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 ◮ mon dieu, faites-moi un oiseau que je puisse m'envoler loin loin d'ici

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Appoline Baudelaire
Appoline Baudelaire

la mort imprévue fait partie de la vie, il faut bien accepter

→ AGE IRL : 27
→ MESSAGES : 861
→ ARRIVÉ AU PAYS LE : 02/10/2011
→ AVATAR : emily browning
→ CREDITS : ginger's spleen
→ LOCALISATION : bonne question
WHERE IS MY MIND ?
◮ mon dieu, faites-moi un oiseau que je puisse m'envoler loin loin d'ici 588270tumblrlrh4vsikPu1qg6rkio1500


FEUILLE DE ROUTE
Caractère: timide, intelligente, discrète, fragile, peu bavarde, triste, tenace, appliquée, douce-amère, délicate, dévouée, minutieuse, juste, acerbe, sensible, vigilante, ignorante, docile, introvertie, candide
Inventaire: l'ombrelle et l'éventail métallique

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MessageSujet: ◮ mon dieu, faites-moi un oiseau que je puisse m'envoler loin loin d'ici   ◮ mon dieu, faites-moi un oiseau que je puisse m'envoler loin loin d'ici Icon_minitime1Dim 3 Juin - 15:04




Baudelaire, Appoline Constance

« Cette énergie dans laquelle on puise avec tant de profusion quand on est enfant, cette énergie qui paraît inépuisable, elle disparaît en douce entre dix-huit et vingt-quatre ans pour être remplacée par quelque chose qui n'en a pas l'éclat, loin s'en faut, et d'aussi factice qu'une euphorie à la coke. Ça se passe sans histoires, la disparition n'est pas instantanée. Et peut-être, est-ce là ce qui fait le plus peur. Cette façon de ne pas arrêter d'un seul coup d'être un enfant, avec un gros boum ! comme un de ces ballons de clown qui explosent pour les besoins d'un gag. L'enfant qui est en soi fuit comme crève un pneu sans chambre : lentement. »


ÂGE: vingt-trois ans DATE DE NAISSANCE: treize décembre LIEU DE NAISSANCE: paris, france STATUT SOCIAL: aucun ARME CHOISIE: l'éventail et l'ombrelle MÉTIER: aucun TRAITS DE CARACTÈRE PRINCIPAUX: timide, intelligente, discrète, fragile, peu bavarde, triste, tenace, appliquée, douce-amère, délicate, dévouée, minutieuse, juste, acerbe, sensible, vigilante, ignorante, docile, introvertie, candide. CÉLÉBRITÉ: emily browning



RACONTEZ NOUS VOTRE MORT : Inopinée, rapide, inappropriée. Je n'ai l'ai pas vu venir, je ne me suis doutée de rien. Je sentais encore le goût du breuvage sur mes lèvres humides quand l'air me fut difficile à trouver. Paniquée, je plonge mon regard dans ses yeux bleus. L'œsophage me brûle, mes poumons semblent se déchirer. L'oxygène me manque. Je n'entends plus que le bruit de ma respiration effrénée. La pièce se floute devant moi, je ne distingue plus rien. Plus rien sauf lui et ses yeux impénétrables. Le verre tombe à terre dans un fracas. Je sens alors son étreinte. Je ne sais plus si j'ai vainement tenté de le repoussé ou si je me suis accroché à lui de toute mes forces, comme si cela arrêterait tout. Malgré tout mes efforts, l'air ne me vient pas. Alors, je sens ses lèvres se poser sur les miennes. Un geste violent, passionnel. Et puis, le trou noir.

QUE PENSEZ-VOUS DU PAYS DES MERVEILLES ACTUEL ? : Tantôt féerique, tantôt cauchemardesque, mon coeur oscille entre ces deux extrêmes. Le chaos m'attire, la perfection me fascine. L'horreur me dégoûte, la beauté me repousse. Incompréhensible, n'est-ce pas ? Incompréhensible, c'est le mot. Je ne comprends ni ce monde ni mes sentiments à ce sujet. Et de cette incompréhension, naît la peur. L'homme craint ce qu'il ne peut expliquer scientifiquement. Voyez par vous-même : Dieu, les extra-terrestres, l'homme est incapable de donner une raison rationnelle à leur existence. D'ailleurs, rien ne dit qu'ils existent. Pourtant, ils fascinent l'homme autant qu'ils lui font peur. Eh bien, il en est de même pour le pays des merveilles. Irrationnel, incompréhensible, rien ne prouve son existence. Mais il ne cesse de m'ébahir, m'en mettre plein les yeux et me faire frisonner. Frustrant. Le pays des merveilles est frustrant.

