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 Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake

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MessageSujet: Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake   Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake Icon_minitime1Dim 4 Sep - 21:35


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« Avec l’insomnie, plus rien n’est réel ! Tout devient lointain. Tout est une copie, d’une copie, d’une copie... »

Des cris et des voix partout, je crois que je deviens folle. Je n'arrivais plus à respirer, mon coeur ratait des battements. Tout autour de moi n'était que désolation et je courais le plus vite possible, cherchant un endroit où tout cela cesserait. J'avais peur, incroyablement et irrévocablement peur. On me traquait j'en étais sûr, des voix étranges me parvenaient aux oreilles. Je ne savais pas ce qu'elles disaient, je ne les reconnaissais même pas, j'entendais seulement un bruit sourd et un écho dans leurs paroles. Je croyais voir une ombre au détour d'un chemin, un visage derrière un arbre. Des ricanements ou des pleures, à vrai dire je n'en savais rien, tout ce qui était autour de moi devenait flou. Mes bras s'accrochaient à toutes les branches se glissant dans mon passage, déchirant parfois les manches de ma robe dans ma course. Je n'arrêtais pas de trébucher et pourtant, je luttais de toutes mes forces pour éviter de m'étaler par terre, essayant frénétiquement de me rattraper aux arbres tout près du chemin. Les voix ne cessaient pas de me chuchoter des mots incompréhensibles, tous plus accusateurs les uns que les autres.J'essayais maladroitement de boucher mes oreilles, de longues larmes coulant le long de mes joues. Je continuais de courir jusqu'à en perdre haleine, jusqu'à ce que mes jambes ne m'obéissent plus et que je tombe lourdement à terre. Mes membres me faisaient souffrir et ma tête semblait sur le point d'exploser. Je restais par terre un moment, incapable de me relever, mes longs cheveux sombres recouvrant mon visage couvert de larmes. Ces voix résonnaient encore et toujours dans ma tête, tandis que les ombres semblaient s'approcher dangereusement de moi. Me roulant en boule, me recroquevillant sur moi-même, je me mettais à hurler. Mon cri était perçant et je m'éclatais les oreilles toutes seule, relâchant tout ce que j'avais au fond de moi. J'évacuais toute la peur, toute la rage que j'avais au plus profond de mon âme.

Alors que je repoussais mes longues mèches bouclées de mon visage, j'entendis quelqu'un approchait rapidement. Je regardais tout autour de moi pour essayer de me cacher, mais je ne voulais pas m'enfoncer dans la forêt sombre. J'essayais de ralentir mon rythme cardiaque, mais plus la personne s'approchait, plus j'avais peur de ce sur quoi j'allais tomber. Attrapant d'une main tremblante mon glaive Vorpalin, j'essayais de rapprocher encore un peu plus mes genoux de ma poitrine, pensant disparaitre si je me tassais bien. Je regardais constamment par terre, comme si ça pourrait m'éviter des ennuis. Enfin les chaussures de l'homme entraient dans mon champ de vision, alors que je levais doucement les yeux vers son visage. Il me fallus quelques secondes pour comprendre que c'était lui, devant moi. Je clignais des yeux plusieurs fois, pour m'assurer que ce n'était pas un de ces flash back qu'il m'arrivait régulièrement d'avoir. Ma bouche sembla se décrocher tandis qu'un « Jake ! C'est toi ? C'est vraiment toi ? » s'échappa faiblement. Je me relevais maladroitement, mes membres encore engourdis, mes bras écorchés et mes genoux en sang. Le sourire jusqu'aux oreilles, je ne me rendais pas compte qu'il ne me reconnaissait pas. Alors que je lui sautais au cou, son odeur m'envahis et je sus vraiment que ce n'étais pas un mirage. Je n'avais jamais vraiment oublié son parfum, même si j'avais l'impression qu'il s'estompait de jour en jour, disparaissant un peu plus lorsque mon esprit s'en approchait. Dans certains cas, a un endroit bien précis ou à un certain moment de la journée, j'avais l'impression que son odeur était autour de moi, mais elle n'étais jamais aussi distincte qu'à ce moment. J'étais tellement heureuse de le voir devant moi, il n'avait pas vraiment changé. Je le serrais le plus fort possible contre moi, comme s'il pouvait disparaitre si je relâchais la pression.

Je me souviens du jour où j'ai appris sa mort, j'ai vu cet homme devant la porte d'entrée, son uniforme et sa mine grave, j'avais compris avant qu'il ne prononce un seul mot. Je crois que tout est devenue noir après, je ne me suis réveillée que trois ou quatre jours plus tard il parait. Lorsque je me suis éveillée pour la première fois, l'odeur de Jake était encore présente à la place qu'il prenait chaque soir, j'avais alors l'impression qu'il était à côté de moi et que je n'avais fait qu'un mauvais rêve. Ce n'est qu'une fois que ma main s'était posée sur un oreiller vide, que mes yeux traversèrent la pièce dénué de sa présence, que la réalité me revenait en pleine face. Je me réfugiais alors sous la couette, essayant de retrouver le sommeil en respirant son odeur qui disparaissait au fil du temps. J'avais pleuré toutes les larmes de mon corps le long d'une semaine, n'arrivant même plus à sortir une larme les derniers jours, tellement je me déshydratais. Je ne ressentais pas la faim, la soif ou bien la douleur, je sentais seulement un manque. Il me manquait. C'était atroce, il me manquait tellement. C'était pas par vagues, c'était constant. Tout le temps, sans répits. Certains me disaient qu'il fallait que je me retrouve quelqu'un avec le temps, et même si deux semaines ne s'était pas écoulé depuis sa mort, on essayait de me présenter des hommes plus nuls les uns que les autres. Ils ne comprenaient pas, ça me semblait difficile d'avoir plus que ce que nous avions vécu. Rien n'était plus fort que ça, et c'était bien plus excitant d'être simplement tous les deux.

Je glissais mon nez dans le creux de sa mâchoire et déposais un millier de baisers dans son cou, caressant sa joue de mon autre main. Desserrant un peu mon étreinte, je postais mon visage en face du sien et observais chaque détail qui avait pu m'échapper. Laissant glisser ma main le long de son torse, tournant alors sous ses côtes, je m'infiltrais dans la poche arrière de son jean, passant gentiment mes doigts sur ses fesses.
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MessageSujet: Re: Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake   Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake Icon_minitime1Lun 5 Sep - 18:39

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Je vois des visages, tellements de visages

Des arbres, des arbres, des arbres. C’était comme s’il n’y avait que ça dans sa tête, dans son esprit, dans son univers. Qu’il regarde à gauche, à droite, devant ou derrière lui, il n’y avait rien d’autre. Qu’un petit chemin de terre entouré d’herbes plus mortes que vivantes. Du gazon, de l’herbe, des mauvaises herbes. Christopher avançait sans trop savoir comment il était arrivé dans cette mystérieuse forêt. Il ne faisait que marcher, s’arrêtant pour se reposer, pour dormir dans un endroit tout aussi incongru que les autres. Aujourd’hui, c’était le tour du bois, le tour de la forêt. Il marchait depuis tellement longtemps, les décors s’alignant un à la suite de l’autre, identiques. Tellement identiques que Christopher se demanda même s’il n’était pas entrain de tourner en rond. Peut-être refaisait-il le même trajet depuis une éternité, qui sait. Son inconscient tentait de comprendre, de s’échapper, de s’évader pour retourner dans les bras chaleureux de la vie passée mais lui, ne faisait qu’avancer. Ses chaussures s’usaient à une vitesse incroyable mais, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire. Il avançait et un jour peut-être, il finirait par s’arrêter à l’endroit où il se sentirait enfin chez lui, là où son cerveau et sa mémoire l’attendaient, impatients sur un siège taillé dans le roc. Cet endroit ne vint jamais et Christopher dût se contacter de s’engouffrer à chaque pas un peu plus loin dans ce peuple de conifères.

