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 le monde a des dents, et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas. - novembre

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MessageSujet: le monde a des dents, et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas. - novembre   le monde a des dents, et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas. - novembre Icon_minitime1Dim 30 Oct - 21:16



Le château blanc. Lieu des plus étranges selon moi, et surement le seul à être le plus reposant. Je ne sais pas combien de temps je peux passer ici. Peut-être des minutes, des heures, des jours ? Allez savoir, je ne sais même plus depuis combien de temps je suis ici. Le temps, ici c'est exclus, les horloges ne marchent plus, le tic-tac des montres est dorénavant mort. Dire qu'avant, je pouvais dire que c'était insupportable et maintenant, je dois bien l'avouer, ce bruit affreux, ignoble, stressant: me manque. Je n'arrive pas à me situer, quel jour nous sommes, quelle saison ... Enfin, si ça se trouve, ici même les saisons sont détraqués. Rien ne marche ici, tout débloque, comme un cerveau malade. Alors oui, j'essaie vainement de tuer le temps, même s'il n'existe plus, autant essayer que de passer ses journées à tuer des ... bêtes ? Je ne sais même pas si on peut nommer ça des bêtes, ce sont des choses sur pattes avides de sang. Je me pose trop de questions, sans réponses évidentes, des questions idiotes. La seule réponse est: sombre crétin, tu es coincé ici, à moins que tu ne meurs encore, tu ne pourras jamais en sortir. Un rire nerveux sort de mes lèvres l'air de rien, mes pensées de condamné me font rire à un point énorme. Pourtant, je ne dois pas en rire, sinon je vais finir par perdre la raison: totalement. Pour le peu qu'il me reste, autant en prendre soin. Face à une fenêtre, dans cette salle pleines de potions abracadabrantes, je ne fais que penser, encore et encore. Puis un son, un bruit, un rire d'enfant transperce mes oreilles, un rire que je connais que trop bien. Mes yeux se tournent, mes yeux se lèvent, à gauche à droite, n'importe où mais rien. Non, il suffit, je dois occuper ma tête pour penser à autre chose. Mais, quand c'est votre tête qui vous fait subir de telles horreurs, comment faire ? Encore une question dont je n'ai pas la réponse.

Puis un visage apparait sous mes yeux, un corps d'enfant et ce sourire, ce sourire tellement ... mauvais. Le sourire de mon fils, encore et toujours qui me reste dans la tête, comme une affreuse mélodie. Je déglutis nerveux, recule et me heurte à la petite bibliothèque de cette salle, des livres tombent au sol, l'un concerne les potions. Mais, quitte à en faire, autant faire des expériences. « Papa, rejoins-moi, j'ai besoin de toi. » Des mots que j'entends chaque jours, des mots qui font mal, foutrement mal. Pourtant, le pire c'est que parfois on s'y habitue, ou du moins on essaie, mais rien. Les douleurs sont les mêmes, insupportables, alors, on ignore, on essaie de son mieux pour passer à autre chose. De toute façon, je n'ai pas tellement le choix, le choix ne fait plus tellement partit de mon vocabulaire. Attrapant les flacons de différentes couleurs et les autres babioles que je peux avoir sous la main. Je commence à faire couler le flacon bleu dans le flacon vert, mélangeant à celui-ci des genres d'insectes morts. Une fumée de couleur violette en sort, on se croirait dans un film du genre fantastique, magique. Un rire enfantin sort de mes lèvres et je m'amuse, tout en essayant d'ignorer, cette phrase tellement dure à entendre qui se répète. Tait-toi, je t'en supplie, je t'en conjure, tait-toi. Tu peux me regarder, tu peux rire, mais je t'en supplie, tait-toi Lysandre, tait-toi. Une chose en entrainant une autre, ma potion se transforme en une sorte de petit-être visqueux de couleur étrange, entre le brun et le rouge, je ne sais pas tellement. Cette chose commence à glisser sur la table pour finir par tomber au sol, en un bruit, comme un petit " plop " puis plus rien. Un petit nuage de fumée, la chose a disparue. Une odeur de brûlée s'échappe de la fumée, un simple rire s'échappe de mes lèvres, la voix s'éloigne petit à petit, mais ce corps d'enfant reste là, sans bouger, comme une statue de marbre. Un mauvais geste de ma part, une main qui part sans prévenir et voilà que les potions tombent au sol. Formant un nuage verdâtre et malodorant. Je m'étouffe à moitié dans toute cette fumée, puis l'idée géniale d'ouvrir al fenêtre me vient. Chose enfin faite, j'entends des bruits de pas, puis ils s'arrêtent tout à coup, Lysandre n'est plus là. Laissant place à une jeune femme blonde, la peau pâle, si pâle qu'on aurait crû un cadavre. Je secoue ma tête avant d'oser sourire. Puis tout à coup, elle va s'asseoir dans un coin, sans que je ne sache pourquoi. Ais-je fait quelque chose de mal ? Ses mains se glissent sur son visage frêle puis, le silence. Un simple et lourd silence, pesant. Un malaise s'installe, à mes yeux s'en est un. Je la regarde sans rien ajouter, puis je m'approche curieusement d'elle. Je me met à croupis face à elle, j'entends des sanglots, des larmes coulent le long de ses bras. Son visage est caché par ses mains. Je ne me suis jamais sentis au mieux dans ce genre de situation, je l'avoue. « Excusez-moi, mademoiselle ? Quelque chose ne va pas ? » Bien sûr qu'elle ne va pas bien sombre crétin, elle pleure.


