Un, deux, trois et quatre, cinq et six, sept, huit.

Pied droit à droit, pied gauche à côté du pied droit. Pied droit à droit, pied gauche à gauche, pied droit à droite. Pied gauche croisé devant pied droit, retour du poids sur le pied droit. Quart de tour à gauche, demi-tour à gauche, pied droit derrière

Un, deux, trois et quatre, cinq, six...

Pied gauche derrière, retour du poids sur le pied droit. Pied gauche devant, pied droit, pied gauche, en avançant. Pied droit devant, quart de tour à gauche. Pied droit, tombe.

-Ouch!

La danseuse aux cheveux noirs qui allait porter son pied droit devant son pied gauche en le croisant pris son pied dans une racine et s'étala de tout son long. Sans même prendre la peine de se relever, elle se retourna plutôt sur le dos pour voir quel arbre était responsable de son énième chute. Elle ne savait même pas pourquoi elle venait se promener ici et encore moins pourquoi elle dansait en ces lieux. Après tout, cela arrivait tout le temps. La jeune femme était du genre maladroite quand elle se déplaçait et il était donc évident qu'elle finirait par tomber en foulant le même sol que les racines de ses arbres immenses. Et pourtant, elle s'obstinait à venir se promener ici. En fait, elle y cherchait quelque chose qu'au fond, elle même ignorait la nature. Jamais elle n'avait aimé les arbres. Bon, elle ne les détestaient pas non-plus. Disons qu'ils la laissaient indifférente. L'eau, ça n'avait jamais été sa tasse de thé -elle n'est pas une grande nageuse- Peut-être que le sol dur en faisait un bon endroit pour danser, mais la présence d'obstacles racinaire rendait l'endroit plutôt dangereux. Non, elle ignorait les raisons de sa présence ici.

Elle ignorait aussi la raison de sa soudaine envie de danser. Cela était très fréquent chez elle. Depuis plusieurs années elle dansait et elle avait découvert dans la dernière année de sa vie la danse en ligne. Celle à laquelle elle s'adonnait avant de s'empêtrer dans l'arbre était une qu'elle avait apprise récemment et qu'elle ne maîtrisait pas entièrement. La musique l'envoûtait totalement et quand elle commençait ses mouvements, elle entendait les notes de la mélodie. C'était d'ailleurs probablement cela qui avait fait en sorte qu'elle ne voit pas l'arbre et se prenne les pieds dans ses racines.

C'est donc encore coucher sur le sol, sur le dos, en contemplant les feuilles du noble végétal qu'elle entendit un rire, ce qui provoqua chez la danseuse nipponne un grognement de rage, ainsi qu'un mouvement le haut. Elle était maintenant assise...

-Oh, c'est bon, ça suffit!