Un cri, deux cris, trois cris, quatre cris. Stridents, aigus, féminins. C’était comme si la personne tentait de s’accrocher au bord d’une falaise, désireuse d’arrêter sa chute précipitée dans le gouffre du noir, du désespoir et du malheur. Ce n’était pas un cri de joyeux et il ne fallut pas à Christopher toute sa mémoire pour s’en rendre compte. L’information sortit lentement de ses oreilles et alla se faufiler jusqu’à son cerveau brisé puis jusqu’à son cœur blessé. Ce dernier s’emballa et, une partie lointaine de son crâne s’éveilla. Quelqu’un avait besoin de renfort et, il était de mise de faire son possible pour lui porter main forte, ne serait-ce que pour panser la blessure. Christopher s’imaginait passer son chemin, faire comme s’il n’avait rien entendu et que, plus tard, quelqu’un lui annonçait, riant à gorge déployée qu’une femme était morte pour une seconde fois, en tombant d’une falaise dans une descente vertigineuse et douloureuse. Christopher vit son crâne fracassé contre la pierre, les vagues berçant avec une tendresse morbide son corps autrefois féminin. Cette image, cette idée rebutante ne fit que le pousser davantage en direction de la voix qui s’amplifiait en intensité plus il s’en approchait. Ses pas s’accélèrent, le sol se fit plus sec, le vent plus poignant, plus froid, les arbres plus flous, grands reflets de folie alors qu’il courrait, les branches frôlant son visage sans vraiment le griffer. Il n’y avait qu’une chose, ses sens poussés vers cette voix qui l’attirait comme un aimant. Son ouïe, son toucher, sa vue et même son odorat n’étaient que porter vers ces paroles d’appel à l’aide secrètement murmurés; tiens, il était peut-être pompier dans son ancienne – et unique vie – se dit Christopher en sentant l’adrénaline se déverser dans chacune de ses veines alors qu’il apercevait enfin la femme que son regard avait tant cherché.

Elle était en boule contre le sol, se balançant d’avant en arrière, telle une pendule défectueuse. Elle criait, le regard débordant de larmes. La vision d’une lame, ce fameux glaive que Christopher gardait lui aussi si précieusement, freina l’homme dans son élan. Et si elle aussi était prise de cette folie qui circulait, virus affamé, dans ce monde renversé ? Tant pis se dit Christopher, ses mots flottant à la surface de ses lèvres entrouvertes. Il avança de nouveau, ses pas fermes claquant contre la terre avec une fermeté qui n’était pas sienne. Couteau ou pas, arme ou pas, il allait l’aider. Et puis, ce ne sont peut-être pas tous des fous dangereux, après tout pensa Jake en se revoyant, lui et ses hallucinations de lapin et de chapelier. Christopher se pencha lentement, la main tendue en direction de la femme, souhaitant la poser, délicate, contre l’épaule tremblante secouée sous l’emprise des sanglots. À l’instant précis au Christopher était à la bonne hauteur, accroupi à genoux, la femme décida que c’était le bon moment pour se lever et, par la même occasion, de se jeter dans ses bras, sauveteur qu’il était. Heureusement pour lui, son agilité lui permit de se remettre debout jusqu’à temps, la femme déversant un trop plein d’amour sur lui. « Jake ! C’est toi ? C’est vraiment toi ? » murmura-t-elle, des émotions coulant à flot de ses iris si beaux, mélange d’un vif bonheur et d’une large peine. Le défunt la regardait, perplexe. Elle connaissait son nom, lui connaissait… quelque chose d’elle, mais quoi ? Arrête-moi ça, tu ne l’as connais pas, tu ne l’as jamais vu se sermonna Jake, ses pensées s’entremêlant sans qu’il puisse les en empêcher. Cette femme lui disait quelque chose, son odeur, sa voix… à moins que ce soit son visage, lui rappelait quelque chose, un souvenir échappé dans un néant d’ignorance. Il devenait fou, son esprit se détachait de la réalité, s’éloignait de la raison, s’enlevait des rails de l’humanité. Ce monde t’a fait un lavage de cerveau, pensa Jake en s’imaginant, un tantinet paranoïaque qu’on l’avait amené ici de force, endormi dans les vapeurs fumantes d’une quelqueconque drogue nocive. Et, elle l’acheva. Ses mots murmurés contre son oreille le rendaient fou, le faisant frissonner de la tête aux pieds autant qu’ils le dérangeaient. Il était Jake mais n’était certainement pas son Jake, cette odeur que Christopher humait n’était sans doute qu’un lointain rappel de la pomme qu’il avait rencontré plus tôt. Il ne la connaissait pas et, égaré dans les profondeurs de son esprit, il fut contraint de l’éloigner de lui, de la tenir à distance de son corps qu’elle semblait être sur le point de dévorer, ses mains douces caressant avec avidité sa peau blanchâtre sans qu’il ne l’ait invité. Il la maintenant de ses bras à quelques centimètres de son corps; un peu plus et elle allait l’attaquer, le poignarder pendant qu’il se faisait piéger par la seule personne en qui il croyait avoir confiance, soit lui-même. Jake ouvrit la bouche, voulant protester devant cette erreur de personne alors qu’il sentit quelque chose s’infiltrer derrière lui, sous le fin tissu de jeans de son pantalon. Elle avait osé ! Sale garce se retint de dire Jake, malgré qu’il ne le pense pas vraiment – la surprise avait de quoi le piquer. Un cri d’étonnement s’échapper de sa bouche alors qu’il lui lançait un regard sévère, il avait l’impression de réprimander une fillette qui avait poussé sa curiosité trop loin.

« Je… Oui, Jake c’est moi. Mais, pardonnez-moi… Je crois que vous êtes trompé, je… je ne vous connais pas, madame » tenta Christopher, craintif d’avoir à blesser cette femme si fragile. Il la sentait, aussi fragile que du cristal, comme si, s’il la lâchait, elle tomberait en mille morceaux à ses pieds, morceaux qu’il devrait recoller un à un. Mais cette odeur, ce parfum doux et fruité… Jake recula, regardant cette femme de la tête aux pieds. « Assoyez-vous » proposa Jake en posant lentement une main protectrice dans le dos de la – magique, il devait se l’avouer – femme. Christopher sut avec déception et amertume qu’il n’allait pas se retrouver ici mais plutôt se perdre de plus en plus à mesure que le temps passait. Il ne savait plus qui il était, il ne savait plus ce qu’il avait été et bientôt, il oublierait même celui qu’il serait.
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MessageSujet: Re: Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake   Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake Icon_minitime1Lun 5 Sep - 19:32


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« J’ai menti, ce n’est pas vrai, notre histoire n’est pas encore terminée. Je ne veux pas, je ne veux pas et c’est humiliant parce que je suis là à supplier. »