Dernière édition par Z-C. Salem Åkerfeldt le Mer 30 Nov - 18:44, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: le monde a des dents, et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas. - novembre   le monde a des dents, et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas. - novembre Icon_minitime1Lun 31 Oct - 15:45

le monde a des dents, et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas. - novembre Tumblr_ltji9ijtMJ1r2ime6o1_500_large
We face the path of time, and yet I fight, and yet I fight this battle
all alone. No one to cry to, no place to call home. ◮ Salem

Novembre marchait sans arrêt. La vagabonde semblait hanter le pays des merveilles, elle n’avait aucun but et plus de boussole pour lui indiquer le nord. Plus aucun cap, le vent tournait sans même que la blonde ne s’en rende compte : rien n’allait rond. Elle se perdait peu à peu, elle perdait son chemin, elle perdait son sang-froid, elle perdait son contrôle. Elle se perdait comme elle l’avait perdu, lui. Mais pourquoi, pourquoi elle et pas lui, pourquoi lui et pas elle. Pourquoi avait-il fallu qu’il parte avant elle, pourquoi avait-il fallu qu’on choisisse de l’enfermer ici, loin de son unique raison d’être la femme qu’elle était avant. Et surtout, comment se libérer de ce pays et de ses infernales créatures. Pour appuyer ses dires, Novembre jeta un regard noir au monde qui l’avait accueillie. Son manque de sens de l’orientation la mena tout droit jusqu’au château de la reine blanche. C’était un endroit dérangeant, mais Novembre ne saurait dire pourquoi. L’atmosphère lui était désagréable ; tout était trop bon, trop beau, en comparaison avec le reste du pays. Novembre se montrait dans cet endroit terriblement plus méfiante. Il faut dire que la demoiselle en sait quelque chose des apparences parfois trompeuses. Ses pieds fins la menèrent dans une grande pièce rectangulaire qu’elle devina être la salle des potions. Elle observa de loin les diverses flacons et autres insectes servant aux mixtures les plus étranges d'un œil las, mort de vie. Peu lui importait les couleurs, peu lui importait les odeurs, peu lui importait la matière : elle n’était pas ici. Oh non, Novembre n’était pas ici. Elle était ailleurs, même si elle savait que c’était impossible, elle était ailleurs. Elle s’échappait, elle courrait, et puis plus rien. Il y avait son odeur, elle touchait son visage, ses cheveux fins, son torse, mariait ses jambes aux siennes, mêlait leurs deux souffles en un accord. Novembre aurait voulu rêver encore, se perdre dans ses bras d’acier, là où le monde lui semblait familier et sans danger. Mais elle ne pouvait se le permettre, c’était insensé et tout sauf preuve de maturité que de laisser son esprit vagabonder de la sorte alors que la réalité était là, et que personne ne pouvait rien y changer, elle était encore une fois impuissante. Cette manie de vouloir dessiner son destin, tout prévoir pour négliger les surprises et se préparer au futur. Ici elle avait tout perdu, ses règles, ses horaires, et même ses valeurs ne semblaient plus avoir lieu d’être. Alors oui, Novembre en avait honte, mais elle était faible, et aujourd’hui était un de ses jours où elle réfléchissait trop et où les questions sans réponses se multipliaient par dizaine, une journée ou le pays des rêves était son seul échappatoire.

