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 Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS

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M-A. Omega Prior
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êtes-vous pion ou reine ?

→ AGE IRL : 26
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→ ARRIVÉ AU PAYS LE : 14/06/2012
→ AVATAR : Isabelle Fuhrman
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→ LOCALISATION : Quelque part où elle peut réfléchir en paix.

FEUILLE DE ROUTE
Caractère: Mature - Egocentrique - Sarcastique - Manipulatrice - Solitaire - Têtue - Rusée - Lucide - Lunatique - Franche - Cynique
Inventaire: le Cheval Bâton et l'ombrelle.

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MessageSujet: Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS    Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS  Icon_minitime1Mer 22 Aoû - 22:25

Aeglos & Omega
« Citation qui va bien ! »

Le vide m’avait toujours attiré, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Et apparemment, même dans la mort, rien n’avait changé. Marchant sur le bord de la falaise, un peu déséquilibrée par e vent, je sais que le moindre faux pas, au moindre morceau de pierre qui viendrait à se détacher sans prévenir, et c’en était fini de moi. A nouveau. Mais sentir le vide si proche près de moi aurait presque pu me donner des ailes. Presque. Plus bas, la mer, violente et agitée, se déchirait violemment contre les rochers pointus émergeant de la surface. Une chute d’ici serait probablement mortelle. Si votre corps avait la chance de ne pas se faire empaler ou découper en lambeaux sur les rocs qui attendaient patiemment leur victime, la mer déchaînée se chargerait vite de l’engloutir et de l’attirer vers le fond, à jamais. Je ne sais pas ce qu’il me prend de me promener si près de la mort, comme si elle n’était pas déjà assez présente dans mon existence depuis que j’avais posé ce couteau d’argent sur mon poignet. Je devais probablement devenir folle. Ce pays ne tournait pas rond, et n’avait jamais tourné rond d’ailleurs, mais, comme si ça ne lui suffisait pas, il s’acharnait à me tenter de me rendre aliénée aussi. Et ça, très peu pour moi. J’ai déjà dû supporter ma givrée de sœur pendant 15 ans, alors si le pays des merveilles pouvait m’épargner, tout serait parfait.

Je m’éloigne un peu du bord et m’assied sur le sol, fixant le point de chute sans rien dire. Je pourrais sauter, me tuer une seconde fois. Oublier les douleurs fantômes dans le poignet, oublier les créatures dégoûtantes qui passent leur temps à tenter d’avoir votre peau, oublier cette seconde vie et se rappeler que si je m’étais taillé les veines ce soir-là, seule dans ma chambre, c’était justement parce que j’en avais marre de vivre. Marre d’exister. Je n’avais jamais demandé à être transférée dans cette sorte de pseudo univers instable et imprévisible. Je pourrais sauter. En finir définitivement. Mais je ne le ferai pas. Au plus j’avance au plus je me rends compte que mettre fin à ses jours est un acte lâche et irréfléchi. Et pourtant cela faisait longtemps que j’y pensais, moi, à mon suicide. Je voulais que tout soit parfait. Et rien ne l’a été. Je détestais quand les choses échappaient à mon contrôle. Je voulais sauter par la fenêtre, j’ai dû prendre mon couteau. Je voulais être au calme, j’ai dû gérer une crise de pleurs de ma sœur. Mais aussi et surtout, je voulais cesser de vivre et voilà que je me retrouvais ici…

Risible. C’en était risible. Je caresse la seule chose qu’il me reste de mon ancienne vie et sourit un peu. Ma bague en forme d’hibou. Elle est moche et déformée, mais je n’arrive pas à m’en séparer. D’ailleurs, j’aurais râlé si je l’avais perdue en arrivant. J’aurais fouillé le terrier du lapin de fond en comble jusqu’à ce que je la retrouve. Et Dieu sait combien je hais cet endroit. Je dois vraiment y tenir bien plus que je ne le pense, à cette bague. Encore une absurdité de plus dans mon esprit. C’en devenait fatiguant. Pire, exaspérant. Et puis ce silence… J’aime le silence. Quand personne n’est là vous parler pour ne rien dire, ces moments où il y a juste vous, le vent, et la mer. Le vide éventuellement, si seulement il produisait un bruit. La plupart des gens ne savaient pas apprécier le silence à leur juste valeur. D’autres ne savent pas ce que cela signifie. Et ceux qui restent en ont peur. Je ne sais pas pourquoi, j’ai tenté de comprendre à plusieurs reprises pourtant. Mais je ne pense pas qu’il y ait une explication. Les gens ont juste tellement l’habitude de parler pour remplir les vides, que lorsque ces balbutiements cessent, ils se sentent seuls. Et l’homme, en général, craint la solitude. Pas moi. Mais il faut que je me fasse à l’idée que je ne fais pas partie des généralités.