Tout ce qui était autour de nous était froid et morbide, les arbres mourant et les plantes se desséchant au fil du temps. Tout n'était que désolation, mais au moment où j'étais dans ses bras, sa chaleur m'entourait et j'avais l'impression d'être au paradis. Je ne pouvais m'empêcher de l'embrasser un peu partout, dans le cou et sur les joues, inspirant avidement son odeur, glissant mes doigts le long de sa mâchoire. J'approchais ma bouche de son oreille et lui chuchotait tendrement « Je t'aime tellement. Je... J'arrivais pas à vivre sans toi, c'était... comme si j'avais atterris dans le noir. Tu m'as incroyablement manqué, tu es partie avec une moitié de moi... ». Je glissais avec douceur ma main dans sa poche arrière, n'ayant même pas remarqué qu'il était mal à l'aise. Un léger cri s’échappa de ses lèvres et je me reculais un peu, arrêtant mon ascension sur le chemin de son postérieur (xD). Il me regardait comme si il ne m'avait jamais vu, comme si je n'était pour lui qu'une inconnu. « Je… Oui, Jake c’est moi. Mais, pardonnez-moi… Je crois que vous êtes trompé, je… je ne vous connais pas, madame » essayait-il de me dire. Je reculais un peu et bafouillais des mots que même moi je ne comprenais pas. Je ne comprenais vraiment pas, le regardant alors de haut en bas avec incompréhension. Je ne me souvenais pas qu'il m’ait parlé de jumeaux, et puis de toute façon il avait s'appelle Jake aussi. Étonnement je posais délicatement un doigt sur sa lèvre, comme si cela pouvait me prouver qu'il était bien réel. J'étais tellement contente de le voir en face de moi que je n'avais pas prêté à sa réaction, ni même à son regard qui n'était plus le même. Il me demanda de m'assoir en glissant délicatement sa main dans mon dos. Obéissant gentiment et posant mes fesses sur une grosse roche près de nous, je le regardais incrédule, les yeux dans le vague. Mais pourquoi ne se souvenait-il pas de moi ? J'étais surement la personne la plus importante dans sa vie et... mais peut-être qu'il faisait exprès ? Non ce n'était pas son genre, il ne m'aurait pas fait sa, pas à moi. Je baissais la tête, sachant parfaitement que mes boucles brunes recouvriraient mes yeux qui s'embuaient de larmes. « Mais Jake c'est moi... Eli... Ta Eli... Ta femme... » Je regardais mes mains avec attentions, posant mes doigts contre mon cou pour chercher un lien physique qui aurait pu nous unir, mais rien. Je n'avais pas un collier sur moi, ni même une alliance ou un bracelet qu'il aurait pu m'offrir. Jurant presque inaudiblement, je croisais son regard et me remettais à pleurer. Mais pourquoi ne se souvenait-il plus de moi ? J'avais soudain de nouveau froid, un puissant courant d'air se glissant dans mon dos. Un long frisson me parcouru l'échine et sa ne put qu'accentuer mes sanglots, me secouant en violents spasmes irréguliés. Je pleurais comme une enfant à qui on arrachait sa sucette, a qui on enlevait son bien le plus cher. J'essayais de réduire mes pleures, de garder une respiration regulière pour lui dire quelques mots. « Je ne comprend pas... Tu disais que j'étais la femme de ta vie, que j'étais la plus belle chose qui ne te sois jamais arrivé, comment as tu pu tout oublier ? » Je me disais que si je lui rappelais ce qu'il me chuchotais avant de s'endormir, que si je faisait un geste qui lui était familier, peut-être se souviendrait-il ? C'était comme irréel et le voir en face de moi sans pouvoir le prendre dans mes bras était insupportable. Je voulais qu'il me serre contre lui et me réconforte, qu'il me dise à quel point il m'aime et qu'il m'embrasse comme avant. Je regardais autour de moi, la luminosité du soleil semblant faiblir au rythme de mes pleurs. Je me rendis rapidement compte que les voix avaient cessées de me torturer l'esprit et que les ombres avaient disparus dans la nuit qui s'avançait. Essuyant d'un revers de manche mes joues trempées de larmes, je regardais le ciel et disait, désespérée « Le Pays des Merveilles est dangereux et il ne vaut mieux pas trainer la nuit ici, je ne voudrais pas qu'il t'arrive malheur, pas encore une fois. » Je caressais gentiment sa joue mais étrangement ne bougeait pas, n'osant plus trop bouger dans cet endroit si sombre qui me terrorisait à présent. Je restait là à le regarder, comme si mes derniers mots n'avaient jamais été prononcés et que je ne l'avais pas mis en garde.
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MessageSujet: Re: Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake   Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake Icon_minitime1Mar 6 Sep - 2:26

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Je vois des visages, tellements de visages
Il la tenait dans ses bras, sa chaleur perturbée se mélangeant à la sienne, le suppliant par le silence de rester, de ne pas partir. C’était plus fort que lui, plus fort que la raison qui lui susurrait d’une voix sévère qu’il se collait à une inconnue. Jake, lui, ne savait où mettre de la tête. Son corps, son cerveau bouillonnait devant cette femme à la beauté renversante. Une attirance, peut-être mais il y avait autre chose. Derrière ce visage embrouillé de larmes, Jake trouvait l’espoir qu’il avait tant espéré trouver. Sauf qu’il ne la connaissait pas – il ignorait tout d’elle, de son âge jusqu’à son nom – et qu’il ne savait ce qu’elle pouvait lui offrir. Illusion de bonheur, illusion de soleil et de joie, c’était peut-être ça, que ce corps parfumé lui envoyait, une fois les apparences dépassées. Le cerveau et le cœur sont, disait-on, présents pour aider à survivre, à vivre, à sourire, à aimer. Personne n’a parlé des doutes, des peurs, des hésitations. Personne n’a parlé de la perte de soi-même, de la douleur d’une émotion échappée entre deux songes. Pourquoi tout le monde oubliait, enrayait les parties les plus importantes du discours de la vie ? Christopher aurait tant aimé le savoir, s’il seulement il avait eu le savoir nécessaire pour comprendre ce cœur qui se serrait, comprimé dans un bocal de verre sous sa poitrine. Il la regardait de ses yeux marron, leurs deux cœurs brisés communiquant de leur douleur évidente, muette. Elle était si belle, si belle… Pourtant, ce n’était pas son genre de craquer sur une inconnue, sur une pure étrangère. Qui était-elle, pour en arriver à prétendre avec une certitude à toute épreuve qu’il était ce fameux Jake ? Il était Jake Christopher McNeil, peut-être le confondait-elle avec un de ces Jake à prénom unique – c’était un prénom commun. Oui, c’est un prénom commun, se répéta Christopher, effrayé devant la tournure de ses pensées. Il aurait simplement dû tourner les talons, lui dire au revoir, lui dire que Jake n’était pas lui mais un de ses amis – « attendez madame, je vais aller le chercher » – et partir sans jamais revenir. Mais ce n’était pas lui, ce côté manipulateur ne collait pas, il n’aimait pas et il y avait… cet aimant. Cette femme était-elle constituée d’une matière métallique ? On aurait dit que oui, comme si ses mains de fée l’enchaînaient à elle, comme si son corps arqué sous la douleur plantaient ses pieds au sol. Il était immobile et, Christopher réalisa que c’était en fait son cœur qui lui criait à tue-tête de rester. Tu ne la connais pas… Tu ne sais pas qui elle est, va-t’en, tenta de se convaincre Jake. Non, reste, je t’en supplie reste, lui hurlait son cœur.

Le visage blanc, pour ne pas dire blême, de la femme se cacha derrière sa crinière de cheveux bouclés et sauvages. Christopher tenta de suivre ce regard, de se faufiler à travers les mèches qui dissimulaient ses yeux. Il se pencha légèrement, ne voulait pas la laisser seule dans sa tristesse et ne voulant pas non plus s’incruster dans son intimidé qu’elle essayait de lui voiler. Elle pleurait, ses larmes traçant un chemin salé sur ses joues rougies par l’acidité. Jake ne le voyait pas mais tout de son attitude le laissait deviner et, les paroles qu’elle prononça alors ne firent que le confirmer, mettant Christopher dans une situation de doutes élevés. « Mais Jake… C’est moi Éli… Ta Éli… Ta femme » Par un réflexe passant entre eux deux, tous deux regardèrent leurs doigts, cherchant le vertige métallique de ce que leur relation avait pu être – et qui n’avait pas été, se dit Jake, le regard posé sur ses doigts de pianistes vidés de toute bague, peu soulagé. Cette femme titillaient ses sens, ses pensées, sa mémoire. Elle n’était pas sa femme. Il n’avait pas eu de femme, il n’avait eu personne. Elle serait venue avant, elle l’aurait visité à l’hôpital, elle l’aurait caressé sur son lit, elle l’aurait épaulé avant qu’il ne ferme les yeux à jamais. Mais personne n’était venu. Il était mort – Dieu sait comment – et s’était retrouvé ici, dans ce monde décadent qu’était celui de la jeune Alice. Il était resté seul… Pourquoi disait-elle le connaître ? Il n’avait pas de femme et le nom d’Éli ne réveillait rien dans son esprit. Jake sortit de ses pensées et redescendit sur Terre. Deux pupilles noires et rondes le fixaient avec attention. L’homme décédé dut attendre quelques instants avant que tout ce qui venait de se produire prenne un sens, forme un scénario plus ou moins clair. Elle l’observait, pleurant abondamment. « Je n’ai jamais eu de femme, Éli… sabeth ? » annonça Jack, sur ses gardes. Son cœur battait si vite; sans qu’il ne puisse dire exactement pourquoi. « Il doit y avoir un autre Jake » murmura Christopher, effrayé. Et si c’était vraiment lui, ce Jake ? « Je ne comprends pas… Tu disais que j’étais la femme de ta vie, que j’étais la plus belle chose qui ne te sois jamais arrivée, comment as-tu pu tout oublier ? » Il était fou, il était fou, il était fou, se répétait incessamment Christopher, à présent terrorisé. Il avait blessé, torturé une femme à l’aide ses sentiments, comment avait-il pu faire une chose pareille ? Ce n’était pas lui, non, il n’aurait jamais pu faire ça. Il l’aurait aimé, il l’aurait chéri, il l’aurait gardé. Une femme dans sa vie aurait été plus précieuse que la prunelle de ses yeux, il ne l’aurait pas jeté à la rue comme un vulgaire déchet comme ce Jake semblait l’avoir fait. « Ce n’est pas moi, je ne vous aurais pas fait ça… Ce n’est pas moi, vous faites erreur. Vous êtes si belle » termina Jake pour lui-même, émerveillé malgré lui. La femme, tenace, déterminée, caressait sa joue, le regard évadé vers le ciel qui se levait ou se coucher à l’horizon – ses couleurs rosées, orangées, teintées de rouge portant à confusion dans l’absence de temps de ce pays de bizarreries. « Le Pays des Merveilles – des merveilles, tu parles, pensa Jake – est dangereux et il ne vaut mieux pas trainer la nuit ici, je ne voudrais pas qu’il t’arrive malheur, pas encore une fois. » Christopher ne put déplacer la main froide et douce qui dessinait des formes vagues à la surface de ses joues. Sa peau était si douce, si mélodieuse contre la sienne… Son corps frissonna, son cœur chuta. Comment savait-elle qu’il lui était déjà arrivé malheur ? Elle était si gentille… « Il ne m’arrivera pas malheur. Où pourriez-vous aller ? » répondit-t-il d’une voix tendre, ses pensées ajoutant, sortie de nulle part un « tu es là, maintenant, tout va bien » qu’il ne put justifier. Alors qu’il disait que le malheur était écarté, des bruits se firent attendre derrière eux et Jake regretta de ne pas avoir apporté de lumière avec lui. Et s’il se rapprochait d’elle, pensait-il, désireux de la rassurer dans sa générosité, son esprit trop en doute pour oser un mouvement vers la femme qui se disait avoir été mariée à lui. Tu n’as jamais eu de femme, cesse de t’inventer une histoire pour combler un vide, pensa Jake en couvrant Éli d’un regard affectueux. C’est plus fort que moi, pitié aidez-moi… susurra intérieurement Christopher à une personne qui n’existait pas et ne lui répondrait pas. Protecteur, Jake caressa lentement le glaive qu’il gardait contre sa ceinture puis, posa lentement sa main dans le dos de la femme, gêné, intimidé.
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MessageSujet: Re: Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake   Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake Icon_minitime1Mar 6 Sep - 11:30