QUEL EST VOTRE ENDROIT PRÉFÉRÉ DANS CE PAYS ? : Son aura lumineuse, sa grandeur majestueuse m'attirent. Personne ne s'y rend, personne ne comprend. Pour moi, elle symbolise l'échappée, l'espoir de voir un monde meilleur à l'horizon. Ses marches innombrables que plus personne ne gravit, leur impatience de ne pas voir le bout l'emportant sur leur curiosité. Dès que je le peux, dès que j'ai le courage, je gravis ces escaliers. Je compte les marches une à une. On me dit sotte de continuer, que ça n'en finit jamais, que je perds mon temps, mais je continue. A chaque nouveau jour, j'en gravis cinq de plus dans l’espérance d'arriver tout en haut, d'être parmi les nuages. Un jour, peut-être, pourrais-je prendre mon envol pour quitter ce monde ou enfin briser mes espoirs d'échappés impossibles.


∆ n'a jamais quitté sa maison jusqu'à ses vingt-et-un ans ∆ a toujours eu un précepteur privé pour ses études ∆ ne connait à la vie ce qu'elle a pu apprendre pendant ces deux dernières années ; donc, très peu ∆ s'interdisait plein de choses de peur de rencontrer le mal dont parlait tant sa mère ∆ n'avait jamais quitté Paris, il y a encore quelques jours avant sa mort ∆ son père est mort lorsqu'elle avait trois ans ∆ ce fut un des déclencheurs de l'agoraphobie de sa mère ∆ n'a jamais eu de vrais amis ∆ à cinq ans, Bernie a fait son apparition dans l'esprit de la jeune fille ∆ Bernie est l'ami imaginaire d'Appoline



Dernière édition par Appoline Baudelaire le Ven 8 Juin - 17:29, édité 8 fois
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Appoline Baudelaire
Appoline Baudelaire

la mort imprévue fait partie de la vie, il faut bien accepter

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MessageSujet: Re: ◮ mon dieu, faites-moi un oiseau que je puisse m'envoler loin loin d'ici   ◮ mon dieu, faites-moi un oiseau que je puisse m'envoler loin loin d'ici Icon_minitime1Dim 3 Juin - 15:05



it's a filthy world out there




appoline, cinq ans

« elle arrive. » « oh non, retiens-là encore un peu ! » « trop tard » La fillette, les deux mains empoignant les barreaux du portail - telle une prisonnière dans sa cellule -, quitta à contre-coeur l'image de la rue animée qui s'offrait devant elle et se retourna. « Appoline, combien de fois t'ai-je dis de ne pas sortir de la maison sans mon autorisation ! rentres à la maison, tout de suite ! » « Mère, s'il te plaît, est-ce je pourrais sortir dehors ? Juste une fois et Bernie m'accompagnera ! » « Ne dis pas de sottises, Bernie ne pourra jamais te protéger de ces atrocités qu'on trouve là-bas ! Maintenant, rentres à l'intérieur ! » Mais la petite fille, les larmes aux yeux, s'accrocha désespérément aux barreaux de fers rouillés et fit non de la tête. Sa mère l'empoigna alors par le bras et força Appoline à lâcher prise. Celle-ci pleura, supplia sa mère de la laisser voir le monde extérieur, ne serait-ce qu'une seule fois, lui cria qu'elle serrait son bras trop fort. Mais rien n'y fit, Appoline fut traîné sur l'allée de graviers jusqu'au seuil de la porte d'entrée, pour retourner dans sa cage dorée.