Je ne suis apparemment pas la seule à apprécier le silence. Et les falaises. A seulement quelques dizaines de mètres de moi, j'aperçois une silhouette qui m'est familière. Des gringalets au cheveux foncés, je n'en connaissais qu'un seul et il portait le nom d'Aeglos. Ca m'avait intrigué la première fois que je l'avais rencontré. C'est pas courant, les prénoms du genre. Alors, en jeune fille curieuse que j'étais, j'avais filé à la bibliothèque du château de la Reine Blanche, Mirana (seul endroit du pays des merveilles ou les bestioles assoiffées de sang nous laissent tranquilles, d'ailleurs. J'avais cherché une après-midi entière (enfin... Exactement, je ne sais pas, je n'ai jamais vu deux montres qui indiquaient la même heure dans ces bas-fonds alors...) et était tombé sur un livre très intéressant rempli de prénoms bizarres. Où j'avais appris qu'Aeglos signifiait pointe de neige. Et aussi, à mon grand étonnement, que les petites filles nommées Omega étaient très attachées à leur famille. Vu que c'était totalement faux, je me mis à douter de ce que ce même bouquin avait dit à propos d'Aeglos. Et j'avais clos le sujet.

© Chieuze



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Dernière édition par M-A. Omega Prior le Jeu 23 Aoû - 9:18, édité 1 fois
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Aeglos C. Black
Aeglos C. Black

on peut changer en bien ou en mal

→ AGE IRL : 29
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→ ARRIVÉ AU PAYS LE : 22/08/2012
→ AVATAR : Ash Stymest
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Caractère: Créatif ; Sensible ; Altruiste ; épicurien ; Doux ; Romantique ; Artiste ; Ouvert d'esprit ; Réfléchit ; Blagueur ; Bavard ; Philosophe / égoïste ; Mal adroit ; Tête en l'air ; Hautain ; Désinvolte ; Vulgaire ; Bagarreur
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MessageSujet: Re: Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS    Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS  Icon_minitime1Mer 22 Aoû - 23:31

Entre terre et mer, la chute fait toujours mal
Omega & Aeglos


Falaises. Maudites falaises. Nul doute que si je m’approchais un peu trop du bord, je trébucherais. Je n’ai jamais eu le sens de l’équilibre, et j’ai toujours été mal adroit au possible. Suffit de voir comment je suis mort… Une fuite de Gaz, chez le voisin. Les pompiers étaient sur la route pour évacuer l’immeuble et moi j’ai voulu m’allumer ma clope post coïtale. Ouais, ce n’est pas une légende qu’un fumeur apprécie sa cigarette après avoir fait l’amour. J’aurais du me douter que c’était louche, que tout le monde soit en bas de l’autre côté de la rue à me regarder avec des grands yeux surpris, là haut, au quatrième étage à ma fenêtre. On aurait peut être du se stopper Zoey et moi pour aller ouvrir au voisin qui frappait à la porte. Mais j’étais certain qu’il allait encore de plaindre qu’on faisait trop de bruit. Faut dire que dans les logements étudiants, les murs sont pas vraiment épais… Alors, on n’a pas bougé. Mais j’essaye de prendre les choses du bon côté. Au moins, Zoey et l’enfant qu’elle porte étaient en bas de la rue, loin. Je m’en serai voulu s’ils avaient sauté avec moi. Si on aurait retrouvé d’eux que de la bouillie de chaire humaine par-ci par-là. J’ose même pas imaginer l’horreur sur le visage de mes proches, quand on a du leur apprendre que leur fils, leur futur époux, leur ami… n’était plus. Mais vraiment plus, au sens propre. Qu’on n’avait pas pu récupérer tous les morceaux. Putain ça devait être franchement dégueulasse !