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« J'ai tant lutté pour me convaincre que tu étais bien partie, mais bien que quelque part tu sois toujours avec moi, Je suis seule depuis le début »
• Evanescence - My Immortal

Il me rendait folle, j'avais envie de hurler, qu'il se souvienne de tout, qu'il me dise que c'est une mauvaise blague. Non, il ne m'aurait pas regardé dans cet état sans rien faire, il aurait détesté me voir ainsi, il ne m'aurait pas fait intentionnellement du mal, je le connais. Comment pourrais-je lui prouver que je ne raconte pas de mensonges ? Que je suis réellement sa femme et que je lui serais promise, même après la mort. Je voudrais seulement qu'il se souvienne... Comment tout ce qu'on à vécu aurait pu disparaitre aussi facilement ? On s'aimait tellement, il est impossible qu'il était tout oublié. Je le fixais alors dans les yeux, comme si j'allais pouvoir lire dans sa mémoire si je me concentrais assez. J'aurais voulu lui dire à quel point je l'aimais, mais c'était impossible, il était impossible de décrire avec des mots ce que j'avais toujours ressentit pour lui. Habituellement il l'aurait compris, il l'aurait su, mais maintenant que ses souvenirs se sont envolés comme son amour pour moi, es ce que sa suffira ? Il ne semblait même plus le même, si seulement c'était lui. « Je n’ai jamais eu de femme, Éli… sabeth ?» Asquiessant faiblement, je réprimais mes larmes et essuyais mes joues tristement. Il était proche de moi, je sentais son souffle chaud sur mon visage, sa respiration quand il allait reprendre la parole « Il doit y avoir un autre Jake » Un demi-sourire narquois s'afficha sur mon visage alors que j'essayais de trouver une preuve de notre union « Non il n'y en a pas d'autre. Tu es Jake Cristopher Mcneil et je suis ta femme... Elizabeth Selena MCNEIL !» J'accentuais sur mon nom de famille, lui prouvant par la parole que je faisait bien partit de sa famille. J'observais ses lèvres, m'imaginant les embrasser avec amour, glisser ma main dans son cou et sur son torse chaud, me blottir contre lui et qu'il me prenne par les hanches. Il avait été le mari parfait, celui qui se glissait le plus silencieusement possible hors du lit pour ne pas me réveiller quand il partait le main, celui qui m'embrassait sur le front avant de se rendre au travail et qui me prenait amoureusement dans ses bras quand il en revenait. Il ne m'a pas abandonné, ce n'était pas de sa faute, il m'avait aimé jusqu'au bout j'en étais sûr. Les derniers mots qu'il m'ait dit était « A ce soir ma chérie », seulement il n'était jamais rentré.« Ce n’est pas moi, je ne vous aurais pas fait ça… Ce n’est pas moi, vous faites erreur. Vous êtes si belle » Je lui sortais mon sourire le plus adorable, sentant mes joues se teinter délicatement de rose. D'une certaine façon il avait raison, si il avait pu il aurait évité tout sa, il ne m'aurait pas fait sa. Cependant quand son heure a sonné on ne peux pas s'enfuir, on ne peux pas continuer de vivre sous prétexte qu'on a une femme à aimer et à faire vivre ! Quelques jours après sa mort, lorsque je me suis retrouvée seule dans le grand appartement, je me suis rendue compte que nous avions fait une erreur et qu'avoir des enfants auraient surement était la plus belle chose qui aurait pu nous arriver. Seulement je suis morte quelques semaines plus tard, et cette idée c'est vite envolée. Une banale chute dans les escaliers, le crane fracassé contre la pierre, je suis morte sur le coup, contrairement à Jake. Lorsque j'ai posé la question fatidique du " Est-ce qu'il a souffert ?", je ne m'attendais surement pas à ce que sa soit different de dans les films, et qu'on me dise " Oui, la plupart de ses membres ont été fracturés et le haut de son crane était en bouilli, c'était pas joli à voir M'dame. " Oui j'étais tombé sur l'agent des forces de l'ordre qui n'était pas doté de l'option "tact" à la naissance... Rien que le fait de l’imaginer comme sa avait suffis à me faire vomir sur les belles chaussures de l'homme en face de moi. Me rappelant la scène, je ne pus m'empêcher de sourire, complètement distraite. Je regardais alors Jake, finalement contente qu'on arrive pas dans l'état qu'on était après notre mort. Revenant doucement à la réalité je mis un certain temps avant de lui répondre « Ce n'était pas de ta faute, tu ne pouvais pas savoir que tu allais mourir en rentrant de ton travail... Je ne t'en veux pas chéri, si tu avais eu le choix, je suis sûr tu serais rentré à la maison à l'heure, comme tous les soirs, tu m'aurais pris dans tes bras et tu m'aurais embrasser, avant de quitter tes vêtements et d'aller prendre une douche.... Comme toujours !» Je lui souriais avec tendresse alors que des bruits de pas et de branches cassées résonnaient derrière moi. Il me demanda jusqu'où je pouvais me rendre, j’observais alors mes genoux tachés de sang et mes bras éraflés. Je m'approchais encore un peu de lui et dis à voix basse « Je peux sortir de la forêt au moins, après on verra !» Je vis une des mains de Jake se posait sur le manche de son glaive, tandis que l'autre se glissait timidement dans mon dos. Posant ma main dans son cou, je me levais, l'invitant à faire de même, pour enfin regarder autour de moi. La luminosité devenait mauvaise et on ne voyait pas se qui se cachait dans les buissons, mais il ne valait mieux pas rester ici. Je regardais Jake dans les yeux, presque collé à lui, et rapprochais lentement mon visage du sien pour l'embrasser. J'étais dingue de lui et il devait l'avoir compris maintenant, ses lèvres me tentaient depuis tout à l'heure, comme si chaque mots qu'il prononçait était une demande, un besoin que sa bouche voudrait assouvir. Inclinant légèrement la tête sur le côté je me rapprochais doucement de lui, ma poitrine entrant en contact avec son torse, mes lèvres frôlant les siennes. Je pouvais sentir la chaleur de ses lèvres tellement elles étaient proche, Deux millimètre de plus et je l'embrassais, si seulement il n'y avait pas cette fichue agitation dans les buissons qui me fit sursauter. J'enlevais alors la main de Jake dans mon dos pour la glisser dans la mienne et commencer à marcher près du sentier « Allez viens, vaut mieux pas trainer ici !». J'essayais de marcher vite mais mon genou me faisait souffrir et je me fatiguais plus qu'autre chose. Regardant un instant derriere moi je me rendis compte qu'il n'y avait pas qu'un seul des buissons qui bougeaient, mais au moins une dizaine !!! Je serrais fort sa main dans la mienne et essayais de changer de sujet « Tu te demandes peut-être comment je suis arrivée ici ? Eh bien enfaite je suis morte deux ou trois semaines seulement après toi. Je me suis pris les pieds dans les fils d'une marionnette et je suis tombé à la renverse en arrière, dans les escaliers du magasin. Je me suis fracassé le crane contre la pierre, je suis morte sur le coup.... Il fallait bien que j'ai une mort débile de toute façon....». Lâchant un petit rire discret, je le regardais avec tendresse en accélérant le mouvement.
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MessageSujet: Re: Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake   Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake Icon_minitime1Mer 7 Sep - 11:32

