RACONTEZ NOUS VOTRE MORT : Quel intérêt de vivre lorsque rien ne vous garde sur terre ? Il n'y en a aucun, ne cherchez pas. La solution à ce problème est bien simple; la mort. Le seul échappatoire. Et avec un couteau, la mort est bien plus agréable; on la voit venir. Elle arrive doucement, et de la première entaille jusqu'à ton dernier souffle tu te vois partir peu à peu vers l'autre côté. Tu sens que tu 'en as plus pour longtemps dans ce monde de fou, et ça te fait du bien. Tu ne sens presque pas la douleur. Et quand ça vient enfin, tu regardes une dernière fois les entailles dans tes poignets, plus le symbole que tu t'es permise de graver sur ton avant-bras, qui a toujours signifié bien plus que n'importe quoi d'autre. Pour moi, c'était un Oméga. Un tout petit, comme mon prénom. La dernière lettre de l'alphabet grec, ça signifie la fin, le bout la mort. "Et quand on est pas au bout, on prend beaucoup trop de place".

QUE PENSEZ-VOUS DU PAYS DES MERVEILLES ACTUEL ? : Le Pays des Merveilles... Souvent, je me demande quel fou ou folle lui a donné son nom. Mis à part peut-être dans la Vallée des Larmes (et encore, il faut choisir son moment pour s'y rendre), il n'y a rien de merveilleux dans le pétrole et le sang. Mis à part ça, j'aime plutôt le monde dans lequel je me trouve. J'aime beaucoup ce sentiment d'insécurité qui vous suit partout, sans jamais vous lâcher. Cette ambiance morbide qui, quand on y pense, à un côté délicieusement agréable et plaisant. Et même si parfois je me demande ce que je fais ici, je m'y plaît beaucoup et n'aimerait pour rien au monde retourner dans le monde réel. Oh que non.

QUEL EST VOTRE ENDROIT PRÉFÉRÉ DANS CE PAYS ? :Sans trop hésiter, le bois de Tulgey. J'aime son ambiance, calme en apparence, mais profondément inquiétante. Je me promène souvent près des falaises, juste pour sentir les hauts-le coeur me prendre lorsque je les approche de trop près. Le bois, en lui-même, est un endroit plutôt spécial... Etrange même. Les "bêtes" y vivant peuvent être aussi douces que mortellement dangereuses... Quelle excitation quand vous rencontrez une bête que vous n'avez jamais vue et que vous vous demandez si vous pouvez l'approcher sans crainte ! De plus, la densité du feuillage des arbres permet de s'y cacher en toute impunité, si jamais l'une d'entre elles vous commence à vous courser !

∆ Elle déteste son premier prénom, et c'est pour cela qu'elle préfère se faire appeler Omega ∆ Elle parle sans arrêt dans le dos de tout le monde, et n'est vraiment pas digne de confiance. ∆ Elle ne parle pas tellement, mais quand elle trouve quelqu'un pour faire la conversation, elle peut se montrer sarcastique à souhait ∆ Depuis petite, Omega ment très bien. Elle avait l'habitude de mentir à ses parents pour obtenir ce qu'elle voulait, que ce soit une autorisation de sortie, de l'argent ou quoi que ce ce soit. ∆ Même avant de mourir, elle a toujours été très solitaire. ∆ Elle possède une bague ornée d'un hibou qu'elle ne quitte jamais. ∆ Le seul jeu de carte auquel elle sait jouer est la bataille, mais elle a toujours été fascinée par la diversité des jeux possibles. ∆ Elle a besoin de très peu de sommeil pour être tout à fait reposée. ∆ Avant sa mort, beaucoup de personnes la croyaient atteinte de bipolarité à cause de ses sautes d'humeur fréquentes, mais après examen médical, il fut avéré que cela faisait simplement partie de son caractère. ∆ Sa famille était très riche, et elle n'a jamais été dans le besoin pour quoi que ce soit. ∆ Elle est adoptée, et l'a découvert à ses 13 ans. Ses parents ne lui ont jamais dit et n'ont jamais su qu'elle le savait.

Omega, 13 ans.

