui voler un baiser dans le creux de l'épaule. Finalement, peut-être bien qu'elle m'avait manquée. Un petit peu mais tout de même assez pour qu'elle ait droit à des élans de tendresse pareils. Je me détachais lentement d'elle. Il ne fallait pas que je m'attache. C'était trop de soucis. « Et moi, je t'ai manqué ? » Demandais-je soudainement. Mon ton de voix attendait une réponse positive. Je me plaçais à ses côtés, mes yeux observant le vide qui s'étendait sous nos pieds. Il suffisait de tomber pour mettre fin à tout. Définitivement. Mais c'était une mauvaise idée de penser à ça. Une très mauvaise idée.

Mes yeux se posèrent sur Novembre. Je frissonnais, à nouveau. J'avais froid et chaud. Comme quelqu'un qui souffre d'une forte fièvre. Mais quelle genre de fièvre avais-je donc bien pu attraper ?
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MessageSujet: Re: I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek.   I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek. Icon_minitime1Mer 9 Nov - 17:12

Une caresse enveloppa le corps de Novembre d’un voile doux. Une caresse infiniment tendre et pourtant tellement maîtrisée. Et puis des mains, ni chaudes ni froides vinrent à leur tour prendre la taille de la jeune femme en otage. Ainsi emprisonnée, la belle n’osa bouger, son corps rempli d’une intense envie frissonna des pieds à la nuque, un profond souffle froid passant tout droit par sa colonne vertébrale. Agréable façon de se présenter. En guise de bonjour, un simple baiser niché au creux de son épaule gauche, et aussi délicatement qu’il était arrivé, l’invité s’espaça pour offrir son visage à sa compagne, tous deux perchés au-dessus du vide, seuls. Novembre détourna son regard de la pente effrayante pour observer celui qu’elle attendait. Ses traits étaient sereins mais terriblement secs. Il avait ce visage froid qui lui rappelait son défunt mari. Il avait un regard opaque, troublant par sa couleur et son intensité. De ses lèvres se dessinait un losange de forme parfaite, aberrante de par sa certaine exactitude. Et puis le creux de ses joues fortement appuyé, ses sourcils noirs dressés, ses cheveux agités par la toute nouvelle brise. Un homme fort et puissant, tout du moins en apparence. Elle soupira, de soulagement parce qu’il était là, mais également pour évacuer la chaleur qui émanait de son corps. Il n’avait pas répondu à sa question, elle n’y répondrait pas non plus. Même si cette absence de mot signifiait que oui, il lui avait manqué.

Depuis son arrivée, Novembre ressentait cette envie qu’elle cachait par pudeur et qu’elle n’expliquait pas pour autant. Elle avait peur sans avoir peur, elle voulait sans vouloir : elle le voulait, lui. Alors ce fut à son tour de dire bonjour, et dans un voile de sensualité, elle caressa sa peau douce au creux du cou, y déposant de ses lèvres un peu de sa chaleur, un court baiser, mais baiser quand même. Le bras qu’elle tenait à ses côtés hésita puis passa délicatement le long de son dos. Elle caressa celui-ci de ses doigts fins, faisant des cercles plus ou moins grands, puis finit par faire venir s’accrocher cette main au bras de son compagnon. Et alors elle s’avança, plus sûre d’elle que jamais. Un pas en avant, deux, trois, quatre.. Une jambe dans le vide, sa main tenant maintenant l’index de Francis. Ses cheveux n’en finissaient plus de virevolter, dans le vent ils étaient légers. Souples danseurs aux magnifiques pirouettes, ils dégageaient le dos de la blonde jusqu’à sa nuque. L’équilibriste osa un sourire et en adressa un suivant à celui resté derrière.

- Tu me retiens si je tombe ? Tu me retiens si je..