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Je vois des visages, tellements de visages

S’il y avait eu un temps, s’il y avait eu des secondes et des heures dans ce monde, Jake n’aurait su dire si elles défilaient à toute allure sous la pression silencieuse du moment précis ou si elles avançaient à pas d’escargot, écrasés sous le poids d’un cœur éteint mais crispé. Elle ne le lâchait pas des yeux une seconde, son regard perçant le poignard de toute part de sa tristesse et de sa puissante honnêteté – trait de caractère reflété dans le miroir transparent qu’étaient les yeux de cette Élisabeth, trait de caractère déterré que l’inconscient – ou sa conscience – tentait de renvoyer six pieds sous terre à coups de faits voraces. Christopher trouvait ce regard si intense, ses yeux bruns si uniques, si assoiffée de son âme qu’il fut surpris de voir que la femme n’esquissa aucun mouvement vers lui, il s’attendait presqu’elle se jette sur lui et le dévore à pleine dents – au sens propre de la chose, avec ses dents blanches, la chair déchiquetée et le sang se dévoilant à la surface de son épiderme. Elle le fixait encore et toujours, un sourire à la signification introuvable pendu aux coins de ses lèvres; démence, bonheur, désespoir ou peine, Christopher restait pétrifiée sous la poigne de ces pupilles observatrices. « Non, il n’y en a pas d’autre. Tu es Jake Christopher McNeil et je suis ta femme… Élisabeth Selena McNeil ! » cria presque Élisabeth – elle ne hurlait pas mais le ton de sa voix haussée portait tant d’énergie, de détermination déchue que c’était tout comme. Lire une personne comme on lit un livre ouvert, c’est un peu cette sensation de découverte qui parcourait les membres de Jake, le regard de la femme à présent posé sur ses lèvres. Elle non plus ne donnait pas sa place en manière de lecture; bien que parfois son regard semblait vague, énigmatique, cette fois, Christopher n’eut pas besoin d’explication. Il ne manquait que peu de choses pour qu’elle ordonne à ses lèvres de s’ouvrir, de mimer de faux baisers qu’elle paraissait si prête à appuyer contre la bouche masculine que lui offrait le défunt sans vraiment le vouloir. Oui, il le voulait… Un peu, se dit-il, de moins en moins convaincu. Toutes ses balivernes sur le fait qu’elle était sa femme… mais son nom. Comment avait-elle su son nom ? Comment avait-elle su ? Était-elle une infirmière qu’il s’imaginait en robe ? Les hallucinations peuvent vous faire voir bien des choses et, Christopher qui entendait ces mots avec beaucoup trop de réalité, hésitait à se pencher vers cette autre option. Et si c’était vrai ? Et si tu te faisais embobiner ? murmura la voix négative de sa conscience qu’il n’avait entendu que de très rares fois auparavant. Les décisions, il était capable de les prendre mais lui-même mais, maintenant qu’il était mort – il frissonna au moment où cette pensée le traversa de toute part – était-il encore en mesure de penser par lui-même ? Sûrement puisque sa conscience, bien que négative, demeurait lui. Ce n’était pas la voix d’un autre qu’il entendait mais bien la sienne; il n’avait donc pas encore matière à s’inquiéter. « Comment avez-vous su mon nom ? » demanda Jake, certain de l’avoir mise dans le doute avec cette question piège. Mais, il se trompait. Il avait tort; il n’avait pas doute, pas de surprise, pas de piège. Élisabeth savait tout et ce, parce que c’était lui qui lui avait transmis ces idées, ces informations, lui qui percevait la perte de mémoire comme unique résultat de la vieillesse. Il ne se voyait pas être amnésique à trente-sept ans, presque trente-sept, mais plutôt à soixante dix, voire quatre-vingt ans. Pas étonné que ce soit lui qui doute et non elle.

Sa voix s’était échappée de la prison qu’étaient ses lèvres, prononçant des mots qui réveillèrent chez la femme des émotions, des souvenirs. Souvenirs qui leur appartenaient, souvenirs qu’ils avaient écrits ensemble, main dans la main. Bien décidée à les lui rappeler, Élisabeth s’arma de gentillesse, lui offrant son plus beau sourire. Un sourire charmeur, naturel – comment faisait-elle dans de pareilles circonstances ? – et en effet, ce fut efficace. Christopher ne put résister et se regarda craquer devant la beauté féminine que cette femme – la sienne – étalait avec adresse devant lui. Pas de cette beauté qui ne servait qu’à séduire et enrôler le temps d’un soir, non. Elle le charmait, purement, en restant elle-même, en étant celle qu’elle avait été pour lui et, qu’au fond, elle restait toujours et ce, malgré le regard inconnu que lui lançait Christopher, son Christopher, son Jake adoré. Elle était si gentille, si patiente, si délicate que le décédé Christopher se demanda pourquoi, si elle avait vraiment été sa femme – il déglutit, avalant cette pensée avec difficulté, elle était encore si étrangère pour lui – elle n’avait pas quelqu’un dans sa vie. Une femme aussi… aussi… merveilleuse pensa Jake, cherchant les bons mots dans la réserve éparpillée et réduite de son savoir, de sa connaissance ne reste pas seule termina-t-il. Comme il avait été chanceux, comme il avait eu de la chance d’avoir ce trésor, ce diamant entre les mains, comment avait-il pu l’oublier ? Jake se posait trop de questions, aucune ne trouvant véritablement de réponses. Était-il condamné à rester dans l’ignorance, dans les conséquences nombreuses de la perte de sa vie passée ? L’idée d’avoir eu une femme, cette femme, lui paraissait si anormal qu’il se demanda, attristé, s’il pourrait un jour retracer leurs souvenirs, reconstruire leur vie éboulée. Il se demandait si, un jour, il la verrait comme une autre personne qu’un intrus qui s’était incrustée – bien gentiment, il dût l’avouer – dans sa vie, dans sa mort ? Saurait-il lui redonner l’homme qu’elle avait perdu, l’homme qu’il n’était sans doute plus ? Comme si elle avait lu dans ses pensées, Élisabeth prit la parole, apaisant ses craintes du baume de sa voix. « Ce n’était pas de ta faute, tu ne pouvais pas savoir que tu allais mourir en rentrant de ton travail… Je ne t’en veux pas chéri, si tu avais eu le choix, je suis sûr que tu serais rentré à la maison à l’heure, comme tous les soirs, tu m’aurais pris dans tes bras et tu m’aurais embrassé, avant de quitter tes vêtements et d’aller prendre une douche… comme toujours ! » Jake sentit malgré lui ses yeux s’agrandir sous l’effet de surprise et dût crisper ses mâchoires pour que sa bouche ne tombe pas; il aurait l’air bien idiot devant elle, la bouche pendante. Il tenta de reprendre ses esprits, les questions fusionnant de plus en plus rapidement dans sa tête. Son travail, quel était-il ? Était-il pompier comme il le croyait ou au contraire, un simple éboueur ? Cuisiner peut-être ? Guide en forêt ? Il avait tant de possibilités et, il n’avait pas fini de les nommer. Qu’avait-il fait de sa vie, était-il bien dans ce métier ou terminait-il ses journées épuisé, vidé de toute énergie ? Il était mort en rentrant de travail… Comment était-il mort ? Peut-être le savait-il, pensa Jake, plein d’espoir et redoutant plus que tout cette réponse. Et si c’était ce qu’il fallait pour qu’il reprenne conscience et qu’il revienne à la vie ? Est-ce que tout aurait changé, retrouverait-il sa femme ou quitterait-il simplement ce monde pour errer sans corps ni âme ? Et… elle l’avait vu nu ! Bien qu’âgé de trente-sept ans, le fait qu’une femme dont il ne connaissait – ou croyait connaître – si peu de choses l’aie vu nu, dans sa maison, le choquait. « Je… Tu… » commença Christopher, perdu, ne sachant quoi dire, quoi ne pas dire, quoi demander, quoi ne pas demander. « Nous habitions ensemble ? » fut tout ce qu’il put dire et il s’en trouva tout autant stupide. Il avait pris une douche avec elle, elle avait parlé de la maison, de leur maison, il aurait été surprenant qu’ils ne partageaient pas leur quotidien. Ça lui apprendra à être lunatique et aussi distrait, se dit-il pour lui-même.