D’ailleurs si je tombais… Mon cadavre finirait dans un sale état. Soit écorché et démembré à cause des rochers, ou bien gorgé d’eau si les vagues m’engloutissaient. Doucement, je me recule du bord pour fixer au loin la mer. Ça m’inspire généralement pour jouer un peu. Souvent des airs mélancoliques. Tout le temps, même… J’ai plus le cœur à jouer des choses joyeuses, comme le printemps de Vivaldi. J’ai l’impression que ça fait des siècles que je ne l’aie pas jouée…

J’ai été plutôt surpris, de voir que je pouvais trouver un violon ici. Oh, ça ne vaut pas celui que j’avais de mon vivant, un véritable bijou avec un son absolument fabuleux. Mais celui que j’ai désormais est plutôt pas mal. Alors, je l’ai eu grâce au troc, échangeant quelques babioles sans importance pour avoir cet instrument. Je ne pourrais pas vivre, sans la musique, ça non. Enfin vivre… Sachant que je suis mort, c’est un peu étrange. Mais je suis toujours vivant quelque part, puisque je suis bel et bien là. Du moins, mon âme, ou quelque chose comme ça. Et voilà, je pense à nouveau un peu trop. J’ai vite fait de m’emballer et de partir dans de longues réflexions silencieuses sur tout et n’importe quoi. Et cet endroit où j’ai pour seule compagnie le bruit des vagues s’écrasant sur les roches diaphanes dix mètres plus bas, c’est reposant, je trouve. Même si c’est un peu morbide, je suis certain que des gens se sont tués une deuxième fois en se jetant du haut de cette falaise. Souriant un instant, je me retourne, sentant une présence derrière moi.

Et merde ! Pas elle… Et si. Petite brune, cheveux en bataille… C’est bel et bien Omega. Celle qui trouve que j’ai un prénom étrange. La gamine chiante par excellence, l’adolescente en pleine crise qui se croit mature alors qu’elle ne l’es absolument pas. Par politesse, je lui souris. Oui, j’ai une allure de punk. Et alors ? L’habit ne fait pas le moine. La preuve, j’étais promis à une brillante carrière dans la musique classique, en tant que violoniste professionnel. Il ne faut jamais juger les gens trop vite… Ainsi, je me rends compte de mon erreur. Peut-être que cette adolescente est juste un peu paumée, qu’elle a juste besoin d’être canalisée et qu’elle cache un profond mal être derrière son comportement de peste. On a tous eu des morts violentes ici... Je me demande bien comment ça lui est arrivé. Elle était jeune, pourtant. C'est surement une sale histoire! Une vie brisée, comme chacun d'entre nous ici, avec une fin tragique.

Doucement, je saisis mon violon et m’approche d’elle. « Bonjour ! » Oui, je suis enjoué. Du moins j’essaye d’en avoir l’air pour ne pas passer pour un type détestable et chiant comme la mort. Finalement on a tous un masque, un rôle à jouer ici. « Ça te dérange si je viens un peu avec toi ? » Et sans attendre sa réponse, je prends place à ses côtés. Je me racle la gorge, et tire une cigarette de mon paquet, puis l’allume avant de poser le dit paquet par terre face à elle pour qu’elle se serve si elle veut. Vu que l'argent n'existe pas ici, je me débrouille comme je peux pour me fournir ce dont j'ai besoin... Et c'est justement ce violon qui m'aide. En échange d'un morceau, je demande quelque chose. C'est un échange de bons procédés. Je ne sais pas si elle clope, mais ça m’étonnerai pas. Je serai mal placé pour la juger vu que j'ai commencé jeune. Mais après tout maintenant on s'en fout, on est déjà morts. On a plus à craindre le cancer ou tout autre merde! « J’aime bien cet endroit. Il m’inspire pour jouer du violon. Tu viens souvent ici toi ? » Autant engager la conversation avec elle. Je suis curieux de voir un peu, et d’apprendre à la connaître un peu plus. De creuser un peu pour découvrir qui elle est vraiment.

« Il faut sans cesse se jeter du haut d'une falaise et se doter d'ailes durant la chute. » ► Ray Bradbury
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MessageSujet: Re: Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS    Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS  Icon_minitime1Jeu 23 Aoû - 9:24

Aeglos & Omega
« Une erreur ne devient une faute que lorsqu’on ne veut pas en démordre. »

Moi je lui avais juste souri comme ça. Je voulais pas qu’il prenne la peine de se déplacer pour prendre de mes nouvelles. Parce que s’il venait, c’était pas pour prendre de mes nouvelles. Aeglos, j’aurais pu bien l’aimer. Il a tout réussi là où j’ai échoué à multiples reprises. Sauf qu’Aeglos, ça lui suffisait pas d’avoir eu cette vie parfaite où tout lui réussissait. C’était pour me faire la morale, me rappeler qu’au fond, moi, j’étais qu’une gamine en crise de plus, une enfant qui se croit adulte sans importance. Mais le pire, le pire dans tout ça, c’est que la plupart du temps j’avais rien à lui répondre, à ce mec en face de moi qui se croyait sans reproche, et qui l’était sûrement. Et donc je le laissais parler. Je ne l’écoutais pas, enfin si, mais juste assez pour pouvoir lui répondre quelque chose de bien piquant pour qu’il la ferme 5 minutes. Au moins 5. C’aurait été le rêve, vraiment. Mais ça a jamais marché.

