Le bois de Tulgey n'avait jamais été très accueillant mais aujourd'hui c'était une vraie horreur. Il était envahi par des citrouilles bipèdes qui te crachent dessus pour te tuer, de charmante petite bête. En arrivant au pays des merveilles, j'avais rencontré toute sorte de bestioles et chacune plus hideuse que la précédente. Je pensais avoir tout vu, jusqu'à maintenant. Et tout ça, à cause de la Reine Blanche qui s'était amusée à créer des espèces que tu ne pourrais même pas imaginer dans tes pires cauchemar. Et le pire, c'est que j'avais acceptée de les traquer, de les tuer. Au début, quand la Reine m'avait raconté ce petit accident et m'avais demandée de ramener leurs grosses têtes orange je m'étais dit que cela allait être facile, qu'il ne fallait que couper leur tête. Énorme erreur et je m'en suis aperçu seulement au moment où je me suis retrouvée en face de l'un de ces monstres et qu'il me crache dessus. Sur ma jambe plus exactement, ce qui n'aida pas ma mission, car je me retrouvais à boiter. La citrouille avait disparu après m'avoir attaqué, enfin je sentais qu'elle était toujours là, quelque part dans les environs.

C'était horrible d'avoir la sensation d'être traquée et observer alors que c'était toi qui étais censé chasser, surtout lorsque tu entendais les brindilles craquer autour de toi, c'était comme si la citrouille te narguait, te rappelant qu'elle était toujours là et qu'elle allait t'attaquer. J'avais horreur de ça. L'idée de fuir m'avait effleuré l'esprit, personne ne saurait que j'aurais arrêtée, non ? Enfin, je n'en étais pas si sur j'avais l'impression que la citrouille n'était pas seule à m'observer comme si la Reine Blanche surveillait tous mes fait et geste. Et si c'était le cas, ma réputation en prendrait un coup, je serais celle qui a eu peur d'une citrouille cracheuse. Une lâche.

Je continuais à marcher lentement à cause de ma jambe tout en pestant contre mon sort et me répétant que je n'aurais jamais dû accepter. La Reine avait dit que pour les tuer il fallait couper leur tête, j'aurais bien aimé la voir en train de leur couper la tête. Comment y arriver alors qu'elles n'hésitaient pas à te cracher à la figure.
Soudain, venant de nulle part un éclair orange passa entre les arbres, la citrouille allait passer à l'attaque. J'empoignais mon Glaive Vorpalin, j'étais prête, qu'elle ose m'attaquer si elle voulait. Je sentis une ombre derrière moi et sans réfléchir je sautai à ma gauche en faisant un roulé boulé digne des films d'action, je regardai dans tous les sens, mais ne vit personne, c'est à ce moment-là que je sentis une brûlure à ma joue droite, je passai ma main dessus et la retira vivement. De l'acide. La citrouille m'avait eu de peu. Pour me rassurer j'inspectai tout mon corps, je n'avais qu'une brûlure à la joue et des cheveux carbonisés. Plutôt pas mal. Je me relevais péniblement, ma jambe qui avait été brûlée auparavant me faisait atrocement mal, je me mordis les lèvres pour oublier la douleur et me tins debout en me tenant à l'arbre à côté de moi. Aucun signe de la citrouille, elle avait encore disparu. Et c'était moi la lâche ?!
J'avais envie de hurler tellement j'étais en rage. Comment cette citrouille pouvait disparaître à chaque fois comme ça ? Il me fallait un plan, être plus rusée qu'elle. Maintenant c'était entre elle et moi.

J'avançais prudemment dans le bois. Après avoir mijoté un plan tortueux dont seul moi pouvait le comprendre, je cherchais ma cible, cette grande citrouille bipède qui me narguait depuis longtemps. La première étape de mon plan était de faire venir la citrouille dans un lieu dégagé où je pourrais prendre tout l'espace pour l'attraper. Le problème ici, c'était qu'il n'y avait pas de lieu dégagé. Au fur et à mesure que je marchais les arbres se rapprochaient pour se coller entre eux, ne laissant plus filtrer aucune lumière. Résigné à changer de plan je fis demi-tour en shootant dans une pierre pour contester mon mécontentement. Mais, mauvaise idée, rien qu'en n'ayant shooté dans une malheureuse petite pierre cela suffit pour me rappeler que ma jambe était dans un état lamentable, je lâchais un gémissement pitoyable et du faire un effort pour continuer ma marche.

A quoi je pouvais bien ressembler ? Je ne voulais pas vraiment le savoir. Mon visage devait pas être très beau à voir grâce au superbe jet d'acide de ma merveilleuse citrouille. Je grinçais des dents, la citrouille avait réveillé en moi mon côté sarcastique et m'avais occasionnellement rendu dingue. Comment moi, un agent de police de renom pouvait arriver à se faire battre par UNE citrouille. C'est fou que toutes mes pensées reviennent sans cesse vers la citrouille, elle hantait mon esprit à présent. Et dire qu'il y avait d'autre citrouille, j'étais loin d'avoir fini avec cette maudite tâche.

Je m'assis par terre, j'en avais marre. Qu'elle vient m'attaquer si elle le voulait, j'en pouvais plus. Mon glaive dans la main, je me mis à siffloter un air gai pour me redonner du courage, cependant aucune tête orange n'apparut a pars moi il y avait un grand silence. Un peu stressant. Et si une autre bestiole m'attaquait ? Les citrouilles n'étaient pas les seules ici ? Non ? Je regardais dans tous les sens, mais ne vit rien, absolument rien.
D'un coup, sans que je n'aie eu le temps de soupirer, un jet d'acide sortit d'un buisson. Je l'esquivais de peu et comme poussez par mon instinct je sautai sur le buisson. Je me retrouvais nez à... à... Bonne question... Disons une tête de citrouille. Rapide, je tranchais la tête de la citrouille avant qu'elle ne comprenne ce qui se passe.

Je tenais la tête dans ma main, quand je réalisais l'exploit que je venais de faire. J'avais tué cette fichue citrouille, elle était morte ! Gonflé de joie je me mis debout et toute contente je dis à la tête :
-Nanananèreuh ! Je t'ai eu ! Tu fais moins la maligne maintenant ! C'est moi la plus forte !
Je ne fis pas autre chose bloquée par ma jambe, d'ailleurs je crois que si je n'avais pas eu mal à la jambe je serais en train de sauter de joie. Mais, il n'y a pas que cela qui m'empêchais de manifester encore plus ma joie. Une branche craqua tout près de moi et je me mis en position d'attaque, si c'était une autre citrouille j'étais prête à me battre.