Un pas à gauche, longeant le fil qui la mènerait jusqu’à une trentaine de mètres plus bas, jusqu’à nulle part, jusqu’à plus rien. Elle se tenait droite, le buste fier et les épaules dégagées. Elle se saisissait du vent et prenait appui sur son plus qu’ami. Tu me retiens si je t’embrasse, tel était le sens véritable de ses pensées. Tu me retiens si je t’embrasse comme la dernière fois, d’abord sur la joue, puis à la commissure de tes lèvres, et enfin, sur cette peau douce et tendre et jusqu’à tes dents, jusqu’à ton souffle que je veux réunir au mien. Novembre attendait ses mains, Novembre voulait premièrement qu’il la retienne, pour mieux la laisser aller après.
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MessageSujet: Re: I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek.   I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek. Icon_minitime1Lun 14 Nov - 17:00

Elle s'approche alors. Le temps d'une caresse, le temps de lèvres posées sur mon cou. Et ce frisson qui me parcoure le dos, les bras, jusqu’au bout des doigts. Mes yeux scrutent cette peau pâle, diaphane, cette beauté froide, cette cascade de boucles blondes. Ses yeux bleus clairs, ses lèvres délicieuses, son ossatures fines, son cou blanc. Sa main passe dans mon dos, agréable sensation que la sentir si proche, si proche de moi. Elle avance et se recule, puis se détourne et s'avance vers le vide. Inconsciente demoiselle. Sa main qui se tient seulement à mon doigt. Je fais un pas en arrière, et elle tombe en avant. Elle s’écroulera alors en bas, comme un château de carte. Comme un vent de Novembre sur un château de carte. Elle danse l'insolente, au bord du vide, sa jupe virevolte dans l'air glacial et ses cheveux suivent un mouvement saccadé. Je fixe le spectacle en silence, me délecte de sa vue, hésitant entre me reculer ou bien m'avancer, la saisir par la taille et partir loin du bord. Elle tourne son visage angélique vers moi, un sourire sur ses lèvres. Ses lèvres délicieuses, que les miennes désirent accrocher. Je résiste pourtant. Fixer des limites, savoir dire non, se montrer froid et inflexible. C'est ce que je faisais, ce que je ferais toujours. « Tu me retiens si je tombe ? Tu me retiens si je... » Fin de la phrase.

Je fais alors quelques pas sur ma droite, je m'approche d'elle, fais en sorte que son bras se plie, qu'elle ait une perte d'équilibre. Je veux lui faire peur, pour mieux la rassurer, pour essayer de me faire pardonner. Je veux beaucoup de choses. Je recule alors, la tire d'un coup sec vers moi, la regarde droit dans les yeux. C'est un regard froid, un regard un peu mauvais. Un regard comme moi je les aime mais que les autres n'apprécie pas. Je lui saisis fermement la taille, la colle tout contre moi. Je nous ramène près du bord, je recule jusqu'à ne plus sentir que le vide sous mes talons. Je me tiens sur la pointe des pieds, dominant Novembre du haut de mon chef. Mes mains glissent dans son dos, répètent les mêmes cercles qu'elle avait effectué quelques instants plus tôt. « Tu me retiens si j'te lâche ? Tu me retiens si je.. » si je fais un pas en arrière. Ou bien tu t'accroches à moi, Novembre, et on tombe tous les deux ? Alors, dis moi, Novembre, on fait quoi ?

Je la fixe en silence. Moi je ne souris pas comme elle me sourit. Je sens le vent s'abattre sur nous, s'engouffrer entre nous. Il soulève mon Marcel, et de nouveaux frissons parcourent mon corps. Si bien que je frémit légèrement. Je pourrais avoir peur du vide, avoir peur de m'écrouler, de ne pas me relever. Mais ça n'est pas le cas. Car je sais que si je lâche. J'entraînerais Novembre à ma suite. Et cela ne me pose aucun problème. S'endormir pour toujours, dans les bras d'une princesse, comme dans un conte de fée, ça me branche bien. Tu as vu Novembre, moi aussi je sais jouer à l'équilibriste. Et si tu veux, on danse à deux sur le fil de la mort.
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MessageSujet: Re: I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek.   I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek. Icon_minitime1Sam 19 Nov - 17:14