« Bonjour ! » Oh, un sourire. Je lui sans hésiter, les sourires, même les faux, ça me connaît. Surtout les faux d’ailleurs. Mais je ne me laisse pas duper cette fois. Il fait juste le sympa deux minutes pour me faire croire qu’une conversation normale et adulte pourra s’en suivre, mais je vous en prie, prenez un siège et un bon paquet de pop-corn, la leçon de morale va commencer. « Bonjour. » J’étais pas obligée de lui répondre, quand on y pense. Mais j’ai quand même appris un truc en quinze ans d’existence ; la politesse. J’ai aussi appris qu’elle devait être appliquée avec tout le monde, même avec ceux qui ne la connaissent pas, qui l’utilisent pour faire joli, et surtout avec ceux qui s’en servent pour introduire un enseignement sur la vie parfaite. Alors voilà. Moi, je suis polie, et je ne sais pas si je le suis parce que j’ai été éduqué comme ça et que ça coule de source, ou bien si je dois me forcer pour tenter de faire joli. Sans doute un peu des deux. Ca dépend de la personne en face de moi, je suppose. Et là, la personne en face de moi, j’ai vraiment pas envie de la voir. Mais alors là vraiment pas. Il se tient debout devant moi, qui suis assise, et d’ailleurs le soleil qui pointe derrière lui à chaque fois qu’il bouge un peu trop la tête m’aveugle, et j’ai du mal à voir son visage. Encore une chose à rajouter à la liste des choses que je déteste. Pas Aeglos, il y est déjà, mais le soleil. Je vais même le placer plus haut qu’Aeglos dans le classement, parce qu’Aeglos, lui, il m’énerve que quand il est là, quand il me laisse tranquille je le vire de mon cerveau (à part peut-être la fois où j’ai cherché son prénom à la bibliothèque), mais le soleil, à moins d’aller vivre dans les marécages, chose que je ne ferai pas, par crainte de rencontrer la charmante bête qui s’y cache en permanence (c’est pas une blague ce que les gens racontent d’ailleurs, je l’ai entendue beugler un truc l’autre nuit), et bien le soleil, il te suit partout. Même sur l’île de la Simili-Tortue. C’est coup de soleil assuré, et puis le pire ici c’est qu’on sait pas trouver de crème protectrice, bien que j’en aurais cruellement besoin. Alors oui, le soleil, c’est vraiment un truc de merde.

« Ça te dérange si je viens un peu avec toi ? » Oui. Oui, j’ai envie de lui répondre. J’ai envie de lui répondre qu’il m’énerve avec ses petites remarques qui ne servent strictement à rien. Nan mais vraiment, maintenant qu’on est mort, à quoi ça va me servir qu’il me dise que ma vie valait rien, que je n’étais qu’une gosse prétentieuse et qui ne le savait même pas, parce que, de toute façon, j’suis morte maintenant. Tout autant que lui. Et puis si lui, qu’on pourrait presque prendre comme le grand Dieu de ce pays des merveilles, selon ses dires, était mort aussi, c’est que j’ai pas à me plaindre. Si ça se trouve, c’est un gars à qui il faisait la morale de son vivant qui lui a balancé une balle dans le crâne en signe de remerciement. J’aurais pu le faire si mon arme avait été le maillet de croquet, mais je pense pas que j’en aurai eu la force. Parce que tout compte fait, j’aimerais bien l’entendre un peu jouer de son violon avant qu’il ne meure à nouveau. Ce serait con de gâcher un tel talent.

