Ô, père, Mère
Cette missive pour enfin lever le voile sur ma rébellion durant mon adolescence. Je sais que vous vous êtes longuement interrogés sur les raisons qui me poussaient à agir de la sorte, sans succès cependant. Je me décide donc aujourd’hui à vous le dire puisque vous y tenez tant. Sachez que le fait de m’envoyer -débarrasser étant sans doute le mot juste- à l’autre bout du pays pour soi-disant me donner les moyens de réussir et de cultiver mon génie a été la pire décision de tout votre existence, peut-être en avez-vous pris conscience. Cinq années. Imaginez-vous ce que j’ai vécu pendant cinq ans dans ce pensionnat censé me rendre meilleur ? Mesurez-vous l’ampleur des évènements et les répercussions sur mon mental peu après ? Assurément que non. Vous ne vous en êtes jamais souciés d’ailleurs. Tout ce qui comptait pour vous c’était votre putain de réputation. Ce que j’ai vécu ne vous a jamais préoccupé, c’est vrai être qu’être abusé sexuellement par une personne censé vous aider n’est pas plus important que faire partir des familles des plus huppées de Paris. Vous savez, je vous en ai longtemps voulu. Je vous en ai voulu de passer sous silence ces cinq années en pensionnat, de privilégier les notes, les commérages plutôt que l’état de votre fils. Et très rapidement cette rancune s’est transformée en véritable haine. On dit souvent que les enfants sont inconstants sentimentalement, incapables de ressentir une très forte émotion dans la durée, je puis vous assurez que cela est faux. Ma haine à votre encontre était si intense qu’il me fallait un exutoire pour éviter de vous sauter à la gorge. Les animaux du voisinage ainsi que mes camarades de classe me servaient purgatif. Ce que j’aimais le plus avec les animaux, c’était la traque. Je faisais mine de les poursuivre, laissant volontairement une distance entre eux et moi pour leur faire croire qu’ils avaient une chance de m’échapper et puis, lorsqu’ils se croyaient hors d’atteinte, j’attaquais. Ces moments, alors que la proie pense être sauvée et qu’elle prend finalement conscience que ce n’est pas le cas, sont particulièrement jouissifs. J’aimais spécialement les regarder dans les yeux où le désillusionnement puis le désespoir étaient plus vifs donc plus délectables. Le plus délectable était quand, dû à un degré d’excitation trop ardent, ces animaux devenaient vous. Oui, j’ai souvent rêvé de vous tuer après vous avoir au préalablement chassés comme les nuisibles que vous êtes. Nous pouvons en effet dire que ce gibier n’était qu’un entrainement pour perfectionner mon art et enfin m’occuper de votre cas. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps, vous vous étiez encore une fois débarrassés de moi en m’envoyant dans ce trou à rat. Néanmoins, je ne perds pas espoir. Vous connaissez le dicton, tout à vient à point qui sait attendre.

Lorsque Roméo rencontre sa Juliette...