« Je t'ai déjà expliqué Appoline, je ne veux pas que tu sortes dehors. C'est... dangereux là-bas. » dit-elle d'une voix douce tandis qu'elle essuyait les larmes coulant sur les joues de sa petite fille. Celle-ci, assise sur une chaise de la curieuse, reniflait péniblement. La petite fixait le sol tout en se tenant le bras là où sa mère l'avait serré si fort. « Appoline, regarde-moi... » La dénommée Appoline leva doucement la tête vers sa mère accroupie devant elle, les yeux humides. « Dehors, il n'y a pas que des gentilles personnes, il y a aussi des - monstres. Des personnes qui veulent faire du mal aux autres. » « Comme la méchante sorcière dans Blanche-Neige ? » demanda l'enfant. Madame Baudelaire sourit légèrement et replaça une mèche de cheveux châtain derrière l'oreille d'Appoline. « Non, chérie, ce sont des méchants d'une toute autre espèce. Ils peuvent avoir une apparence tout à fait charmante, une bonne éducation, mais leur esprit est malsain, dépravé. N'importe qui peut t'atteindre et te blesser dehors. Le monde est mauvais Appoline. Alors c'est pour ça que je veux que tu restes sagement à l'intérieur de la maison. Tu es trop parfaite pour la pourriture qui souille le monde extérieur mon coeur. Tu es bien plus en sécurité ici. » Appoline qui avait cessé de pleurer, se blottit volontiers dans les bras ouverts de sa mère bien que n'ayant pas tout à fait compris ce qu'elle s'était évertué à lui dire. La seule chose qui était certaine, c'était que le monde était bien plus beau et sauf ici.

appoline, quinze ans

« Pourquoi ne pars-tu pas d'ici ? » Appoline, allongée sur son lit, tourna sa tête vers Bernie. « Mère dit qu'il n'y a que de la pourriture à l'extérieur. Le mal se tapit dans l'ombre de la foule dit-elle. Des voleurs, des meurtriers, des violeurs, des fous en tout genre. » « Tu la crois sincèrement ? Qu'en sais-t-elle ? Elle ne sort jamais, ne serait-ce que pour prendre le courrier. Elle est complètement folle. » Appoline déglutit difficilement, ravalant ce sentiment qu'elle ne pouvait identifier, tandis qu'elle se remettait à fixer le plafond. « Mère n'est pas folle! Elle est... malade. » « C'est ce que j'ai dis. Elle est folle. » « Ça suffit, arrête. » dit la jeune fille d'un ton dur. Elle se tourna à nouveau vers Bernie, les sourcils froncés. Mais ce côté du lit était vide. « Toi, arrête. Tu le penses autant que moi, tu ne veux juste pas l'avouer. Je le sais. Je suis dans ta tête. J'énonce à haute voix ce que tu penses tout bas. » « Arrête. » « Pourquoi ? Au fond de toi tu le penses aussi. Tu rêves de quitter cet endroit. C'est une prison à tes yeux. Je l'entends, je le sens, je le perçois. » C'est alors qu'Appoline indentifia le sentiment qu'elle avait eu il y a quelques instants. C'était de la gêne, de la honte. Vis-à-vis de sa mère, de ses pensées, de ses désirs. Elle souhaitait plus que tout au monde quitter cet endroit qu'au fond elle détestait. Elle voulait s'enfuir, découvrir la vie, la vraie. Pas ce minable simulacre que sa mère tente de lui faire avaler, chaque jour un peu plus. Elle est persuadée que le monde n'est pas si mauvais. Pleins de choses l'attendent derrière ces barreaux rouillés à travers lesquels elle observait la rue enfant, elle en est persuadé. « Je ne peux pas lui faire ça. » « Si. Tu peux. Tu le veux. » Appoline regarda Bernie mais il avait disparu. Son confident s'était envolé. Ou peut-être n'avait-il tout simplement jamais été là.