Il y avait bien quelque chose pourtant, ou même quelqu’un qui n’avait pas attiré son regard au premier abord, mais qui était là, caché derrière des tubes à essais de diverses tailles et de diverses couleurs. Il avait le visage grave, le visage qui s’amuse pour se détourner de quelque chose, pour se changer les idées, même si elle-même savait très bien que ce n’était pas aussi simple. Mais il semblait s’amuser, vraiment, et Novembre le jalousa. Elle ne voulait pas déranger l’étranger et sa joie précaire, mais il dégageait quelque chose, un ressentiment, dans cette pièce, elle sentait la sécurité, et c’était cet homme qui semblait la procurer. Alors, sans le regarder elle rentra à grands pas, fixant sans réelle conviction un des coins de la pièce. Elle se doutait qu’il l’avait aperçue mais décida d’ignorer ce fait et se laissa glisser contre la paroi lisse. Ses genoux se joignirent mécaniquement, sans que le cerveau n’ait de signal à envoyer. Ses mains vinrent cacher son visage, ses si faibles mains. Elle ne voulait plus regarder, à quoi bon, même si fermer les yeux était la solution de facilité, c’était ce qu’elle choisit à cet instant. Mais quel besoin avait elle eut de pénétrer ainsi dans cette pièce, de déranger cet homme et de maintenant pleurer à ses côtés ? C’était ridicule, mais elle en avait besoin. Elle voulait pleurer le manque, pleurer pour se libérer. Alors non elle n’allait pas bien, mais cet homme avait sur elle un pouvoir insolent, celui de lâcher ses émotions, de laisser aller. Alors elle arrêta de prendre sur elle et affronta ses peurs, la peur d’enlever ce masque qui cachait jusqu’à son regard.

- Oh si vous saviez...

Un nouvel arrivage de sanglots captura le visage de la belle qui posa sans réfléchir son front contre l’épaule de son voisin. Elle avait besoin de tendresse, elle voulait un refuge, un endroit où quelqu’un serait là pour elle, quelqu’un qu’elle connaisse et qui la connaisse, comme Radoslav pouvait la comprendre.


Dernière édition par Novembre M. Florence le Mar 15 Nov - 17:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: le monde a des dents, et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas. - novembre   le monde a des dents, et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas. - novembre Icon_minitime1Mer 30 Nov - 18:45



Un long silence, un sanglot, tout est tellement répétitif. J'avoue être complètement perdu, je n'ai jamais été fort pour ce genre de choses. Rassurer les gens, surtout que normalement nous sommes censés être ... morts. Absolument tout le monde est mort ici, peut-être le contre coup de la vie à nouveau, fait déprimer cette jeune femme au teint si pâle ? Ou peut-être est-ce simplement, ce monde sans queue ni tête qui lui fait peur. Oh oui, si peur. Qui ne ressent pas la peur ici ? Peut-être quelqu'un de surhumain. J'en conçois, j'ai peur, affreusement peur et je me cache. Je me cache pour ne pas affronter la dure fatalité qu'est: tu n'es pas mort sombre idiot, tu es encore bel et bien en vie, jamais tu ne pourras mourir en paix. Ici, tu mourras comme un chien, dévoré par les bêtes, ou tu te suicideras, va savoir. Tout est étrange ici, on doit se battre, on doit simplement survivre. Comme si la vie d'avant n'était pas assez difficile comme ça, il a fallut en rajouter avec cette pauvre fille, allongée dans son lit de morte, quasi inerte. Avant, je ne croyais pas en la vie après la morte, avant je ne croyais en pas grand chose, juste le grand vide sombre et glauque. En tant que médecin, neurologue, je connais la mort, bien, trop bien justement. Peut-être que je la connais trop, à un point tel que j'ai perdu espoir en la suite. La mort, le commencement parait-il, selon certaines personnes. Alors non, peut-être qu'en ce moment je ne dirais pas commencement, je dirais juste: autre lieu, autre vie, autre monde. Des personnes croient en l'existence des extra-terrestres, d'autres en la réincarnation. Moi ? Je ne sais plus quoi croire. Au stade où j'en suis: j'évite de me poser trop de questions. Devant cette jeune femme à la peau de diaphane, je reste à croupis. Je la regarde sans rien faire, j'attends juste un mot, un geste, un petit rien pour me donner une aide. « Oh si vous saviez...» Malheureusement, je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête. Elle est fermée, comme une coquille et elle pleure, elle sanglote sans s'arrêter. Perdu, je suis simplement perdu.