Le parquet est froid et mes pieds glacés. Il grince à chacun de mes pas, malgré mes efforts pour rester silencieuse. Plus que quelques mètres à parcourir et je pourrai enfin les entendre. Je pourrai enfin savoir ce que ma mère a de si important à dire à mon père. Ca avait commencé il y a quelques heures, au dîner, alors que je venais de lancer une pique particulièrement méchante à Candice à propos de l’une des crises qu’elle avait eu pendant la journée. Ma mère s’était aussitôt tournée vers mon père, certainement dans l’attente d’une réprimande ou de quelque chose du même genre. Il m’avait simplement demandé de ne pas me moquer de ma sœur, et j’avais répondu par un oui totalement faux, mais accompagné d’un grand sourire pour masquer le tout. J’avais souvent recours à cette ruse pour mentir. Le sourire est l’apparat qui trompe avec le plus de facilité et de discrétion. Et je pense qu’avec le temps j’avais acquis une certaine expérience. Bref, je disais donc. Ma mère avait ensuite ordonné à mon père d’avoir une discussion avec lui dès la fin du dîner. Je ne connaissais pas ce ton à ma mère, elle qui, d’habitude, est parfaitement calme et posée. C’est tout d’abord ça qui m’a intriguée. Je dois à tout prix savoir pourquoi elle a utilisé ce ton. Et pourquoi c’est après une de mes remarques qu’elle l’a adopté.

Alors que j’avance lentement mais sûrement vers le salon, une nouvelle planche du parquet craque. Un peu trop fort cette fois, peut-être. Je me stoppe brutalement et me colle contre le mur, au cas où j’aurais éveillé des soupçons. Mais rien ne vient, et je peux les entendre parler, même si je ne perçois pas ce qu’ils se disent clairement. Je reprends lentement ma progression, un pied devant l’autre, l’un après l’autre, sur la pointe des pieds…

« WAF ! »

Je sursaute mais parviens à ne pas crier malgré l’arrêt cardiaque qui vient de me frôler. « Tais-toi, sale bête ! » je lui lance, el tentant de le faire partir en agitant ma main. J’ai toujours détesté les chiens. Mais comme Candice en voulait un à tout prix, et qu’ici on la préfère à moi, du moins c’est ce que je ressens, on a acheté un chien. Horrible, blanc et noir, qui bave et qui te lèche de partout avec sa grosse langue dégoulinante de salive.

Sauf que là, je pense qu’il va redescendre encore plus dans mon estime. Je risque de me faire attraper par mes parents, en plein milieu de la nuit, alors que je suis sensée dormir depuis déjà plusieurs heures, et lui, en tant que bon chien-chien fidèle à ses maîtres, il me colle. Autant venir avec un grand panneau fluorescent avec écrit, en grandes lettres grasses « OMEGA SE TROUVE ICI ! »

« Douffy, tais-toi s’il te plaît ! »

La voix de ma mère. Elle a retrouvé son ton doux et mielleux. Elle a dû se calmer, et tant mieux. Je n’aime pas les gens énervés. Ils font trop de bruit et trop de foin pour rien.

J’arrive finalement à la porte du salon, et je peux désormais enfin entendre tout ce que mes parents se disent. J’en ai déjà malheureusement raté une grande partie, mais comme ils ont l’air d’être loin d’avoir fini, je suis encore susceptible d’entendre quelque chose d’intéressant.

« Je ne veux pas qu’elle le sache »

Qui ça, ‘elle’ ? Moi, Candice ? Soyez plus clairs s’il vous plaît.

« Il faudra bien qu’on lui dise un jour. Elle finira bien par le découvrir, si ce n’est déjà fait. Elle est maligne.
- Je ne lui dirai pas que nous l’avons adoptée. Elle vivra bien mieux sans le savoir. C’est tout. »

Je sais désormais que l’on parle de moi. Je suis dans une situation plutôt étrange. Je ne suis pas surprise, je ne m’étais jamais vraiment sentir à 100% intégrée dans la famille, et je commençais à me demander pourquoi. Mais… Je ne m’attendais pas à ça. Pas du tout. Je reste silencieuse, et remonte lentement vers ma chambre. Comment avais-je fait pour ne pas m’en rendre compte plus tôt ? J’avais été bête, idiote, aveugle. Mais je ne me ferai pas avoir une seconde fois. Et jusqu’au bout je continuerai de leur faire croire que je le suis. Ils ne sauront jamais que je suis au courant. Parce que mens aussi bien que je respire, et ça, on ne peut pas me l’enlever.

"Les apparences, tu le sais mieux que quiconque, peuvent être trompeuses"

Omega, 15 ans.

« Alors, t’as peur ? »

Le ton est taquin mais je le prends très au sérieux. J’avais demandé qu’on ne me dérange pas, pourtant. Ils m’avaient promis, et ils l’avaient laissé venir me voir. Quel pot de colle, cette gamine ! Je me tournai vers elle, le regard noir de colère, mais sans me départir du calme olympien dont je savais faire preuve.

« Je n’ai pas peur. Je calcule les risques. »

Elle se flanque à rire alors que je sens le sol m’attirer vers lui.