appoline, dix-huit ans

Appoline était assise sur un fauteuil, observant les flammes dans le feu de la cheminée. Elle avait repliée ses genoux contre sa poitrine, ses bras enserrant ses jambes. Elle avait grandi pour devenir une très jolie jeune fille avec des yeux noisettes, des longs cheveux ondulés châtains, une peau diaphane et des lèvres roses charnues. Elle avait le visage d'une poupée. Une poupée triste. Elle tourna légèrement la tête lorsqu'elle entendit quelqu'un rentré dans le salon avant de reporter son regard sur les bûches flambantes. « Je veux quitter cet endroit » dit-elle, les flammes dansante se reflétant dans ses yeux. Elle n'entendit plus un bruit, signifiant très certainement que sa mère s'était arrêté. « Tu n'aimes plus Paris ? » répondit madame Baudelaire d'un ton surpris. « Je ne connais pas Paris. » Sa voix était froide, presque cassante. Il y eu un petit moment de silence avant que sa mère semble se remettre à ses occupations. Elle attendit d'entendre les bruits de pas sur le parquet s'éloigné et lorsqu'elle estima que sa mère allait quitter la pièce, Appoline dit d'une voix forte : « Non, je veux quitter cet endroit. Cette maison. Je veux aller dehors. » Dès lors que elle eut fini de prononcer le dernier mot, qu'elle avait fait exprès d'accentuer, elle entendit un bruit de fracas au sol. Surprise, elle se retourna et vis un vase en verre en milles morceaux aux pieds de sa mère, de l'eau se répandant sur le sol parmi les dahlias fanés. « Mère, je - » « C'est Bernie qui t'as mis cette idée en tête ? » coupa la mère d'Appoline. Sa voix était sèche, agressive. Appoline ne l'avait que très peu utilisé ce ton. « Non, enfin, si. Il m'en a parlé mais je suis d'accord avec lui. Le monde n'est pas si mauvais que ça mère, il y a aussi - » « Quand est-ce tu vas arrêter de te comporter comme une enfant Appoline ?! Ces jeux stupides n'ont plus lieu d'être à ton âge! » Appoline eu presque un mouvement de recul devant la réaction de sa mère. Elle ne l'avait jamais vu empli d'une telle colère. « Tu ne quitteras pas cette maison, le monde extérieur n'est pas pour toi, c'est trop dangereux! Pourquoi ne comprends-tu pas cela ?! Et ce n'est certainement pas ton ami stupide qui va te protéger ! » « Bernie n'est pas stupide. » murmura froidement Appoline. Elle ne comprenait pas sa mère. Elle la détestait de l'interdire de tout. Elle ne comprenait pas cette femme qui lui avait donné la vie. La colère grondait dans le coeur d'Appoline, son incompréhension et son indignation se répandant partout dans son corps. « Bernie n'existe pas ! Ce n'est qu'un stupide mensonge auquel tu t'accroche, grandis un peu Appoline ! » Madame Baudelaire, s'arrêta quelque instants, reprenant son calme peu à peu. Elle s'approcha doucement de sa fille, pris sa main dans la sienne et lui dit d'un ton beaucoup plus doux : « Appoline... Tu ne comprends peut-être pas mais si je fais tout ça, c'est pour ton bien. Tu es mon petit ange, je ne veux pas risqué de te perdre dans ce monde affreux. Alors ne fais pas de caprices et restes gentille veux-tu ? Allez, monte dans ta chambre maintenant, je t’appellerais à l'heure du dîner. » Sa mère approcha alors son visage de celui d'Appoline pour lui poser un baiser sur la joue mais Appoline retira sa main de celle de sa mère et se leva avant que sa mère n'ait pu faire quoi que ce soit. Appoline quitta le salon, laissant sa mère seule assise sur le canapé face aux cendres de ce que furent des bûches.

appoline, vingt-et-un ans

Appoline ignorait l'heure qu'il était. Minuit ? Une heure du matin ? Au fond, peu importe. Elle avait attendu que sa mère tombe de sommeil pour mettre son plan en action. Ce plan auquel a pensé depuis si longtemps. Enfin, le jour était venu.
Elle avait réussi à trouver la clé du portail dans un ramassis de lettres datant de quelques années, papiers futiles et gribouillages au fond d'un tiroir. Elle l'avait cherché pendant des mois avec la crainte que sa mère ne la prenne sur le fait. Mais ce n'est jamais arrivé. Et maintenant, voilà qu'elle se trouvait là, devant ces barreaux rouillés à travers lesquels elle observait la rue enfant, son manteau boutonnée jusqu'en haut et un simple sac à la main, remplis de quelques linges, quelques victuailles et tout l'argent qu'elle avait pu trouvé. Appoline sortit de sa poche la petite clé d'argent et la fit tournoyer entre ses doigts. Elle jeta un dernier regard à cette maison qu'elle s'était mise à détester au fil des années. Elle eu une pensée pour sa mère, ignorante, dormant profondément. Elle ne put se résigner à imaginer sa réaction lorsqu'elle apprendra que sa fille a quitté la maison. Néanmoins, elle avait souhaité lui laissé une lettre. Appoline avait méprisé sa mère pour l'avoir protégé en l'enfermant à double tour dans un cocon mais elle ne cessait de l'aimer. Mais, elle partirait d'ici, elle se l'était juré. Alors doucement, Appoline refit face au portail et tout en respirant profondément, elle inserra la clé dans la serrure et la tourna fébrilement. Un cliquement se fit entendre. Elle n'avait nulle part où aller, ne connaissait personne derrière ces barreaux. Elle ne connaissait d'ailleurs rien à ce qui l'attendrai au-dehors. Et c'était exactement pour cela qu'elle devait s'en aller d'ici. Elle tourna la poignée de la grille et l'ouvrit, produisant un bruit aigu. Ne souhaitant pas réveiller sa mère, elle ne l'ouvrit qu'au minimum, pour qu'elle puisse à peine passé. Une fois de l'autre côté, elle referma lentement le portail à clé et passa sa main entre les barreaux pour poser l'instrument d'argent sur l'allée de graviers menant à la maison. Une fois ceci fait, elle remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille, inspira, se retourna et marcha tout droit en direction des lumières, s'éloignant de plus en plus de ce qui fut sa cage dorée pendant tant d'années.