« Est-ce à cause de cet endroit ? » Question stupide certes et je connais presque la réponse. Mais, je préfère demander. Si ça se trouve, elle se plait bien ici et déprime seulement à cause de ... Non, je ne sais pas du tout. Je ne connais rien d'elle, même pas son prénom, ni rien. Premièrement, il faudrait qu'elle se calme. Alors pour le peu que je puisse faire, je passe ma main sur son dos. Sa tête est posée sur mon épaule, je ne la rejette pas, je ne dis plus rien l'espace de quelques secondes et ne fait que la serrer en douceur, après tout, comment ne pas faire une dépression dans un lieu comme celui-ci ? Un long silence pesant s'installe, une certaine gêne venant de ma part je dirais même. Ce genre de situation, je déteste ça, voir une femme pleurer sans pouvoir rien faire, s'en est ... Frustrant. « Je ne sais pas quoi vous dire, en toute sincérité. Mais, vous devriez commencer par vous calmer. Ce n'est jamais très beau de voir des larmes souiller le visage d'une femme. » Un faible sourire s'affiche sur mon visage, tout en la redressant quelques peu, je passe mes mains sur ses joues, enlevant les larmes qui souillent son si beau visage. Ses traits sont bien dessinés, ses yeux d'un bleu presque bluffant et sa peau tellement blanche, qu'on croirait qu'elle vient d'ailleurs. « Si c'est cet endroit qui vous met dans un état pareil, essayez de relativiser la chose ? Chose facile à dire qu'à faire je le sais mais, c'est une nouvelle vie qui s'ouvre devant vous, peut-être pas des plus simples, mais c'est une nouvelle expérience à tenter, vous ne croyez pas ? » Oh sombre idiot. Salem ou l'art de vous balancer des âneries superbes. Au fond, j'essaie juste de me faire une raison. Plus facile à dire qu'à faire, dans tout les cas. « N'essaie pas de te rassurer, tu sais très bien que ça ne marche pas. Tu vas pourrir ici, mourir de folie papa. » Un ricanement, une voix que seul moi peut entendre. Je déglutis, avant de secouer ma tête, mon coeur rate un bon. Non, Lysandre tait-toi, arrête de me hanter comme ça. Son rire résonne dans ma tête à nouveau, comme une ignoble chanson, mes doigts se crispent et j'essaie de faire bonne figure, comme un comédien.
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MessageSujet: Re: le monde a des dents, et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas. - novembre   le monde a des dents, et quand l'envie le prend de mordre, il ne s'en prive pas. - novembre Icon_minitime1Sam 17 Déc - 13:55