Il s'approcha à pas de loup vers l'endroit où se tenait Novembre, vers l'endroit où se tenait son ombre. Le jeu était dangereux mais tous deux vous auraient dit qu'il en valait la chandelle. Car ce n'était pas n'importe quel jeu, pas n'importe quels joueurs. C'était Franciszek et Novembre, Novembre et Franciszek. L'équilibriste sentit un vent froid caresser son échine de jeune fille malade. Elle ferma les yeux et l'espace d'un instant, elle oublia tout. Son esprit vidé de tout ressenti, son esprit las d'un monde qui n'est pas le sien et qui ne le sera jamais. Elle s'imagina ailleurs, bien loin d'ici, un endroit humide et noir, sombre mais chaleureux, dans les bras d'un homme qui l'avait tuée. Dans les bras d'un homme qu'elle aimait profondément et dont elle ne pouvait se détacher. Son bras se resserra près de ses côtes apparentes et alors Novembre put presque sentir le souffle de l'homme lui servant de maintient passer dans ses cheveux fins. Elle devina son regard posé sur elle et attendit une réponse qui ne venait pas. Elle devina son visage recouvert d'un masque de glace et attendit une étreinte qui ne venait pas. Et si Novembre perdait l'équilibre. Et si Novembre perdait l'équilibre, dans quel monde serait-elle rejetée ?

Une mélodie qui rentre dans votre tête et étourdit vos idées, une mélodie qui vous possède et contre laquelle vous ne pouvez rien, c'est ainsi, elle est là et ne partira pas avant que votre esprit ne l'ait remplacée par une autre suffisamment puissante pour faire oublier l'ancienne. Cette mélodie n'est pas forcément agréable, non. Cette mélodie est souvent lassante et assourdissante, un danger pour vous et vos pensées, un danger pour leur liberté enfermée dans une cage aux barreaux transparents, barreaux de paroles faites de mots qui se mélangent pour ne faire qu'un amas distordu de la réalité. Cette mélodie avait aujourd'hui forme humaine, représentation personnifiée d'une évidence dégradée en un homme sûr de lui, sûr de ses pas, sûr de ses envies, un homme au visage froid, nocif pour votre santé mentale mais terriblement tentant et entraînant par sa danse interminable. Un ballet de pas tenus par ses bras de fer, des bras dont Novembre ne pouvait que ressentir la puissante emprise. La mélodie s’intensifia : il la tenait maintenant d'une main ferme par la taille, puis des mains courant sur un dos presque cambré, des mains se perdant dans un croquis de ronds d'angles plus ou moins différents. Un regard froid vint glacer le sang de Novembre et bien qu'elle adorait la sensation, elle ne put retenir un frisson. Je m’accroche à toi Franciszek. Je m'accroche à toi et on tombe tous les deux.