Du coup je ne lui réponds ni oui ni non, et il s’installe à côté de moi. Mais de toute façon, même si je lui avais répondu, je crois qu’il n’aurait pas tenu compte de ma réponse et qu’il se serait assis de toute manière. On ne résiste pas à une si belle occasion de faire la morale à qui que ce soit. Il sort son paquet de cigarette de sa poche et en porte une à sa bouche, déposant le paquet ouvert entre nous deux. Je comprends alors par-là que je suis autorisée à m’en prendre une si l’envie m’en prenait. Seulement voilà, je n’ai jamais touché à une cigarette de ma vie, et je ne comptais pas commencer maintenant, alors que voilà, bah j’étais morte. Au moins un vice sur lequel Aeglos ne pourra pas me chambrer. C’est toujours ça ce de pris. Je referme son paquet du bout des doigts pour lui faire comprendre que je ne suis pas intéressée par sa généreuse offre de cigarette. S’en suit un silence de mort (d’ailleurs, jamais utiliser cette expression ne m’avait semblé aussi juste littéralement, qui ni lui ni moi ne semble avoir envie de briser dans l’immédiat. J’avais dit plus tôt que j’aimais le silence. Celui-là beaucoup moins que les autres. Ou beaucoup plus, allez savoir. Le silence qui me séparait de notre longue discussion avec Aeglos. Le premier qui le briserait prendrait l’avantage pour la suite, mais je pense que tous deux nous complaisons pas mal dans cette situation où aucun mot n’est prononcé. Le calme avant la tempête, sûrement.

« J’aime bien cet endroit. Il m’inspire pour jouer du violon. Tu viens souvent ici toi ? » Ah tiens. Un ton que je n’ai pas l’habitude d’entendre. Je ne peux réprimer un sourire mauvais à son attention. « Tu t’es enfin décidé à arrêter de me critiquer sur tout ce que j’ai fait ou pu faire durant mes quinze misérables années de vie ? » Je lève les yeux et croise son regard. Il a les yeux bleus. J’avais jamais remarqué. « C’est mon jour de chance, aujourd’hui. » je souffle, ironique. Je souris à nouveau puis me rends compte qu’il avait peut-être dit ça pour être sympa. Pour engager une conversation sans leçon de vie ni piques désagréables. Ca ne m’était pas venu à l’idée. Vraiment pas. Mais peut-être que je me trompe en fait. Peut-être qu’il disait ça avec un but tout autre que celui que je viens de me laisser imaginer. Et puis de toute façon, qu’ai-je à y perdre, si je lui parle normalement, pour une fois ? A part une heure de ma vie ? Rien, non, rien du tout. Lui par-contre, pourrait perdre son paquet de cigarettes. Je le jetterais à l’eau s’il m’énervait trop. Mais ça, c’est pas mon problème. Je fais comme si je ne lui avait encore rien répondu, et je reformule ma réponse, en rapport avec sa question cette fois. « Oui, je viens assez souvent. Les gens me laissent tranquilles et je profite du silence. » J’espère qu’il ne le prendra pas mal, parce que maintenant que je l’ai dite cette phrase, et que je me suis entendue la dire dans ma tête, il pourrait très bien s’être vexé. « Enfin… Les bestioles viennent pas nous pourchasser jusqu’ici quoi, elles doivent avoir le vertige ou un truc du genre. » Du moins, j’espérais qu’elles l’avaient, le vertige, parce que là, il aurait suffi que l’une d’entre elles s’approche en douce par-derrière et nous pousse dans le vide, et on aurait servi de dîner aux poissons. Je jette un rapide coup d’œil derrière moi pour m’assurer que personne n’est là. Et, comme je m’y attendais quelque peu, il n’y a rien. Juste l’orée du bois de Tulgey et la fumée des cheminées du village champignon qui tourbillonne au-dessus de la cime des arbres. Tant mieux, j’avais très peu envie de me battre, aujourd’hui.

J’aperçois son violon sur le sol et un sourire se dessine sur mon visage. « Je peux ? » Sans attendre sa réponse, je me saisis délicatement de son instrument et me surprend à l’inspecter sous toutes ses coutures, si du moins on peut parler de coutures pour un violon. Et puis je me rappelle de la myriade d’instruments que Candice et moi avions à la maison. Pianos, violons, guitares, clavecins, flûtes, aussi bien à bec que traversières, trombones, violoncelles, harpes, altos et autres contrebasses. J’avais tout essayé, tout. Et aussi rapidement tout abandonné. Pas le courage. Et pourtant Dieu sait combien comme je suis déterminée quand l’envie me prend. Mais quoiqu’il en soit, je prends cet échec-là comme l’un des plus gros de ma petite vie, n’ayant pas eu la chance d’en connaître d’autres. Je repose doucement son violon sur l’herbe et sourit légèrement. « Comment tu l’as eu ? » Je n’avais presque pas vu d’instruments ici, et ceux qui en avaient le défendait bec et ongle pour ne pas qu’on s’en approche. Il avait dû pas mal marchander pour s’en dégotter un.