Elle devait arrêter de pleurer, c’était stupide. Fini les caprices Novembre, tu es une grande fille maintenant. Sèche ces larmes et relève ta tête de l’épaule de l’étranger. Depuis quand te montres-tu si faible ? Depuis quand te l’autorises-tu ? Depuis et pour la première fois ici, parce que le temps est à la fois long et court. Parce que la vie n’est plus là, la mort non plus d’ailleurs. Parce que tu es perdue, perdue entre nulle part. Dans un monde qui n’est pas le tien et qui ne le deviendra jamais, un monde hostile à ta nature, un monde empreint d’une magie que tu ne peux comprendre. Une autre réalité que celle à laquelle tu dis t’apparenter. Un lieu qui t’est si étranger que tu aimerais le repousser, l’envoyer loin, très loin, par-delà les frontières de ton esprit. Tout oublier, fini de recommencer. Partir, et cette fois pour de bon. Alors pleurnicher sur cette épaule semblait être justifié. Un trop plein de tout, un trop plein de vide. Ce manque gout larme salé d’un amour abandonné, d’une vie inachevée, d’une envie de dormir, s’il vous plait, laissez-la dormir.

Novembre sembla pourtant réfréner ses sanglots, le long fleuve bleu qui tarissait ses yeux se transformant en un lac bien plus transparent, comme vidé d’espoir. Elle ne savait pas vraiment quoi regarder. Entre les tubes électriques de potions magiques, les grandes fenêtres et leur vue prédominant le jardin du château, les murs pâles de couleur ou encore ses pieds, recroquevillés sous ses jambes couleur nacre, elle choisit le regard de son voisin. Son regard était aussi rassurant qu'elle l’avait senti. Il exprimait la sagesse autant qu’il pouvait respirer la lassitude. Il était comme elle, il n’aimait pas ce pays des merveilles. Il lui manquait quelque chose ou quelqu’un, ou alors peut-être cherchait-il seulement de la solitude. Une solitude commune à Novembre, une solitude qu’elle aurait en d’autres termes appelée mort. Mais il n’y avait pas que cela dans son regard, il y avait également une certaine sollicitude envers la blonde et ses larmes. Elle l’en remercia silencieusement, lui promettant mentalement que si elle avait l’opportunité de s’en aller, elle partagerait la clef de la liberté avec lui. Comment s’appelait-il ? Aucune idée. Il avait les cheveux bruns d’un homme d’âge mûr, le front strié de rides trahissant celui qui réfléchit trop. Ses lèvres étaient fines mais présentes, cachées derrière une barbe dont elle ne connaissait la date de naissance. Il lui demanda si la raison de ses larmes était sa présence ici, plus simplement si l’endroit dans lequel ils se trouvaient tous les deux avait une quelconque relation avec celles-ci. Puis il ajouta une phrase idiote, composée du mot « nouvelle », « expérience », et « tenter ».

- Non, je ne trouve pas. Pas du tout. Je n’aime pas les expériences, j’aime les choses sûres et rationnelles. J’aime le véritable, le touchable. J’aime, j’aimerai ne jamais avoir atterri ici.

Ne jamais avoir atterri tout court. La blonde se leva, lassée du sol qu’elle trouvait froid, avec cette envie d’à la fois se cacher de lui, mais d’également se réfugier dans ses bras pour pleurer en paix. Comment pareil besoin pouvait-il s’exprimer en elle ? Rien ne s’expliquait plus. Elle attendit qu’il se lève, les jambes douloureuses, ses mains si crispées qu’elle pouvait voir le sang de ses veines circuler. C’était un spectacle étonnant bien qu’effrayant. Etait-il aussi fort qu’il voulait le montrer ? Il fallait qu’il parle, sinon bientôt d’autres larmes couleraient. Une solution pour ne pas penser à Radoslav, elle n’en voyait qu’une. Tordue mais réalisable. De pas minuscules elle s’avança, l’homme la dominant d’une tête pleine. Elle poussa ses frontières et rentra dans son périmètre, gouttant à la chaleur qui émanait de son corps pour s’y blottir encore un peu plus. Elle reposa son visage contre son épaule, à la différence près qu’ils étaient maintenant tous deux debout, et qu’elle ne pleurait pratiquement plus. Mais il était là. Radoslav non. Elle ne le touchait qu’avec sa joue posée là, son corps à elle éloigné d’une quinzaine de centimètres, ses mains ballantes dont elle ne savait que faire. C’était un appel à l’aide, un besoin de secours. Un sauve-moi qu’elle ne pouvait prononcer. Alors elle se contenta d’ « aidez-moi », aussi faible puisse-t-il être.
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