RACONTEZ NOUS VOTRE MORT :Je marchais sur les rails de chemin de fer, regardant droit devant moi, cherchant à tout prix à garder l'équilibre. Je crois qu'à ce moment-là le brouillard lugubre de Londres m'entourait de toute part, j'avais du mal à voir à quelques mètres devant moi. La neige tombait doucement autour de moi, pourtant je ne me souviens pas avoir eu froid. J'étais anxieuse, je traînais des pieds, j'avais un peu peur. Je ne sais pas vraiment comment je m'étais retrouvée là, je crois que je m'étais perdue. J'ai peut-être suivi un chat, j'aime beaucoup les chats vous savez ? Les gens reviennent bien chez eux par le train, pourquoi pas moi ? Je ne savais pas dans combien de temps j'y serais, mais je pensais sans doute que cela ne devrait plus tarder ! La nuit était glaciale, je ne voyais pas très bien où j'allais. Soudain, une lumière m'aveugla, le train siffla, et je fus percutée.

QUE PENSEZ-VOUS DU PAYS DES MERVEILLES ACTUEL ? :

Enfin ma vie viens de prendre un nouveau visage il m'en faut toujours d'avantage, je veux tout voir, j'veux tout savoir et je veux tout avoir ! Il faut que je sache, il faut que je sache comment s'appelle ce village ? Mais où suis-je ?

Le Pays des Merveilles ? Ah, je ne l'aurais pas appelé comme ça. En fait, je ne l'aurais pas appelé du tout. Je n'arrive pas à me souvenir comment je suis arrivé ici, je marchais sur les rails du train Londonien, une grande lumière m'aveugla et puis plus rien, j'ai seulement atterris ici. J'ai peur, si je suis morte, pourquoi mes parents ne sont pas là ? Les arbres sont tous défraîchis, l'herbe est brulée, le ciel a une étrange couleur... Pourquoi je suis ici ? Aidez-moi, je n'aime pas vraiment cet endroit.


QUEL EST VOTRE ENDROIT PRÉFÉRÉ DANS CE PAYS ? :
Le jardin à croquer Je passe souvent mon temps là-bas. C'est éloigné de tout, et on a une excellente vue sur le château de la reine blanche de là. Je m'installe parfois sous le grand saule pleureur vers le fond du jardin, il m'abrite du soleil, parfois de la pluie, j'y trouve du réconfort en y mangeant quelques fleurs comestibles. La plupart des gens ne vont pas jusque là, en effet mon petit coin se trouve bien au fond de la propriété, et j'y suis toujours seule. J'ai, de temps en temps, l'impression que certaines plantes me parlent, cela doit être mon imagination.

∆ Candelyn est fortement atteinte du Syndrome de Peter Pan, qui ne lui permet pas d'évoluer correctement ∆ Elle est tellement réservée que la plupart des gens pensent qu'elle est autiste ∆ Très intelligente, elle n'a pourtant aucune notion de ce qui est faisable ou non ∆ Le temps est pour elle également un mystère, ainsi elle peut partir le matin à l'aube et ne revenir que le soir sans ce rendre compte qu'elle est partie tout une journée. Elle remet également tout au lendemain ∆ La demoiselle est orpheline depuis l'age de 8 ans, elle vivait à l'orphelinat avec son petit frère, malgré qu'elle ai plus de 18 ans ∆ La mort de ses parents l'a profondément bouleversée et elle a très mal vécu l'orphelinat, elle y a subit beaucoup de moquerie, depuis elle est totalement renfermée sur elle même et ne donne pas facilement sa confiance ∆ Vivante, elle partait très souvent vagabonder dans les alentours de sa maison, pourtant étrangement, elle savait toujours retourner chez elle. ∆ Elle est toujours très distante avec les gens, qu'ils soient connus ou non ∆ Il souvent difficile de capter son attention, elle n'écoute pas vraiment ce qu'on lui dit ∆ Depuis l'age de 6 ans Candelyn apprend le violoncelle, c'est une des seuls activités qui lui permettait de canaliser ses émotions ∆ Malgré qu'elle paraisse très inoffensive, elle est capable de vous agresser pour un rien, un simple geste de travers peux la rendre folle ∆ Elle n'a quasiment aucune connaissance sur ce qui est bien ou mal , ainsi, elle ne se rend pas bien compte de ce qu'est la mort, elle fait donc souvent des choses insensées.