« Les risques, d’ici ? Parce que tu espères survivre en sautant de si haut ?
- Justement l’inverse, j’espère mourir. Je calcule les risques de rester en vie.
- Très minces, si tu veux mon avis.
- Tant mieux », je murmure, un sourire en coin se dessinant peu à peu sur mon visage.

Alors que je fais un pas de plus vers le rebord de la haute fenêtre de ma chambre, elle s’arrête immédiatement de rire. Je me doutais bien qu’elle pensait que je rigolais en parlant de suicide. Elle reste pourtant bien où elle est, tentant de me dissuader. Elle peut toujours essayer, je sais qu’elle n’y arrivera pas. Elle-même doit se douter qu’elle n’a pas beaucoup de chances. Omega Prior a toujours été connue pour ne pas tenir ses promesses. Sauf celles qu’elle se faisait à elle-même. J’ai toujours été comme cela. Les seules promesses que j’arrive à tenir sont celles que je me fais à moi-même. Comme la décision de me jeter de cette fenêtre, aujourd’hui, maintenant. Si seulement on ne m’avait pas dérangée.

« Ecoute, c’est pas toi qui va me faire changer d’avis, et tu le sais très bien. »

Bien qu’elle ait le même âge, Candice avait toujours été… Différente. Elle peut être parfaitement lucide, comme elle l’a été jusqu’à maintenant, puis tout à coup perdre le contrôle et devenir tout à fait… En retard sur le monde. Je me suis longtemps demandé ce qui se passait en elle pour qu’elle déraille comme ça, sans prévenir, pour ensuite redevenir tout à fait normale. Mais j’ai assez vite abandonné, lui collant simplement le qualificatif de « folle ». Et il lui convenait parfaitement.

« Candice. Tu sors, maintenant. »

Elle reste silencieuse quelques instants, avant de joindre ses mains derrière son dos en baissant la tête. Elle se met à pleurer.

« Et c’est reparti… » je souffle, en descendant de ma fenêtre, sentant de moins en moins l’attirance du vide.

Elle ne peut réprimer un souffle de soulagement ainsi qu’un cri aigu et strident digne d’une petite fille de 8 ans. Elle tente de me prendre dans ses bras, mais je l’en empêche. J’ai toujours détesté les câlins, les effusions, tout ça. Et elle, elle… J’ai l’impression qu’elle en a désespérément besoin pour survivre dans ce monde fou dans lequel elle a aussi peu sa place que moi. Le monde d’aujourd’hui ne marche pas comme ça. On n’obtient pas ce que l’on souhaite en sautant de joie et en se jetant dans les bras des autres. Ce que l’on souhaite, on l’obtient par soi-même. Et si certains se jettent quand même dans les bras les uns des autres, c’est uniquement pour trahir, pour tromper. Le monde a changé depuis quelques temps. Et elle s’obstine à ne rien comprendre.

Je replace une mèche de mes cheveux derrière mes oreilles et la prie de sortir. Elle refuse tout d’abord d’obtempérer, avant de finalement se tourner vers la porte, sans lâcher des yeux la fenêtre encore grande ouverte. Je lui tapote le dos en lui murmurant doucement que je ne ferai pas de bêtise, et son sourire réapparaît sur son visage angélique à peine ébranlé par les pleurs. Je luis souris en retour en fermant la porte derrière elle. Je retourne vers ma fenêtre et la referme, attrapant au passage un couteau que je cachais depuis longtemps en dessous d’un livre dans un des tiroirs de mon bureau. J’ai trouvé une meilleure façon de mourir, plus… Intéressante. Et alors que la lame froide effleure une première fois mon poignet droit, je réalise que c’est une nouvelle promesse que je ne tiendrai pas.


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Oh, mais qui vois-je là ? Tu veux que je te dise ? Tu es tout à fait apte à faire parti de mon groupe. Tu as l'air futé ... Comme moi d'ailleurs. Je te félicite, tu fais parti du meilleur des groupes - le mien. Sois en des plus heureux, car cela signifie que tu es quelqu'un d'admirable - à mes yeux, mais ça compte, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, pour le bon fonctionnement de la suite, je te conseille vivement de signaler ton avatar pris, mais aussi de remplir ta feuille de personnage. Par la suite, tu pourras faire tes liens et tes topics. Si jamais il y a un soucis, les absences sont là.

Quoi qu'il en soit, j'admire ton courage d'être venu ici, le monde distordu de la pauvre Alice. Monstres et bêtes sans noms te suivront partout. Mais si tu as choisi de faire parti de l'aventure, ce n'est pas pour rien. Je te souhaite bonne chance, M-A. Omega Prior et surtout, ne meurs pas ... A nouveau.