Le silence durait maintenant depuis de longues minutes. Des minutes égales mais différentes, des minutes dont on ne pouvait calculer la réelle durée dans ce monde de détraqués. Et Novembre ne pouvait baisser les yeux, oublier ce visage pour regarder les nuages. Alors dans son esprit éveillé, elle calcula les possibilités. Les possibilités qui s’ouvraient à elle et leurs possibles conséquences. Malheureusement, tout n’était pas tout blanc ou tout noir et le résultat semblait mitigé. Mais pourquoi se priver, pourquoi oublier ses envies lorsqu’elles sont à ce point existantes, à ce point présentes. Une seule fois, rien qu’une fois, une seule petite fois. Alors la blonde laissa ses mains arpenter le torse de son voisin. Elles caressèrent la moindre particule de peau, puis remontèrent jusqu’à se nicher dans sa nuque, enroulant autour de leurs doigts des mèches vagabondes. Elle glissa sa jambe droite contre la gauche, accusa un léger déhanché et un pas vers l’avant, un pas vers lui. Maintenant ses bras n’étaient plus tendus, et elle pouvait sentir sa poitrine contre son buste à lui. Elle ne pouvait plus reculer, elle ne voulait plus tomber, elle ne voulait plus bouger. Plus bouger ou presque. Franciszek ne montra en tout cas aucune résistance et Novembre s’en servit d’encouragement. Ses lèvres, aussi délicatement que faire se pouvait, vinrent recouvrir les siennes, mariant leurs souffles du même élan et amplifiant l’envie qui tiraillait la belle jusqu’aux entrailles depuis son arrivée. Cette envie de fondre en lui, cette envie de fondre avec lui en cette soirée, de retrouver un peu de cette chaleur qui avait disparue de son corps. Et la voilà coincée, ses lèvres à elles faisant pression sur celles de son compagnon, son dos courbé pour se rapprocher encore un peu plus, leurs jambes mélangées sans que personne ne s’en soit rendu compte. La voilà ici et nulle part, deux mains pressées contre un corps mort qu’elle ne pouvait voir que vivant, ses yeux pleurant presque de ce contact brûlant. Et ensuite ?
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MessageSujet: Re: I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek.   I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek. Icon_minitime1Mar 29 Nov - 18:10

J'ai remarqué la courbe de ses hanches, j'ai tenté d'ignorer ce frisson lorsque sa jambe d'ivoire est venue se glisser contre la mienne. J'aimerais la repousser, la repousser et lui dire d'arrêter ce manège. Novembre était affreusement douée pour jouer avec mes sentiments, elle arrivait à créer un ouragan dans la cage d'os qui abritait mon cœur de pierre, le secouant dans tout les sens. Mon cerveau aussi, était ballotté. Et ses cheveux qui dansaient devant mes yeux, m'empêchant tout regard portant plus loin. Il y avait Novembre. Il y avait Franciszek. Il y avait le vide. Juste derrière. Elle s'approcha, tout doucement, réduisant la faible distance qui nous séparait à quelques millimètres seulement. J'étais tel un pantin, un pantin dont Novembre faisait bouger les fils. Puis d'un air pas tout à fait innocent elle se dressa sur la pointes de ses pieds blancs. Les lèvres de la demoiselle épousèrent les miennes. Elles étaient gelées, un peu salées aussi. Elles avaient le goût d'une mer agitée. Mes mains hésitaient entre la parcourir de caresses et la repousser. J'étais perdu, car je désirais l'un et l'autre. Je pouvais très bien décider d'être ignoble, et jouer avec elle, lui faire plaisir pour mieux la faire souffrir. Je fis un pas en avant, m'éloignant du bord, Novembre tout contre moi. Mes lèvres avaient quitté les siennes, pour offrir un baiser un peu plus haut, sur son front. Je lui caresse la joue, puis ma main retombe, comme morte. Et je l'observe, mon visage est figé dans une expression sévère. Mon regard lui indique de ne pas recommencer. Même si cela me fait du bien de me laisser aller, de temps en temps. Il est bon de tomber dans les bras dans une princesse de porcelaine. Car même si l'étreinte est froide, elle dégageait quelque chose qui me plaît fortement.

Et au fond de moi, je veux me rapprocher d'elle, entrer dans une vraie valse. Je veux que Novembre ne sache pas sur quel pied danser, qu'elle tangue entre deux sentiments. Entre me haïr ou me désirer. Qu'un jour elle me repousse, qu'un jour elle m'attire. Et je veux qu'elle m'inflige la même chose. J'avance encore d'un pas, la faisant reculer aussi. Je me penche un peu vers elle, soufflant sur son visage aux traits parfaits. Mes mains se portent en coupe sous son visage, puis je saisis ses joues dans mes mains. Je colle mon front contre le sien. Je pourrais très bien l'embrasser, à nouveau. Mais je ne veux pas. Je la repousse. Je la repousse, parce que j'ai peur. Et mes yeux trahissent cette peur. Je détourne le regard, et laisse tomber mes bras. Ils sont ballants, le long de mon corps amaigri. « N'essaie pas d'insister, je t'en prie... » je murmure, mais je sais qu'elle entend. Je recule de quelques pas, désireux de mettre de la distance entre nous. Car ça fait mal, de s'attacher. Et je le sens, Novembre est en train de s’immiscer dans mon cœur de pierre. Je la vois bien venir, une pioche de mineur sur l'épaule, en train de creuser une galerie. Et chaque coup de pioche est un mal supplémentaire.