Mon cher et tendre Amour
Laisse-moi te raconter mon histoire, notre histoire à travers cette lettre. Je sais que tu t’es demandé comment nous en étions arrivés là, comment mes mains s’étaient retrouvés à donner une violente et désespérée étreinte à ton cou. Le mieux est sans doute de commencer par la genèse d’une démence dévastatrice. Du moins, je le suppose, je n’ai jamais été bon à ces choses là. Je ne sais par quoi débuter. Il y a tant de choses que j’aimerais te dire, tant de choses que j’aimerais te raconter à mon sujet que je me perds dans ce flot continuel d’informations. Le mieux serait sans doute de démarrer par mon adolescence. Oui, c’est préférable. Suite à mes débordements de violence et de folies, ma parents ont fait le choix de m’éloigner de l’existence que j’avais connu jusqu’ici pour m’enfermer dans un asile psychiatrique, loin d’eux et des personnes qui auraient éventuellement pu me connaitre. La douleur que je ressentais devant la facilité avec laquelle ils s’étaient débarrassés de moi, n’était en rien comparable à celle de perdre Liam. Mon jumeau, ma moitié, mon moi. Et, ça, je ne leur pardonnerai jamais. Ainsi que mon enfermement d’ailleurs. La vie en asile psychiatrique est de loin pire que ce l’on peut en conter. L’on dit nous soigner, mais l’on ne fait que nous administrer de grandes doses de médicaments qui nous laissent abrutis et surtout en proie à notre propre démence. Je crois que c’est ça le pire. Les docteurs vantent les mérites de leurs remèdes miracles mais ignorent cependant ce par quoi les malades sont obligés de passer. Cette douleur. Cette solitude. Ces démons, qui, tels des requins attirés par le sang, viennent ramper tout autour de nous et par leur danse lascive, leurs mots doux nous précipitent un peu plus dans la folie. Ce combat que nous livrons tous les jours contre nous-mêmes, sans soutient. Puis un jour, on se dit à quoi bon combattre vainement, à quoi bon se battre contre soi-même puisque la seule chose dont l’on puisse être sur, c’est que l’on est seul. Inexorablement. C’est ainsi que débute ma lente et douloureuse descente aux enfers. J’ingurgitais toutes leurs pilules censées me guérir et passais le plus clair de mon temps dans mon coin, seul. Pas exactement. Car, heureusement pour moi, les fantômes qui s’étaient confortablement installés dans mes bagages, venaient me rendre une petite visite. Ils s’accrochaient à moi comme à une bouée de sauvetage et n’avaient qu’un but m’attirer dans leur monde. Ténèbres. Obscurité. Nuit. Je m’y enfonçais avec délectation. J’avais enfin trouvé un univers qui semblait être fait pour moi. Un monde de tristesse, de désespoir et de désolation. Moi, donc. La dose médicamenteuse ne cessait d’accroitre et mon état d’empirer. Equilibre à l’image de mon esprit. Je sombrais un plus chaque jour. Rien ne semblait pouvoir me sortir de cette noirceur dans laquelle je m’étais retranché. Du moins, c’est que je croyais. Sans que je ne comprenne réellement ce qui se passait, une lumière vive et éclatante s’est frayé un chemin dans ce brouillard obscur. J’imagine que tu sais déjà qui en était à l’origine. Liam.
Lorsque l’on était venu me chercher pour m’emmener dans la salle de rencontre, j’avais trouvé cela curieux mais ne m’étais pas plus penché sur le sujet. Et je me suis retrouvé en face d’un jeune homme qui me ressemblait, comme deux gouttes d’eau sauf qu’il semblait en meilleure forme que je l’étais. Plus en vie. J’ai d’abord cru à une nouvelle création de ma psychose, désirant me torturer un peu plus en me montrant l’étendu ma déchéance, chose dont j’étais conscient mais qu’elle se plaisait à me rappeler. L’illusion s’est avancée et a tendu sa main dans ma direction. Plus vraie que nature. Puis elle a murmuré quelque chose que je n’ai pas saisi. Je voyais ses lèvres bouger mais aucun son ne me parvenait. Conséquence du repli sur soi, à ce que disaient les psychologues. La chimère s’est jetée dans mes bras et m’a serrée avec tant de force que l’air me manquait. Je n’ai pas réagi. Léthargie chronique, à ce qui parait. Je ne savais pas si tout ceci n’était qu’une création plus réelle que les autres ou alors la réalité. Je ne savais plus. J’avais perdu la notion du temps ainsi que ce qui était de l’ordre du réel ou non. C’est ça, de prendre ses quartiers dans les limbes. L’illusion est revenue régulièrement me rendre visite, trois à quatre fois par semaine pour être exact et sans que je ne m’en rendisse réellement compte, mon cerveau récupérait peu à peu le tau de normalité dont il était capable. Une guérison miracle selon le personnel de l’hôpital. Tu vois, Liam était mon miracle. Mon sauveur. Il est donc aisé de comprendre que je ne désirais le partager avec personne et lorsqu’il m’a annoncé ton existence, j’ai cru disjoncté. Qui était cette fille qui avait le culot de me voler mon frère alors que nous venions à peine de nous retrouver ? Qui voulait emmener au loin une partie de moi ? Je ne pouvais le supporter. Tout