Alors que d’autres questions se formaient, floues, dans sa tête, Christopher réalisa qu’à l’entente des bruits suspects, voir effrayants, qui avaient surgi soudainement du bois, la femme s’était approchée de lui, son visage d’une beauté renversante à seulement quelques centimètres du sien. « Je peux toujours sortir de la forêt au moins, après on verra » murmura-t-elle, attentive, à ses côtés. « Nous ferions mieux de ne pas bouger d’ici » répondit Jake d’une voix tout aussi basse, protecteur. Il n’allait quand même pas la laisser aller se faire dévorer par ses arbres monstrueux et la regarder disparaître une seconde fois sans rien faire. Profitant de l’occasion, Élisabeth vint poser ses mains derrière la nuque de Jake, s’enroulant autour de lui comme un serpent envoûteur. Puis, lentement, elle se leva, invitant Jake à faire de même, ce qu’il fit sans hésiter. Se défendre face à une bête était une chose mais, se défendre face à cette même bête assis sur un rocher n’avait pas de quoi faire fuir cette dernière. La noirceur tombait au-dessus de leur tête, le ciel se couvrant d’un voile noir parsemé des rares étoiles qui osaient encore s’aventurer dans ce monde dangereux. Plus aucune lumière ne parvint jusqu’à eux, les réduisant à de simples ombres inoffensives. Élisabeth, elle, ne semblait avoir remarqué que la nuit venait de tomber, l’esprit ailleurs, son corps se collant de plus en plus contre celui de Christopher, quémandeur. Elle se collait à lui, sa poitrine s’appuyant avec lenteur contre son torse, ses lèvres n’étant plus qu’à un ou deux millimètres des siennes. Christopher ne fit rien pour l’en empêcher, de toute façon, il était trop tard, ils s’étaient tous les deux brûlés depuis un moment déjà, dépassant sans avoir à le dire, les limites de l’amitié. Envouté, charmé, Christopher posa ses lèvres contre les siennes, espérant que cela allait raviver des souvenirs – rien ne se produit. Mais, le parfum fruité qu’il inspirait à présent à volonté ne lui était pas étranger, pas du tout même. Ils étaient allongés, Jake regardant avec bonheur sa femme venir le rejoindre dans son lit. Le soleil se couchait, plongeant leurs deux silhouettes amoureuses dans un bain de rose et d’orangé. Elle venait de sortir de la douche, ses cheveux mouillés formant de fines boucles foncées, devenus noirs sous l’effet de l’eau. Un parfum de pommes fraîches se répandit dans l’air à sa venue, délicieux gouter pour l’odorat. Jake ne vit que l’ombre d’un lit et celle d’une personne s’en approchant; malheureusement pour Élisabeth, le reste du souvenir ne put cheminer jusqu’à la mémoire morte de son époux. Contrôlant le trouble que ce court flash avait créé en lui, Jake continua son baiser, doux, désireux de l’étirer en longueur – et en bonheur. C’était bon, c’était heureux, que de goûter les lèvres de cette femme et ce, même avec une réserve enflammée. Le défunt marié constata avec questionnement que la femme venait de dégager sa main de son dos pour… la glisser dans la sienne. Le pas déjà pressé, Élisabeth entraîna un Christopher étonné dans sa course. « Aller, vaut mieux pas traîner ici ! » annonça-t-elle sans s’arrêter, conduisant Christopher, habile, à travers les sentiers sinueux. Où se trouvait donc la fin de cette forêt qui menaçait de les attaquer ? Plus ils avançaient plus les arbres semblaient se faire nombreux, prêts à charger. Élisabeth savait-il où se trouvait la sortie ? Jake espérait que oui; ce n’était pas lui qui serait en mesure de lui indiquer le chemin à suivre. Élisabeth ralentit le pas, la démarche hésitante; son genou la faisait souffrir. « Prenons une courte pause, nous repartirons ensuite. Avez-vous une idée d’où se trouve la sortie ? » demanda Jake, dessinant mentalement un plan à utiliser en cas d’urgence. Préférant changer de sujet, la femme reprit la parole (Jake s’arrêta alors, obligeant avec tendresse la femme à mettre en pause leur projet de fuite) : « Tu te demandes peut-être comment je suis arrivée ici ? Eh bien, en fait, je suis morte deux ou trois semaines après toi. Je me suis pris les pieds dans les fils d’une marionnette et je suis tombée à la renverse, dans les escaliers du magasin. Je me suis fracassé le crâne contre la pierre, je suis morte sur le coup… Il fallait bien que j’aie une morte débile de toute façon… » lui expliqua-t-elle, trouvant cette fin de vie tout à fait normale. Maladroite comme femme pensa Christopher, le sourire aux lèvres, en voyant qu’elle avait déjà accélérer le pas. Soucieux qu’elle ne se blesse pas davantage, Jake planta ses deux pieds dans le sol légèrement bouteux et feuillu. et insista, tenant toujours sa main avec fermeté dans la sienne. « J’insiste Élisabeth, arrêtez-vous. Il faut s’arrêter, si vous continuez vous ne pourrez plus courir de toute façon » dit Christopher d’un ton calme. « À moins que la sortie soit proche; et dans ce cas, je vous porterai » annonça Jake, mal à l’aise à l’idée de cette proximité que cela allait devoir installer entre eux. Heureusement pour lui, il faisait trop noir et Élisabeth ne le fit pas rougir.
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MessageSujet: Re: Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake   Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake Icon_minitime1Jeu 8 Sep - 11:10


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« Le chagrin peut être une chose que l’on a en commun mais il est différent pour tout le monde. »
• Grey's Anatomy


Il semblait tellement perdu dans ses pensées, tellement confus que je voulais simplement le prendre dans mes bras et le réconforter. Je sentais qu'il avait plein de questions à poser, pleins de chose à me dire ou à me demander, pour peut-être retrouver un jour tout ce qu'il a oublié. Sa me faisait tellement de peine que tous nos souvenirs lui ai échappés, que tout ce que nous avions vécu ensemble ai pus disparaitre de sa mémoire. Être la seule à pouvoir partager ce trésor me rendait malade, parce que je ne serais surement pas la même si je ne l'avais pas rencontré. Depuis quand avait-il perdu la mémoire ? Est ce qu'il se souvenait de quelque chose ? D'un passage de sa vie... passé avec moi ? Ses sentiments avaient peut-être disparus mais je ne le laisserais surement pas comme sa avec ses doutes. J'étais la personne qui le connaissais le mieux sur cette "terre", je ne pouvais pas abandonner ses questions sans réponses et le laisser avec ses peines et sa solitude. Il était mon mari, et surement la personne qui m'avais plus aimé que n'importe qui, je n'avais pas le droit de tout laisser en plan, sous prétexte qu'il faudrait se battre pour qu'il retrouve la mémoire. C'était l'homme de ma vie, je ne l'abandonnerais pas ! Je sentais son regard perdu sur moi, il semblait ne pas savoir quoi dire, perdu entre plusieurs questions, ne sachant plus de quoi il avait besoin pour reconstituer le puzzle en désordre qu'était sa mémoire. « Comment avez-vous su mon nom ? » Sa question me fît sourire, il n'avait jamais eu le sens des priorités ! Je ne mis pas de temps à répondre à une question aussi évidente.« Sa me semblait évident mais puisque tu me poses la question... C'est aussi le mien Jake, je le connais parce que tu es mon mari, mais aussi parce que je te connais mieux que tu ne te connais toi même, et ceux bien avant que tu ne perdes la mémoire ! » Je connaissais sa vie dans les moindres détails, simplement parce qu'il l'avait partagé avec moi. Il avait étalé sa vie devant moi, comme j'avais étalé la mienne. Il était censé tout savoir de ma vie, tout connaitre sur le bout des doigts, au lieu de sa, sa vie entière avait disparu de son subconscient, la mienne avec. Ce n'était pas son genre d'oublier quelque chose, que ce soit ses clés de voiture ou mon anniversaire. Je me souviens d'ailleurs parfaitement de mon dernier, où il avait pris son week-end et éteins son portable pour ne pas être dérangé. Il était resté exceptionnellement au lit avec moi, me laissant dormir blottit dans ses bras. Une fois que j'avais pris ma douche, j'avais à peine eus le temps de me sécher qu'il venait déjà derrière moi pour déposer des bisous dans mon cou, glissant comme si de rien était ses mains sur mes hanches et mes fesses encore dénudés. Je n'avais pas eu l'occasion de m'habiller toute suite ce matin là, car il m'avait rapidement pris par les hanches pour m'attirer dans la chambre et me pousser sur le lit, une idée bien précise en tête. Je n'avais pas besoin de me faire prier pour enlever et balancer ses vêtements au sol, l'embrassant langoureusement pour qu'il m’emmène au 7e ciel. Oui j'avais eu tout ce que je voulais ce jour-là. J'avais eu le droit de succomber à la maxi-boite des chocolats les plus chers de la ville, pour enfin me les enfiler tous sans exception en regardant pour la énième fois Titanic, attirant les rires discret de mon mari concernant mes larmes à la mort du héros. J'avais eu un des plus bel anniversaire de toute ma vie, et pourtant il ne s'en souviendras sans doute jamais de ce jour-là.