violent delights have violent ends




appoline, vingt-trois ans

Intriguée par l'attroupement et les vives acclamations, Appoline s'approcha de la foule qui chuchotait et poussait des « oh » et des « ah » à intervalles réguliers. De par sa petite taille, elle ne pouvait rien voir d'autre que des dos tournés et de la fumée s'échappant au-dessus de leurs têtes. Poussée par sa curiosité, elle se fraya un chemin jusqu'au deuxième rang de la foule, pouvant dorénavant clairement voir la raison de cet attroupement sur cette place d'habitude si calme de Paris. Durant les deux ans où elle avait erré dans la ville, elle n'avait jamais rien vu de tel. A vrai dire, elle n'avait pas vu grand chose dans sa vie. Elle est bien ignorante face à la vie, qu'elle découvre chaque jour un peu plus. C'est pour cela que le spectacle devant elle la fascina. Un homme venait de se placer au centre la scène, tenant d'une main une corde attaché à un tigre. N'ayant jamais vu cet animal que dans les encyclopédies et livres illustrés d'enfant, elle fut ébahie d'en voir en de chair et d'os. Elle observa l'homme jouer avec le tigre, un peu craintive devant cette énorme bête mais émerveillé de voir ses acrobaties. A chaque nouveau saut de l'animal, elle applaudissait bruyamment, se joignant à la foule. Le spectacle qui s'offrait à elle lui semblait irréel. Puis, après une derrière cabriole majestueuse, l'animal et son maître se retirèrent de la scène. Appoline, fasciné, espéra de tout son coeur que le spectacle n'était pas fini. Elle était semblable à ces enfants impatients et joyeux qui ne quittaient pas des yeux la scène. Enfin, un jeune homme s'avança sur la scène. Ces objets semblant apparaître de nul part pour ensuite disparaître tout aussi subitement, ses mains agiles et rapides effectuant ces tours de passe-passe si facilement... Sans vraiment s'en rendre compte, comme hypnotisée par le visage si concentré ce magicien, Appoline réussit à passer au premier rang. C'est alors que le jeune homme s'approche d'elle et passe doucement sa main derrière l'oreille de la jeune fille fascinée. Lorsque sa main réapparaît, il y a une rose rouge entre ses doigts. Il la tend alors vers Appoline qui la prend doucement, un sourire pétillant aux lèvres, tout en plongeant ses yeux pleins de paillettes dans le bleu profond de ce mystérieux magicien. Il recule, une détonation retentit et le voilà disparu, laissant dans son sillage un souvenir mémorable d'un songe pourtant bien réel.

Il ne s'est passé que quelques jours depuis leur première rencontre. La rose échangée n'était toujours pas fanée, le souvenir de ces yeux bleus toujours aussi vif. Pourtant, leur chemin s'étaient de nouveau croisés. Des mots furent échangés, des rires furent partagés. Ce jeune homme, prénommé Timaël, intriguait toujours Appoline, tout comme le milieu dont il venait. Le cirque. Obnubilée par ses paroles, Appoline pouvait écouter des heures Timaël qui racontaient ces anecdotes sous le chapiteau. Elle n'avait jamais été si proche de quelqu'un, bien qu'ils ne se connaissait que très peu. Bernie avait même commencé à disparaître peu à peu, n'apparaissant qu'à de rares moments pour déverser sa lyre au sujet de Timaël. Mais Appoline ne l'écoutait plus, elle ne pensait qu'à ces yeux bleus fascinants, ce sourire charmeur. Le sentiment qu'elle ressentait n'était pas de l'amour, c'était bien plus complexe. La jeune fille attendait avec impatience de le revoir. C'est pour cela que quand il lui proposa de l'accompagner avec la troupe à Londres, elle accepta sans hésitation, sans même poser de questions, ignorant tout ce que sa mère s'était acharné à lui enseigner pendant vingt ans.