Je m'écarte d'elle, fuyant un peu plus le vide. Mais fuyant surtout Novembre. J'aimerais qu'elle le prenne mal, qu'elle se sente un peu vexée. Mais je veux aussi qu'on s'abandonne, de temps en temps. C'est tellement difficile de s'imposer des limites, surtout avec elle. Avec toi, Novembre. Je ne sais pas si c'est toi qui me fait peur, ou si c'est le fait de trop t'adorer, de trop te désirer.
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MessageSujet: Re: I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek.   I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek. Icon_minitime1Mar 13 Déc - 9:54

Tout était parfait. Certainement trop parfait pour être vrai. Et elle aurait dû s’en, douter. Elle le savait : c’était toujours comme ça. Rien ne changeait, jamais. Jamais réellement. Et c’était certainement ça le pire, ce fait insistant que rien n’évoluait. Mais elle ne pouvait rien y faire. Impuissante, encore. Comme lorsque les médecins l’opérèrent. Comme lorsqu’on l’envoya ici, sans lui demander son avis. La situation était la même, seul le cadre bougeait. Aujourd’hui par exemple, c’était un simple rejet. Un rejet qui ne voulait rien dire et qui n’aurait pas dû lui faire aussi mal. Si mal que la blonde dégluti, regardant ailleurs, le plus loin possible de cette masse sombre qu’on eut appelé homme dans d’autres circonstances. Un mal de chien. Et pourtant, ses lèvres sur les siennes, sa langue si curieuse de le connaitre, son odeur, sa respiration, son corps tout entier et bien au-delà des apparences : tout y était. Tout était là, tout avait toujours été là. Peut-être s’en rendait-elle compte trop tard ? Trop tard et le quart de chance qu’elle aurait pu saisir lui échappait ? Bien trop haut pour sa portée, c’est ce qu’elle se disait. Bien trop haut pour une fille comme elle. Bien trop haut pour Novembre Magdalena Florence, qui devait se contenter du mesurable, de l’atteignable au lieu de toujours vouloir toucher les étoiles. Mais un baiser, était-ce trop en demander ?

Réveille-toi Novembre, oublie ça, oublie le, oublie le baiser, ses mains froides et son souffle rugueux. Il s’était écarté, la laissant seule avec la falaise et le vide aspirant. Il s’était écarté après une maigre caresse sur son front et un regard lui soufflant de ne pas recommencer. Mais elle voulait l’inverse, l’entêtée ne pensait qu’à recommencer, le sentir, lui et ses lèvres, encore et encore. Ainsi la repousser n’était que lui donner plus envie. Elle le désirait comme on désire un repas après des mois de famine. Elle le voulait parce qu’il lui était dû, elle l’avait mérité. Au plus profond d’elle-même, Novembre se soufflait de partir en courant. Fuir cet endroit, le fuir lui, fuir ses envies. Mais fuir, elle le savait, était probablement le plus faible des actes. En revanche, affronter la réalité était recommandé. Peut-être que cette fois suffirait à la dégouter et qu’elle ne voudrait plus jamais revoir Franciszek ? Elle en doutait, mais c’était terriblement plaisant d’y croire. Et puis elle pensa à Radoslav. Avec Radoslav, comment était-ce ? Il la prenait par la taille, caressait ses joues pâles et l’embrassait tendrement jusqu’à la faire mourir de désir. Il la prenait dans ses bras, il recoiffait ses cheveux, il chuchotait des mots doux et mordillait son cou. Elle s’apaisait sur son épaule, caressant amoureusement le corps de son maintenant défunt époux. Et elle en voulait encore.