Il sembla consterné par mes paroles un peu plus tôt, comme si je venait de lui révéler le secret de l'humanité. Je me repassais en boucle ce que j'avais dit, ne sachant pas vraiment ce qui avait pu le choquer à ce point dans mes mots. Il ne semblait plus savoir quoi dire, formant des morceaux de phrases incompréhensibles pour un humain normalement constitué. J'haussais un sourcil, un demi-sourire sur les lèvres. « Nous habitions ensemble ? ». Je ne pus m'empêcher de rigoler, haussant les épaules pour lui dire simplement « Bein oui. Pourquoi ? Sa ne te semblait pas évident ? » Je me rapprochait instinctivement de lui quand des bruits suspects grondèrent du plus profond de la forêt. J'avais plus l'habitude de me coller derrière mon mari quand un danger s’annonçait et j'avais eu un peu de mal à me défendre toute seule au début. Je profitais de son réconfort et de sa présence pour retourner à l'état d'assistée et de le laisser s'occuper des grands méchants loup *-*. Il me chuchota, protecteur, qu'il valait mieux rester où nous étions, mais je n'étais pas de son avis. Je voulais sortir de là à tout prix avant qu'un Jubs-Jubs ne ramène ses plumes colorées ! Je secouais alors la tête négativement, me levant doucement, la main sur sa nuque. Je me rapprochais de lui, collant bientôt ma poitrine à son torse. Je l'observais amoureusement, désirant son corps plus que n'importe quand. Je ne demandais rien d'autre que ses lèvres et son amour, une de ses mains étant déjà plaquées dans le creux de mon dos. Je m'étais rapproché de lui à une vitesse folle, n'hésitant pas à sortir mon plus jolie sourire pour le charmer encore plus qu'il ne l'était déjà. J'étais sur le point de l'embrasser quand un craquement de branche me fit sursauter et reculer, éliminant mes ambitions. Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il ne bouge pas un cil et qu'il s'approche de lui même, appuyant tendrement ses lèvres contre les miennes. Un long frisson me parcouru en entier tandis que ma main libre s'enroula à son tour contre sa nuque. Je prolongeais langoureusement le baiser, comme pour la première fois, comme si je l'avais retrouvé pour de bon, mon homme. J'étais un peu chamboulée de retrouver le bonheur que je ressentais quand ses lèvres étaient sur les miennes, mais j'étais avant tout comblée. Je me rapprochais une nouvelle fois de lui, plaquant tout mon corps contre le sien sentant sa peau chaude à travers son tee shirt. Je ne savais à présent plus si une éternité ,ou seulement quelques secondes, s'étaient écoulée entre le moment où il avait posé ses lèvres sur les miennes et celui ou nous nous étions doucement écartés, seulement des baisers comme sa, j'en voulais bien un toutes les heures ! On avait terminé ce baiser doucement, avec tendresse, oubliant même que nous étions quasiment dans le noir, entourés par une forêt sombre et menaçante. Nos visages étaient encore si proches l'un de l'autre que les mots « Je t'aime » , que je lui avais seulement murmuré, lui étaient assurément parfaitement audible. Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il me dise quelque chose en retour, mais un "Je t'aime aussi" aurait été le plus parfaitement placé du monde. Soupirant faiblement, je brisais ce moment en faisant glisser mes mains le long de son torse pour allez attraper ses doigts - toujours logés dans mon dos - et les entremêler aux miens.

Faisant un grand pas sur le sentier, je me tournais vers lui et lui souriais tendrement avant de commencer à marcher aussi vite que je pouvais. Chaque pas était une souffrance, et je ne savais même plus quel genou me faisait mal, peut-être bien les deux. J'avais seulement envie de l'emmener loin de cet endroit qui puait la peur, pour nous mettre en sécurité. Je voulais seulement pouvoir le prendre dans mes bras sans craindre de me faire attaquer par derrière par un Pot-Mirette. Je suivais le chemin que j'empruntais régulièrement, tournant sans une hésitation aux carrefours qui se présentaient devant nous. Jake semblait avoir du mal à me suivre et je tenais fermement sa main, caressant parfois le dos avec mon pouce. J'étais concentrée sur le chemin de plus en plus sombre, m'appliquant pour ne pas trébucher sur ce qui se postait sous mes pieds, quand il pris la paroles, m'obligeant à m'arrêter « Prenons une courte pause, nous repartirons ensuite. Avez-vous une idée d’où se trouve la sortie ? ». Je lui souriais comme à un enfant un peu trop naïf, lui répondant, un peu distraite « Non ça ira, je vais bien, je t'assure. Je connais la sortie, je viens souvent ici. » Je me remis en marche aussi vite que je m'étais arrêtée, poussant les branches qui se dressaient sur notre passage. J'essayais de soutenir une allure vive mais j'avais incroyablement mal a mes jambes et il m'était impossible de continuer comme sa. Jake dut voir ma grimace de douleur car il planta ses pieds au sol, serrant fermement ma main pour m'obliger à m'arrêter. Cela me fit revenir à lui comme un yoyo, tandis qu'il reprenait la parole. « J’insiste Élisabeth, arrêtez-vous. Il faut s’arrêter, si vous continuez vous ne pourrez plus courir de toute façon » Il avait raison, si je continuais comme sa je ne pourrais même plus marcher d'ici quelques heures. Cependant je restais de marbre et ravalait ma douleur, essayant de lui dire d'une voix assurée « Je t'en pris Jake tutoie moi, j'ai vraiment l'impression de faire peur ou d'être vieille là ! Et puis.. Ne t'inquiètes pas, je n'ai pas besoin de m'arrêter, je me sens bien ! » Ma voix se brisa sur les dernières syllabes, la nuit couvrant mon regard qui se tournait vers le sol. Il continua alors, espérant sans doute me convaincre de me reposer « À moins que la sortie soit proche; et dans ce cas, je vous porterai ». Je ne pus m'empêcher de sourire, voir même de rire à son offre. J'étais fine de nature, mais n'étais surement pas la femme la plus légère du pays des Merveilles, j'étais persuadée qu'il n'arriverait pas. Je me rapprochais de lui avec un sourire, ne pouvant me retenir de me moquer gentiment de lui « Oui la sortie est proche mais... Chéri... Tu n'arriveras jamais à me porter jusque la-bas » J'allais continuer de marcher quand l'un de mes genoux me lança, me faisant affreusement mal. Je ne pouvais pas avancer autrement qu'en boitant, je me tournais donc vers lui. Sa mine sérieuse et son inquiétude apparente me firent douter, avant que je ne dise doucement « Bon d'accord... Porte moi, si tu y tiens. » Je me plaçait devant lui, les bras autour de son cou, avant qu'il ne prenne l’arrière de mes jambes sur son avant bras. Son bras entourait mon dos et il sembla me soulever sans trop de difficulté, pendant que je m'accrochais à sa nuque. Je lui indiquais le chemin à suivre et me plaçait correctement dans ses bras. J'essayais de voir une expression sur son visage qui pourrait traduire le fait qu'il peinait à me porter comme sa, mais son visage restait de marbre. L'un de mes bras entourant son cou, l'autre mains posé sur son torse, je plaçais ma tête sur son épaule, essayant de me faire la plus légère possible et de fermer les yeux. Sa démarche me berçait comme un bébé, tandis qu'il me remontait parfois entre ses bras pour avoir une meilleure prise. Les arbres commençaient à présent à se faire moins nombreux, la luminosité meilleure à l'approche de la lune et des étoiles. Je rouvrais les yeux et m’aperçus que je m'étais endormis quelques minutes. Sentant la force de Jake faiblir, qui me remontait de plus en plus souvent dans ses bras, je caressais sa joue et dit d'une voix de velours « Ça va mon cœur ? Tu veux que je descende ? Je... peux peut-être marcher... » Tirant un peu le col de son tee shirt, je déposais un ou deux baisers tendre sur son épaule, l'encourageant à ma manière. Les arbres disparaissaient doucement, le sentier se faisant moins chaotique, le village champignons se dessinant devant nous.
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MessageSujet: Re: Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake   Je vois des visages... Tellement d'visages.... PV Jake Icon_minitime1Ven 9 Sep - 2:31