Note du pédiatre traitant le cas de Candelyn :
Candelyn Lily-Rose Everdeen est née le 11 septembre dans la ville de Londres. A la naissance nous n'avons évidemment pas remarqué sa maladie, et se fut un peu plus tard, vers l'âge de 14 ans, qu'une certaine difficulté à s'ouvrir aux autres et à grandir mentalement amena ses proches à consulter... Ce syndrome de Peter Pan, très avancée pour son âge nous conduit à réviser toutes nos connaissances sur la maladie. Malgré qu'on ai encore certains doutes sur l'origine de ce comportement, il est indispensable de tout mettre en oeuvre pour l'ouvrir à la société, afin qu'elle souffre le moins possible de cette "différence".

Extrait du journal intime de Mme McGonagall, directrice de l'orphelinat St Marie
Aujourd'hui, nous avons encore reçu deux enfants à l'orphelinat. Un garçon, et une jeune fille. Cela est bien habituel malheureusement, mais la jeune fille, âgée de seulement 9 ans (son petit frère, lui, en a 4), est surement la personne la plus étrange que je n'ai jamais rencontrée. Elle peut passer des heures assises à une table à jouer avec les jeux des plus jeunes, sans jamais sembler s'ennuyer. Leurs parents sont morts il y a quelques jours dans le tragique attentat du World Trade Center à New York. Leurs enfants, plus "chanceux", était chez leurs grand-mère à Londres. Je ne sais comment on peut refuser d'accueillir ses petits-enfants après un horrible accident comme celui-ci, mais là n'est pas le sujet. Revenons plutôt à Candelyn (voilà un bien joli prénom). Cette gamine est absolument fascinante, elle ne parle à personne, ne bouge presque pas. Elle est très intelligente m'a-t-on dit, et pourtant elle peut très bien s'amuser toute une journée avec une vieille poupée en porcelaine, et lui caresser les cheveux pendant des heures. Certains enfants la traite d'autiste, mais je ne sais pas vraiment si c'est cela qui la pousse à être comme ça. Hier soir elle a demandé à partir faire un tour, ce que je lui ai gentiment refusé (l'heure tardive me l'interdisait) et elle n'a pas semblé réagir. J'avais l'impression qu'elle ne comprenait pas ce que je lui disais ! Non vraiment, cette enfant n'a rien d'ordinaire.

Article de journal du 28 décembre, jour de sa mort
C'est en ce matin de décembre qu'un conducteur de train eu l'horreur de découvrir sous les rails de son train le corps de Candelyn Lily Rose Everdeen, jeune orpheline résident à l'orphelinat St Marie. Cette jeune femme, atteinte d'une maladie mentale rare, ne semblait pas se soucier du danger alors qu'elle devait marcher sur les voies de chemin de fers. L'orphelinat n'ayant pas déclaré sa disparition, la jeune femme était pourtant partie de son domicile en début de matinée, et aucun signe de vie n'avait alors été signifié de sa part de toute la journée. Ce tragique accident provoqua une onde de choc dans le quartier, qui a vu grandir cette enfant si unique. Une marche funéraire sera organisée par les proches pour rendre hommage à leur amie, celle-ci donnant lieu à son enterrement.

Discours du petit frère de Candelyn prononcé lors de son enterrement :
Peu de gens aimaient ma soeur, oui c'est vrai, elle était différente. Mais ne sommes-nous pas tous différent ? En quoi cela devrait amener à un tel comportement de méfiance ? Candy a beaucoup souffert de cette exclusion et il n'était pas rare de l'entendre s'effondrer en larme sur son lit. Parfois je me rappelle ce qu'elle me disait quand je me sentais mal, et cela me fait sourir. Elle n'a jamais été distante avec moi, elle était toujours gentille, à sa façon, et passait son temps à me conter des histoires toutes plus farfelues les unes que les autres. Elle n'élevait jamais la voix, et me défendait devant les surveillantes, que je sois responsable ou non. Ma soeur me manque vous savez ? Même si elle n'était pas souvent à l'orphelinat, je sais que plus jamais je n'entendrais la porte se refermer avec douceur le soir, comme elle avait l'habitude de le faire à ses retours. Elle revenait toujours plus ou moins à la même heure, sans qu'on sache pourquoi, et je me suis surpris ces derniers jours à croire l'entendre arriver. A espérer qu'elle viendrait discrètement dans ma chambre pour me souhaiter bonne nuit, me faire un bisou sur le front et repartir aussi silencieusement qu'elle était arrivée. Ma soeur était peut-être différente, mais elle était unique, et elle aimait chaque être vivant sur cette Terre sans exception. On dit toujours que les meilleurs partent les premiers, je crois que cette règle vient vraiment de trouver tout son sens pour moi. C'était la personne la plus gentille que je n'ai jamais connu, et c'est surement pour ça que je l'aimais, parce qu'à sa manière, et malgré toutes les difficultés qu'elle avait pour me reconnaître, elle réussissait toujours a gardé une petite place dans son coeur qui m'était destinée