- C’est à toi d’arrêter. Tu en veux autant que moi, dit-elle calmement, un sourire au coin des lèvres. Tu veux partir mais m’embrasser. Laisse-toi faire, laisse-moi faire.

Sans attendre sa réponse, la belle ne se posa aucune question. Cette fois-ci elle s’approcha rapidement et ne laissa pas à son camarade le temps de réagir. Saisissant son visage entre ses mains, elle se plaça près de lui, lui montrant toute sa chaleur, la partageant même avec lui. Elle susurra entre ses lèvres qu’il devait se laisser faire, elle prit son irradiante envie et la délivra en un baiser. Elle lui offrit ses désirs et partagea avec lui ses pensées. Elle profita, profita avant qu’il ne la jette à terre. Elle caressait ses cheveux, posant sa poitrine contre son torse. Novembre joua avec ses cils qu’elle maria aux siens, elle lui montra ce qu’elle voyait, ce qu’il y avait au fond de ses iris. Elle ne perdit pas le cap lorsque la pluie commença à tomber et s’accrocha encore plus fort, pour arrêter le baiser haletante, ses longs cheveux trempés.

D’elle-même elle s’éloigna. Dans le transparent de sa robe, elle recula, couvrant ses seins de ses bras, elle le quitta. Tout était entre ses mains maintenant. Frappe-moi, insulte-moi. Fais ce que tu veux Franciszek, mais fais quelque chose.
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MessageSujet: Re: I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek.   I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek. Icon_minitime1Ven 16 Déc - 14:59

« C'est à toi d'arrêter. Tu en veux autant que moi. Tu veux partir mais m'embrasser. Laisse-toi faire, laisse-moi faire. » elle avait raison. Elle avait raison et c'était agaçant. Je ne remarquais pas son sourire, mes yeux posés sur le sol. Puis Novembre vint à moi. Rapidement, ses pieds blancs glissant sur la pierre. Et moi, immobile. Un être qui parfois était plus de glace que de chair. J'étais prisonnier de ses mains. Elle se colla à moi, m'offrant un peu de chaleur sous cette pluie qui se faisait battante. Et mes doigts vinrent caresser ses hanches, glissant sur sa taille parfaite. Je la serrais contre moi, m'abandonnant qu'à moitié. J'avais l'impression d'être l'esclave de ses désirs à elle plus que des miens. Puis elle s'arracha à moi. Je la vis se reculer, le vent et la pluie faisant d'elle un tableau désordonné. Sa robe était presque inutile, à ce stade, et ses cheveux semblaient indépendants de son crâne, tellement ils étaient secoués par ces bourrasques de vent. J'étais complètement paralysé. Car chaque réaction venant de ma part serait décisive, et je ne savais que faire. Je l'observais avec des yeux suppliants, me mordillant la lèvre inférieure. Au fond de moi, je voulais courir vers elle pour la serrer contre moi, la couvrir de baiser et de caresses, sécher sa robe trempée et la réchauffer de tout mon corps. Mais en étais-je seulement capable ?

Je m'approchais d'elle, d'un pas décidé, les sourcils froncés. J'étais face à elle, la dominant d'au moins une bonne tête. D'un doigt je lui relevais le menton pour la forcer à me regarder droit dans les yeux. Et dans ces yeux-là je lui montrais tout mon agacement envers elle, ma froideur à son égard. Je voulais qu'elle comprenne qu'il m'était impossible de m'attacher. Qu'elle ne pouvait pas se permettre de s'emparer de moi ainsi. Je ne savais pas vraiment ce que Novembre était pour moi. Une amie ? Une amante ? Ou bien était-ce beaucoup plus ? Je n'en savais absolument rien. Je décidais donc de me laisser par les courants tumultueux de notre relation, et pour l'instant, cela me convenait.