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Je vois des visages, tellements de visages

Elle a partagé mon nom, elle a partagé ma vie, elle a partagé mon identité, pensa Jake, perdu. Je n’ai plus aucun souvenir, je n’ai plus aucune vie et même ma mort se dessine dans une rivière de vide. Elle m’attirait; elle l’attirait comme un aimant. Pourtant, son cœur lui, bien qu’autrefois amoureux, ne cessait de lui lancer des signaux d’alerte, comme s’il était sur le point de se noyer et qu’on lui lançait une bouée, criant : « Danger, danger ! Un homme à la mer ! » Christopher respirait, bien que cela lui fut inutile, ses poumons bloqués, sa gorge entrecoupée par des vagues d’eau salées qu’il ne goûtait ni ne voyait. Elle était si certaine de ses dires, si convaincue qu’ils s’étaient connus, qu’ils avaient partagés un toit, créer un « nous » que Jake en serait tombé de sa chaise, s’il avait été assis à cet instant, pendant qu’Élisabeth lui renvoyait une fois de plus son sourire étincelante, ses épaules se haussant légèrement. C’était si clair, si évident pour elle alors que pour lui… même l’existence du contraire ne semblait pas être une notion assez grande, assez précise pour expliquer les mille et une interrogations que ce revirement de situation si soudain évoquait chez le défunt égaré. S’il avait été Ansel ou Gretel, il aurait su retrouver son chemin, il n’aurait eu qu’à suivre les petites miettes de pain semées un peu partout au milieu du sentier, quoi de plus simple. Mais il n’avait pas de pain, pas de chemin et, il demeurait aussi seul et dans le hasard qu’un homme sans eau jeté en plein désert. Il n’avait rien, aucun point de départ, aucun indice. La confiance qu’il pouvait offrir à cette femme pouvait, soit l’aider, soit l’amener à sa destruction; la seconde fin ne l’aidait pas le moins du monde à s’orienter vers son passé. Si seulement il avait été le Petit Poucet, si seulement il avait su…

Élisabeth en voulait plus, son regard criant qu’un baiser n’avait pas suffit à effacer toutes ces années passés sans avoir le moindre signe de son époux, que ce simple baiser n’était pas ce qu’elle, épouse déterminée, voulait. Elle se collait contre lui, implorant davantage d’un regard qui ressemblait à celui d’un chiot demandant une autre part de dessert. Il en était par contre autrement pour Jake. Il avait été apportée à elle, guidée par un aimant qu’il ne pouvait ni contrôler ni arrêter et, maintenant qu’ils étaient uniquement retenus par la main, mince fil de relation, Jake sentit ce désagréable sentiment d’être à proximité d’une étrangère revenir. Ce sentiment qui l’avait côtoyé lors de leur rencontre revenait s’incruster dans son cœur, dans chaque pore de sa peau, élevant un mur entre eux. Elle allait trop vite, elle sautait des étapes, elle brûlait des feux rouges. Christopher la comprenait un peu; il aurait sans doute agi de la même façon, enthousiaste d’avoir retrouvé son amour qu’il avait cru perdu à jamais. Mais, la différence était que lui, n’avait pas, dans ses souvenirs et sa mentalité, laissé ni d’amoureuse ni d’épouse derrière lui. Il voyait cette femme comme un passant – agréable à regarder, certes – qui l’avait accosté par hasard pour, après seulement quelques mots, l’embrasser avec une passion non partagée, pas avec des sentiments aussi forts en tout cas. Les « Je t’aime » murmurés au creux de son oreille, soufflés à la surface de son cou, au lieu de les rapprocher, étendit le gouffre d’une vie qui s’ouvrait de nouveau entre eux. Il ne l’aimait pas, pas encore… Ils n’avaient même pas atteint le palier de l’amitié pour lui et, même avec méfiance, être amoureux d’elle ne lui venait pas à l’esprit. Il devait en premier rassembler les éléments, les faits recueillis puis, après, peut-être, voir à ce que ses sentiments se développent. Cela ferait sans contredit mal au cœur abandonné que gardait Élisabeth mais, s’ils n’y allaient pas avec une chose à la fois, le tout ne ferait que s’écrouler une fois construit, jetant leurs efforts à l’eau.

« Mais chéri... tu ne seras pas capable de me porter jusque-là » répondit-elle, inquiète. Elle le prenait pour quoi, un asticot peut-être ? Certes, il n’était pas une masse compacte faite uniquement de muscles et force mais, il n’était pas non plus un squelette et savait bien qu’il pouvait la porter, au moins jusqu’à la bordure du bois, sans trop de difficulté. « C’est ça, c’est ça. Tiens-toi tranquille et ça ira » lui répondit-il à son tour, à demi-souriant; il ne s’imaginant pas très bien cette femme immobile. Elle semblait – peut-être avait-il tort – plutôt être du genre expressive et, débordante d’énergie. « Bon, d’accord. Vas s’y, si ça te chante » ajouta-t-elle en croisant l’air sérieux de Jake. Ce dernier fléchit légèrement les genoux, glissa son bras sous les genoux d’Élisabeth puis derrière le dos d’Élisabeth et, avec le plus de douceur dont il pouvait faire preuve dans la situation actuelle, il l’éleva du sol pour la porter contre lui. Son poids n’était pas invisible dans ses bras – surtout avec le fait qu’ils avaient tous deux la même grandeur, à quelques centimètres près – mais, une fois bien installés, ce n’était pas une charge lourde à porter. Jake se mit en route, se déplaçant avec plus ou moins d’aise à travers les arbres, mauvaises herbes et fougères qui, égarés de leur groupe, avait décidé de se figer dans le sentier emprunté par les humains. Ils marchèrent ainsi pendant un bon moment puis, s’accordant un arrêt, Élisabeth lui proposa de descendre. Jake accepta, ne serait-ce que le temps qu’il détende ses bras demeurés pliés. Et puis, de toute façon, la sortie, étroite, était à présent visible entre les grands arbres de cette forêt riche en diversité. Il ne leur restait plus que quelques pas à faire avant d’arriver à destination; Jake espérait que le genou d’Élisabeth tiendrait jusque-là et qu’elle ne s’effondrait pas une fois le pied en dehors du bois. Il opta donc pour une solution à mi-chemin entre la laisser gambader seule et la porter dans ses bras : il l’entoura de ses bras, lui évitant de cette façon à devoir tomber au sol si jamais l’équilibre venait à lui manquer. Si son genou se faisait trop souffrant, elle n’aurait qu’à appuyer davantage de son poids contre lui. Ils se remirent aussitôt en marche, la sortie de la forêt débordante de monstres s’approchant de plus en plus. Dommage, pensa Jake; il aurait bien voulu voir quel genre d’animal y vivait. Ce sera pour une prochaine fois se dit-il, le regard posé à la fois sur Élisabeth et sur le ciel rosé qui se pointait le bout du nez quelques pas plus loin.

Suite au Village des Champignons
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