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Aeglos C. Black
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MessageSujet: Re: Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS    Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS  Icon_minitime1Jeu 23 Aoû - 18:53

Entre terre et mer, la chute fait toujours mal
Omega & Aeglos


« Tu t’es enfin décidé à arrêter de me critiquer sur tout ce que j’ai fait ou pu faire durant mes quinze misérables années de vie ? » Je souris doucement. Elle est sans doute un peu dure avec elle, je suis sur qu’elle a quand même fait des trucs biens. On n’est pas tous des pourrit, et même les pires ont des bons côtés. Du moins, j’essaye de m’en persuader pour ne pas penser à toutes les horreurs du monde. Je suis sans doute un peu naïf… « C’est mon jour de chance, aujourd’hui. » Et bah ma grande, tu te mets à faire de l’ironie maintenant ? Je lui rends son sourire, et tire une latte sur ma cigarette. Tiens justement, quand je disais qu’elle n’était pas complètement une ratée, elle ne fume pas au moins. J’avoue que c’est un vice que j’ai, la cigarette. Mais il en faut bien un. D’ailleurs c’est pour ça que je crois qu’on a tous une part de blanc et une part de noir. Comme le Ying et le Yang quoi. Donc même si à ses yeux j’ai l’air peut-être du mec parfait, je ne le suis pas. Et elle, elle n’est pas complètement pathétique. Finalement, y’a surement moyen qu’on finisse par s’entendre à peu près elle et moi. « Oui, je viens assez souvent. Les gens me laissent tranquilles et je profite du silence. » Dommage pour toi, aujourd’hui je suis là ! Enfin remarque, si je sens que je l’emmerde vraiment j’irai plus loin. Je ne suis pas lourd comme gars. Je ne l’étais pas de mon vivant, je ne vais pas l’être en étant mort ! « Enfin… Les bestioles viennent pas nous pourchasser jusqu’ici quoi, elles doivent avoir le vertige ou un truc du genre. » Bien rattrapé, mademoiselle Omega ! Mais je doute que le vide fasse peur à ces saloperies. Pour ça que j’ai toujours mes cartes avec moi… Pas forcément mon parapluie, que je laisse parfois chez moi dans mon petit champignon, mais… mes cartes, elles sont toujours dans ma poche. On sait jamais après tout, j’ai déjà eu à m’en servir, alors je vois pas pourquoi d’un coup elles ne me seraient plus utiles.

« Je peux ? » J’hausse un sourcil, et la laisse prendre mon instrument. C’est ce que j’ai de plus précieux ici sans doute. Ce qui m’aide à me sentir… Vivant. Un lien avec mon passé, avec ma vie d’avant. Tant qu’elle ne l’abîme pas, elle peut toucher. Et si je la laisse faire… ça lui prouve au moins que je lui fais un minimum confiance pour ça. « Comment tu l’as eu ? » Bonne question. Je prends une nouvelle bouffée de nicotine : « J’ai échangé ma bague de fiançailles contre ce violon à un vieil homme. » Et ouais, j’étais un homme presque marié. Ça m’as fait mal au cœur de m’en séparer… Mais il fallait bien que j’oublie, que je passe à autre chose et que je me fasse une raison : je ne reverrai pas ma Zoey, mon étoile. Alors, j’ai finit par la lui céder, cette bague de fiançailles. Pour avoir ce violon, qui est plutôt pas mal. Parce que sans cet instrument, je serai devenu fou. J’avais l’habitude d’en jouer au moins sept à dix heures par jour, à cause de mes études au conservatoire. Alors arrêter du jour au lendemain ? Impossible pour moi. « C’était à peu près tout ce qu’il me restait de ma vie. Mon doigt a pas du exploser comme le reste, pour qu’elle soit restée. » Et vu qu’on est dans les confessions, autant continuer, et lui dire comment j’ai trouvé la mort… Après tout, comme ça elle le saura et pourra m’appeler Kaboom comme tout le monde. « Y’avait une fuite de gaz chez le voisin. J’ai allumé une clope et j’ai fait sauter l’immeuble. Encore heureux on l’avait évacué avant que j’allume ma cigarette, je n’ai pas vraiment compris pourquoi tout le monde criait et me faisait des grands signes quand je suis sorti à la fenêtre avec ma clope. Je n’ai pas ouvert au voisin, quand il a frappé à la porte pour me prévenir qu’il fallait quitter l’immeuble, j’étais... Occupé. Les pompiers étaient pas encore arriver, quand j’ai tout fait sauter. » Je ne vais pas lui raconter les détails… Elle n’a pas besoin de savoir que j’étais en train de faire l’amour quand ils ont tous quitté l’immeuble d’appartements étudiants. Elle n’a pas besoin de savoir non plus dans les détails, que mon corps a explosé totalement. Je pense qu’elle s’en doute un peu, qu’elle doit imaginer dans quel état étaient mes restes après ça. J’ai quand même fait sauter un immeuble de huit étages avec ma maladresse ! « Du coup, maintenant mon petit surnom c’est Kaboom. » Et c’est assez approprié à ma situation… vu que j’ai littéralement explosé.