comme mes parents tu n’avais aucun scrupule à me séparer de mon jumeau, ma moitié, mon moi. Je t’ai haï, oh que oui ! Je ne compte plus les nuits que j’ai passé à élaboré les différentes manières dont je pouvais me débarrasser de toi. De la plus cruelle manière, bien entendu. Je me voyais souvent, réussir à déjouer la surveillance des gardes et à m’échapper pour me rendre dans votre appartement où je te trouverais entrain de cuisiner un bon petit plat afin de garder mon frère auprès de toi. Je me serais emparer de votre plus gros couteau de cuisiner et après t’avoir au préalablement attachée sur votre lit, je t’aurais fait des entailles plus au moins profondes sur tout le corps, t’ouvrant lentement la chair pour que tu sentes mieux la lame te pénétrer. Délice. Le supplice aurait duré des heures et tu m’aurais supplié de te laisser partir, de te laisser la vie sauve mais le sourire carnassier que tu verrais mon visage te précipiterait dans un océan de désespoir. Sensualité. Désespoir qui me ferait littéralement jouir de plaisir. Néanmoins, il est inutile de remettre tout ceci sur le tapis, c’est une époque révolue. Ruminant ma haine à ton égard, j’écoutais sagement mon frère me parler de toi, espérant ainsi trouver une faille dans ton histoire qui me permettrait de te détruire et de t’enlever mon frère.
Cependant, un fait inattendu s’est produit : je me suis retrouvé à boire chaque paroles te concernant, à en demander plus et lorsqu’il m’a apporté la photo sur laquelle vous figuriez tous les deux, souriant à l’objectif, a été le jour le plus heureux de ma vie. Je l’ai toujours d’ailleurs cette photo, sauf que mon frère n’y figure plus. A partir de ce moment, j’ai commencé à rêver de toi, à rêver que ce magnifique sourire m’était destiné, à rêver que ce sont mes mains et non celles de mon frère qui parcouraient ton corps, que ce sont mes lèvres qui se scellaient aux tiennes dans un baiser passionné. Je te voulais. Et j’allais t’avoir.
J’ai préparé mon plan pendant des jours, voire même des semaines et dès que l’occasion s’est présenté, j’ai échangé ma place avec mon frère, à moi la liberté. Tu n’as rien vu venir, mes parents non plus d’ailleurs et ce pendant trois longs moi. Ah, dieu que c’était aisé de tous vous berner ! Et ce pauvre Liam qui suppliait qu’on le laisse sortir, qui hurlait le mensonge mais ce qu’il ignorait visiblement c’est que chez les fous, plus tu cries, plus tu as l’air plus fou encore. Tout était pour le mieux pour moi. J’étais enfin libre, j’avais la femme que j’aimais auprès de moi, mes parents allaient avoir ce qu’ils méritaient. Mais il a fallu que tu gâches tout en m’annonçant cette demande divorce ! Pourquoi, dis-moi, hein ? Tu parles de mes infidélités, mais sais-tu combien il est dur d’être enfermé autant d’années, surtout en étant un homme ? Les gens ont l’air de croire que les malades n’ont aucun désir, s’ils savaient à quel point ils peuvent avoir tort ! La preuve étant une de mes voisines qui a échappé de peu à mes besoins d’hommes, si seulement ce médecin était venu quelques instants plus tard ! Comment veux-tu te contenter d’un tout petit espace après avoir été si longtemps cloitré ? J’avais la sensation d’être enfermé une nouvelle fois je ne pouvais le supporter. Il fallait que je voie du monde, que j’explore toutes ces nouvelles possibilités qui m’étaient offertes. Je ne pouvais décemment pas te laisser partir. Je t’aimais trop pour cela, c’est toujours le cas. Je ne voulais pas que toi aussi tu m’abandonnes. J’avais besoin de toi. Quand je suis venu te voir ce soir-là, c’était pour te dire à quel point je tenais à toi et toi, tu n’as rien voulu entendre ! J’ai essayé de te parler, de t’expliquer mais tu m’as envoyé baladé comme un malpropre. Tu ne me rappelais que trop bien mes parents. La haine, la colère et avant que je n’en prenne conscience, tu gisais au-dessous de moi. Inconsciente. Morte. C’est l’esprit complètement anesthésié que je suis sorti me posant inlassablement la même question : qu’avais-je fait ? J’ai marché droit devant moi, ignorant ma destination. Pendant combien de temps ? Je ne sais pas. Longtemps. Peut-être moins. Je ne m’en souciais pas. Tout ce qui importait c’est que je t’avais perdu. Pour de bon. Et puis c’est ta faute aussi, pourquoi n’as-tu pas essayé de me comprendre ? Pourquoi m’as-tu poussé dans mes derniers retranchements ? Pourquoi as-tu mené cette histoire d’amour aux allures de contes de fée à un dénouement si épouvantable ? Pourquoi m’as-tu… cette question n’a pas eu le temps de prendre forme qu’un énorme choc me propulse quelques mètres plus loin, tête la première. Un craquement. L’absence de douleur, signe que je m’en vais déjà. C’est si rapide. Une lumière vive et chaude. Trop réconfortante. Est-ce la promesse de quelque chose de mieux ? Qu’importe après tout puisque je n’ai pas le choix. Je ferme les yeux, avec l’espoir de retrouver mon aimée dans l’au-delà. Les ténèbres. C’est la fin. Ou peut-être un renouveau.