Les yeux encore tous émerveillés, Appoline parcourait la salle. Timaël venait de lui faire visiter les coulisses du chapiteau installé depuis peu dans la capitale anglaise. Les éléphants, félins et décors fabuleux étaient encore imprimés sur sa rétine. « C'est... magnifique. » dit-elle, un rire s'échappant de ses lèvres. Un sourire mutin aux lèvres, elle observe tous les coins et recoins de la pièce, pourtant sobre comparés aux autres. A ses yeux, tous les éléments -même mineurs- du décor de cet univers fantastique sont magnifiques. « Et encore, tu n'as pas tout vu. » La jeune fille, la curiosité cogitant dans tous ses membres, suivi Timaël jusqu'aux loges. Prenant du retard sur le jeune homme, Appoline s'arrête régulièrement pour observer les costumes, admirer leurs broderies, toucher leurs tissus. Magnifique, cela l'était vraiment. Rien n'était laid ou grossièrement fabriqué, tout était soigneusement fait pour garder cette aura mystique, magique à l'intérieur de ce chapiteau s'élevant haut dans le ciel. Finalement, la visite pris fin lorsque Timaël la fit rentrer dans une loge, la sienne. Tandis que le jeune homme s'affairait, Appoline observait minutieusement la pièce exiguë. Elle s'approcha des poupées, toutes plus belles que les autres, sagement alignés sur une étagère. Elle se contenta d'admirer avec les yeux, ayant trop peur d'abîmer ces chefs-d'oeuvres. Timaël s'approcha d'elle en lui tendant un verre, qu'elle accepta avec plaisir. Son expression de jubilation et de bonheur restait bien ancré sur son visage. Mais l'expression du ventriloque s'était quand à elle renfermé et sa peau semblait avoir blanchi. « Tu es tout pâle, tu ne te sens pas bien ? » s'inquiéta-t-elle tandis qu'elle vida son verre presque d'un trait. Il glissa sa main dans ses cheveux et ria doucement. « La fatigue surement. Ce n'est rien. » répondit-il, esquissant un sourire. Appoline le lui rendit, les yeux pétillants et se retourna vers les poupées. « Elles sont vraiment belles. » dit-elle simplement. Ces teints sans défauts, ces lèvres rosées, ces boucles rebondies et ces robes cousues à la perfection. Ces poupées étaient sublimes. Soudain, la main d'Appoline se crispa autour de son verre tandis que l'autre se posa sur sa poitrine. Son sourire angélique avait disparu de son visage pour laisser place à une expression affolée. Sa respiration devint de plus en plus rapide et forte. Elle regarda le fond de son verre puis Timaël. Elle lâcha le verre, qui alla exploser en milles morceaux sur le sol, pour s'accrocher au premier meuble qu'elle trouva. Elle releva à nouveau la tête pour croiser ces yeux bleus. Elle parvenait difficilement à respirer et ne trouva plus forces pour s'accrocher. Mais au lieu de tomber au sol, elle tomba dans les bras de Timaël. Tout en cherchant de l'air désespérément elle essaya de repousser quelques instants le jeune homme avant de s'accrocher à lui, resserrant ses poings sur le vieux pull en laine qu'il portait. Tandis qu'elle ferme les yeux comme pour se réveiller d'un mauvais rêve, sa respiration haletante, le ventriloque lui remet en place une mèche derrière son oreille, Appoline serrant son pull encore plus fort. Et puis, d'un geste inattendu, il l'embrasse fougueusement. Le bruit de la respiration effréné d'Appoline ne retentit plus. Timaël n'avait plus qu'une poupée de porcelaine dans ses bras, parfaite et sans vie. Le spectacle pouvait commencer.







HORS-JEU


PSEUDO: manylittlethings AGE: seize ans COMMENT TROUVES-TU LE FORUM ? :hunhun: COMMENT L'AS-TU DÉCOUVERT ? par une grenouille nommée Bazzart ACTIVITE: 5/7j minimum, variante pour les réponses aux sujets CODE DU REGLEMENT: :moustache: UN MOT POUR LA FIN ? qu'on leur rende leur tête ? What a Face

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