Curieux, je me retourne vers elle : « Et toi alors, comment t’es morte ? »


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MessageSujet: Re: Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS    Entre terre et mer, la chute fait toujours mal ∞ AEGLOS  Icon_minitime1Jeu 23 Aoû - 21:29

Aeglos & Omega
« Une erreur ne devient une faute que lorsqu’on ne veut pas en démordre. »

« J’ai échangé ma bague de fiançailles contre ce violon à un vieil homme. » Je manque de m’étouffer avec ma salive. Je savais qu’Aeglos était fiancé, il m’en avait parlé un jour d’une discussion très intéressante sur ma vie sociale et amoureuse. Mais je n’avais jamais fait attention à sa bague. Je regarde ses mains, comme pour m’assurer qu’il ne me ment pas, et effectivement, pas la moindre trace de bague à aucun de ses doigts. Je me déçois moi-même à ce moment, moi qui suis de nature très observatrice, comment ai-je pu rater un détail aussi important. Bien que c’était peut-être inconscient. Peut-être que mes yeux avaient remarqué l’anomalie, mais que mon cerveau s’était arrêté à la conclusion qu’il l’avait perdue lors de sa chute au Terrier du Lapin. « J’aurais jamais pu me séparer de ma bague de fiançailles. » Du moins, pas si je l’avais reçue d’un homme que j’aimais. Un peu avant de commettre l’irréparable, mes parents adoptifs m’avaient fait comprendre plus ou moins explicitement qu’une union avec le fils de la société partenaire de celle de la famille serait plus que bénéfique pour l’entreprise gérée par mon père. La première minute après cette annonce, je les avais fixés, la bouche ouverte et les yeux ronds, avant de m’emporter, leur hurlant dessus en leur demandant dans quelle époque nous vivions. Ils n’avaient pas l’habitude que je perde mon sang froid, d’ailleurs ça n’était jamais arrivé en leur présence. Ma mère a pleuré, mon père m’en a retourné une. Avant de se rendre compte que sa réaction était un peu (beaucoup ?) exagérée. Et de m’expliquer que c’était comme ça que ça marchait. J’étais partie de la maison, pour une seule nuit seulement, mais j’étais partie. J’avais passé la nuit chez une amie, et le lendemain, toute la ville était au courant que j’avais soi-disant disparu. Quand je m’étais repointée chez moi toute guillerette le lendemain matin, et fait totalement abstraction de l’affaire de la veille, on avait deux patrouilles de police devant la porte. Et ma mère pleurait encore. Et moi j’ai éclaté de rire. Et je m’en suis encore ramassé une. Je suppose que celle-là je l’avais méritée.