Je reculais de quelques pas, abandonnant la partie. Je ne voulais pas m'aventurer sur cette pente glissante. Et je préférais autant mettre de la distance entre nous que de trop m'attacher et de n'avoir que les yeux pour pleurer lorsqu'elle ne serait pas à mes côtés. « Je suis désolé, Novembre. » murmurais-je dans un souffle.
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MessageSujet: Re: I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek.   I found you here, now please just stay for a while ◮ franciszek. Icon_minitime1Sam 24 Déc - 15:42

La pluie n’était maintenant plus qu’un rideau transparent enfermant Novembre dans son dangereux sillage. Une étouffante atmosphère faite d’eau, de désir et de rejet. D’incompréhension comprise. Une goutte puis une autre, c’était une histoire qui chutait. Et l’eau tombait, rapidement puis lentement, elle ne faisait aucun effort pour garder le silence. Elle n’en avait rien à faire de déranger, elle savait de toute façon être la bienvenue. La pluie, si belle, si pure. Des gouttes cristallines légères mais lourdes, si lourdes qu’elles la blessaient de tous côtés. Chaque endroit qu’il avait touché semblait meurtri. C’était ainsi : la pluie tombait. Une pluie de balles bien proportionnées, de celles qui rentrent dans votre corps et n’arrêtent leur parcours que lorsque les dégâts les plus importants sont causés. Une pluie meurtrière. Ses longues jambes se dessinaient sous le transparent de sa robe précédemment blanche. S’en était indécent d’en voir tant de chaire, elle eut été nue que le résultat aurait semblé égal. Ses hanches fines, ses côtes apparentes, tout son corps était à découvert. La sirène avait perdu sa langue sous la venue de l’orage. Sa langue, ses vêtements, sa fierté.

Il n’en fallait guère plus pour qu’il s’approche. L’autre hésitait, partagée au plus profond d’elle-même par un certain dilemme. L’affronter ou baisser le regard. Plonger ses yeux bleus mouillés dans les siens, tenir bon, tenir tête. C’était fatiguant d’être forte. Alors il l’obligea, prenant son menton pour forcer l’affrontement, les yeux dans les yeux. Tout spectateur aurait été charmé de la scène. Et il y avait de quoi. Un environnement rêveur et une falaise si abrupte qu’elle ferait frissonner le plus fier des alpinistes. La mère portant ses enfants, une blonde vêtue de blanc, enivrée par la passion et désireuse de son voisin, un grand brun si froid qu’il semblait parler par flocons. Mais il leur suffisait d’avancer pour voir que tout n’était pas aussi doré. Qu’était-ce donc ? Une relation ? Une relation faite de baisers rejetés ? De désir inavoué. Il ne pouvait pas, elle le savait, il était comme enfermé, enfermé dans une cage, une cage étroite dont elle devait trouver la clef. Ce n’était pas pour aujourd’hui, mais certainement pour demain. Demain elle la trouverait et reviendrait vers lui, il la prendrait dans ses bras et la remercierait d’une caresse. Il fallait le délivrer, elle le voulait, elle le pourrait.

Il s’éloigna, mais elle le savait déjà. Son esprit anticipait ses pas, il voulait fuir. Fuir d’ici, la fuir elle, fuir leurs sentiments. Si seulement tout était aussi simple. Elle le regarda, partagée entre un sentiment de colère envers celui qui jouait avec ses nerfs et entre le besoin de se retourner pour marcher droit devant elle, vers la falaise : vers rien. Rattrape-là, rattrape-là. La danse macabre se transformait maintenant en danse macabre sous la pluie, ajoutant une note d’exotisme au tableau.

- Egoïste.

C’était sorti tout seul et elle n’avait pas cherché à comprendre. Egoïste de ne penser qu’à toi, qu’à tes peurs. L’oublier elle et ses envies. Ce manque de compassion pour la veuve et sa robe blanche. Oublier le fait que tu n’es pas seul. Elle lui en voulait comme elle en voulait au monde entier. Au système dans sa globalité. Alors elle lui tourna le dos et s’assit les pieds dans le vide.

- Egoïste.
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