AAARON ! Puis quel choix de scénario, il promet Quoi qu'il en soit, merci de ton inscription jeune padawan, je te souhaite bonne chance pour la suite et bienvenuuuue.

AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! :26:
Par où commencer ?! Un bienvenu de rigueur me semble approprié ! Mais en même temps je suis tellement heureuse que tu aies choisi mon scénario que j'ai du mal à trouver mes mots ! En tout les cas et désormais tu peux me demander ce que tu veux, si tu as un soucis avec l'histoire ou des questions sur Inaya, n'hésites pas surtout ! Et puis arrête de te demander si tu seras à la hauteur, je suis certaine que oui ! Alors ne t'inquiètes pas ! Maintenant, je n'ai plus qu'à te souhaiter bon courage pour la rédaction de ta petite fichette et ajouter que j'ai hâte de rp en ta compagnie MERCI ! ( et hop, je déguerpis !)

Nolan T. Owards a écrit:

RACONTEZ NOUS VOTRE MORT : Vous racontez ma mort. Le moins que l’on puisse dire c’est que vous ne souciez pas des formalités et de l’hypocrisie que l’on a coutume d’appeler politesse. Cela m’aurait plu si je n’avais pas l’impression que cela était un ordre. Sachez bien que j’ai horreur des ordres donc je ferai court.

Félicitations

Tu ne peux être personne d'autre que l'un de mes sous-fifres. Veux-tu que je te dise ? Ton caractère est tellement mauvais, que tu ne peux faire parti que de mon groupe. C'est un honneur que de faire parti des sous-fifres de la reine. Un immense honneur, surtout depuis que le monde d'Alice se dégrade, tu pourras continuer à faire régner mon nom. Quoi qu'il en soit, pour le bon fonctionnement de la suite, je te conseille vivement de signaler ton avatar pris, mais d'aussi remplir ta feuille de personnage. Par la suite, tu pourras faire tes liens et tes topics. Si jamais il y a un soucis, les absences sont là.

Quoi qu'il en soit, j'admire ton courage d'être venu ici, le monde distordu de la pauvre Alice. Monstres et bêtes sans noms te suivront partout. Mais si tu as choisi de faire parti de l'aventure, ce n'est pas pour rien. Je te souhaite bonne chance, Nolan T. Owards et surtout, ne meurs pas ... A nouveau.