« C’était à peu près tout ce qu’il me restait de ma vie. Mon doigt a pas du exploser comme le reste, pour qu’elle soit restée. » Je rêve où il vient de prononcer le mot ‘exploser ? Je tends l’oreille. Peut-être qu’il m’en dira plus. Au pire, je lui demanderai. Ou bien peut-être qu’il n’a pas envie d’en parler. Mais de toute façon j’en ai pas grand-chose à faire. Moi aussi je lui ai souvent parlé, sans en avoir envie. A son tour. Mais j’ai pas besoin d’en parler, il aborde le sujet directement, sans que j’aie besoin d’y faire ne serait-ce qu’une allusion. Tant mieux, j’avais pas envie de marchander pour glâner des informations aujourd’hui. « Y’avait une fuite de gaz chez le voisin. J’ai allumé une clope et j’ai fait sauter l’immeuble. Encore heureux on l’avait évacué avant que j’allume ma cigarette, je n’ai pas vraiment compris pourquoi tout le monde criait et me faisait des grands signes quand je suis sorti à la fenêtre avec ma clope. Je n’ai pas ouvert au voisin, quand il a frappé à la porte pour me prévenir qu’il fallait quitter l’immeuble, j’étais... Occupé. Les pompiers étaient pas encore arrivés, quand j’ai tout fait sauter. » Je tombe des nues. C’est vrai que je voyais très mal un suicide de la part d’Aeglos, mais là… C’était juste la mort la plus débile que j’avais jamais entendue depuis mon arrivée ici. Malgré tout, j’arrive à me retenir de rire. C’aurait été légèrement mal placé. « Ah, c’est con comme mort. Et tu continues de fumer après ça ? T’es bizarre. » J’évite d’en dire plus de peur de perdre mon sérieux. Nan mais fallait avouer que là, VRAIMENT, ça pouvait porter à rire. Je me demande si il a dû croire que les gens l’acclamaient du faut de son balcon, pour la dernière pièce de violon qu’il avait joué en public. C’était bien possible. J’aurais donné beaucoup pour voir la scène. Enfin… Pas après l’explosion. Ca devait pas être beau à voir. Je suis tentée de lui dire, mais je crois qu’il a dû s’en rendre compte bien avant moi, avec tout le temps qu’il a eu à réfléchir sur l’état d’un corps ayant explosé. Beurk. Enfin, le principal, c’est qu’il était à côté de moi maintenant, et en un seul morceau. Encore heureux. Re-beurk.

« Du coup, maintenant mon petit surnom c’est Kaboom. » Je me tourne vers lui et lui souris, un peu surprise. « Kaboom. Ca te va très bien. Vraiment… Très bien. » Je suis encore un peu toute retournée, j’aurais imaginé Aeglos mourir de façon un peu plus… Théâtrale, c’est ça, théâtrale. Noyé dans son bain sur fond d’une mélodie de Chopin ou Bach. Un meurtre au chloroforme. Un truc du style. Un truc bien classe à rajouter à la longue liste des trucs qu’il a réussis dans la vie. C’aurait été du plus belle effet ça, ‘décédé d’une mort théâtralement spectaculaire’. Mais c’était vraiment pas le cas. Pas du tout.

« Et toi alors, comment t’es morte ? » J’aurais dû m’attendre au retour de la question, suis-je bête. Je n’y avait même pas préparé de réponse. Pas une ébauche, ni rien. Allons-y au feeling et soyons claire. « Suicide, un joli couteau sur mon poignet droit. Je voulais sauter par la fenêtre à la base, mais j’ai pas pu… Problème de sœur mentalement dérangée, tu vois le truc ? » Non, il voyait pas. Et en plus, il devait me prendre pour une psychopathe de première classe. Bien joué Omega. « C’est pour ça que je viens souvent ici, en vrai. L’appel du vide un peu. Mais je crois pas que je pourrais sauter à nouveau si l’occasion se présentait. » Je le fixe désormais, tentant de déchiffrer l’expression sur son visage. Et puis je tourne à nouveau la tête vers la mer et me mets à arracher bien par brin l’herbe à mes pieds. Réflexe. Habitude. Manie. Je sais pas être assise dans l’herbe sans y chipoter. « Elle te manque pas trop ta fiancée ? » Moi, y’en a qu’une qui me manque vraiment ici. Ma folle de (pseudo-)sœur. Cette cinglée. Elle m’énervait mais quand elle le voulait c’était quand même une fille adorable. La seule qui ne tentait pas de me faire passer ma vie à étudier ou pire, de me faire marier à un inconnu pour des histoires de fric entre familles. « Et t’allais avoir un bébé c’est ça ? » Dur. « J’aurais pas aimé. » Surtout si il avait dû sacrifier tout ce qui lui restait de sa vie d’avant pour son violon…

Et puis je change de sujet. Je me rends compte que je dois remuer le couteau dans la plaie plus qu'autre chose. Je suis pas dans le genre social, je pense. « Tu sais, t'es vachement plus sympa pas quand tu me fais pas la morale, Kaboom. » Et hop, un p'tit sourire. Bien placé ou pas, franchement, j'en sais rien.


© Chieuze

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