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 SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes

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MessageSujet: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Dim 21 Aoû - 20:42

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    J’aurais déjà dû retourner au village Champignon à cette heure-ci. Il ne fait pas bon de traîner dans le Bois si tardivement. Le soleil était en train de terminer sa course et allait bientôt « passer sous terre » pour aller se reposer et laisser la lune prendre la relève. J’ai toujours aimé assister au coucher de soleil, particulièrement ici, au Pays des Merveilles. C’est un des rares moments où il retrouve toute sa splendeur d’antan, il ne vous fait plus peur et vous ne vous y sentez plus en danger. Même les créatures sans-queue-ni-tête partageant ce monde avec nous, nous offre un répit où nous n’avons plus la peur au ventre de nous faire attaquer par je-ne-sais-quel oiseau-marteau. Le Monde des Merveilles respire le calme et la sérénité. Comme s’il n’avait jamais changé. Je me levai à contrecœur du rocher sur lequel je m’étais assise. Il fallait profiter de ce bref moment pour rentrer au village tant que les bêtes n’étaient pas de sorties et que je pouvais encore voir mon chemin grâce à la lueur rose-orangé du soleil couchant. Je marchai d’un pas léger, mais rapide, ignorant exactement à quelle distance je me trouvais des petites maisons en forme de champignons. Car ici, au bois de Tulgey, tous se ressemble et vous porte à confusion lorsque vous voulez retrouver votre chemin. C'est comme s'il s'amusait, au fur et à mesure que vous faites votre chemin, à rajouter une pierre par-ci ou un arbuste par là, identique à ceux que vous avez rencontrés quelques mètres plus tôt. Je m'étais déjà perdue maintes et maintes fois parmi les troncs d'arbres massifs à l'écorce rêche, et malheureusement, y est déjà fait des mauvaises rencontres m'ayant obligés à leur envoyer quelques grains de poivre. J'avançais d'un pas léger, mais rapide, vers la direction que je croyais avoir emprunté à l'aller. Le ciel prenait dorénavant une teinte violacé, ce qui me fit accélérer le pas. Faisant bien attention à où je mettais mes pieds, histoire de ne pas marcher sur une Ruine, sait-on jamais. Surtout que ces créatures me filent une pétoche. Moi, qui avait adoré les poupées toute mon enfance et même jusqu’à une date tardive de mon adolescence, leur petit visage de porcelaine aux orbites vides me donne la chair de poule. Bon, ce n'est pas tout ça, mais il faudrait vraiment que je rentre au village sinon j'allais me faire dévorer toute crue.

    Dorénavant, je ne pouvais plus distinguer clairement la couleur des feuillages des arbres m'entourant, je ne pouvais apercevoir que leur forme insolite, signifiant que l'obscurité s'était quasiment installé. Je ne cessais de guetter le moindre mouvement ou bruit, ne serait-ce qu'une brindille écrasée, qui aurait pu m'alarmer sur la présence d'autrui. Mais, pas de pot, toutes les créatures du bois de Tulgey ont des petits cris perçants et le pousse sans aucune raison apparente. Enfin, je finis par apercevoir les hauts champignons dépasser les arbres et de la fumée s'échapper de quelques cheminées. J'avançai d'un bon pas, lorsque j'entendis un infime petit bruit qui n'avait rien à voir avec celui qu'un quelconque animal aurait pu faire. Il avait été très bref et quasi inaudible. On aurait dit, une sorte de cliquetis. Un cliquetis de clochettes. Semblable à celui qu'une fée aurait pu laisser derrière son sillage. Mais l'imagination ne produisait pas de fées. Seulement des lutins sans cervelles et d'autres immondices. Je me retournai, un peu brusquement peut-être, et chercha la cause de ce bruit dans la pénombre presque complète. Désormais, le vent s'était levé et m'envoyait un mélange de toutes les senteurs de la forêt dans le nez. Je posai une main sur la surface lisse du bois de moulin à poivre, que je devais toujours avoir sur moi, conséquence tragique de l'accident d'Alice. Pendant un instant, je crus voir une silhouette humaine mais elle disparut tout aussi vite qu'elle m'était apparue. Je me demande bien quelle créature Alice a-t-elle encore créée. Puis je la vis à nouveau, la silhouette, mais cette fois-ci plus nette. Je pus distinguer -grâce aux quelques rayons de la lune- une jeune fille blonde, aux traits fins, très mince et aux pommettes presque saillantes. Je l'avais déjà aperçus au détour d'un champignon. Elle s'arrêta net lorsqu'elle me vit et j'entendis, pour la deuxième fois de la soirée, le cliquetis de clochettes, aussi furtif que la première fois. Nous nous fixâmes pendant quelques instants, sans prononcer un mot. Elle aurait très bien pu être une fée, si elle n'était pas si grande. Elle allait continuer sa route lorsqu'un coup de vent souleva sa jupe de quelques centimètres. Je vis un bref étincellement sur sa cuisse, vite recouvert par jupe. Mais qu'est-ce que c'était ? On aurait dit des bijoux. Sur la cuisse ? C'est un drôle d'endroit pour mettre des bijoux. Mais cela avait eu un éclat, qui était difficile à ne pas apercevoir dans une telle obscurité. En fait, cela ressemblait plus à des anneaux. Mais qui se serait implanté des anneaux dans la cuisse, volontairement ? Le temps que je parvienne à une conclusion m'avait paru comme une éternité, mais pas tant que ça puisque la jeune fille se trouvait toujours là et me regardait fixement, comme si elle cherchait une quelconque réaction pour savoir si elle pouvait continuer son chemin. « Qui est-ce qui t'a fait ça ? » lui demandai-je d'une voix peinée. « Ça doit te faire très mal non ? ». Je n'eus aucune réponse. « Viens, on va essayer de trouver quelqu'un au village qui puisse te les enlever. Tu ne te souviens plus de qui t'a fait ça ? » continuai-je, en lui prenant le bras avec douceur.




Dernière édition par Abbygaëlle C. Roseburry le Sam 27 Aoû - 9:33, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Lun 22 Aoû - 14:04

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René Daumal avait dit : « La véritable nuit est dans le coeur des fleurs, des grandes fleurs noires qui ne s'ouvrent pas ». Scarlett était rêveuse, presque déconnectée de ce nouveau monde auquel elle appartenait désormais. C'était comme être coincée dans un rêve : un rêve qui pouvait à tout moment tourner au cauchemar. Mais Scarlett n'avait pas peur de cela. Elle n'avait pas non plus peur de la nuit, qui s'insinuait doucement mais surement sur le pays des Merveilles. Bientôt, il ferait noir. Et chacun savait que les nuits étaient dangereuses dans le bois de Tulgey. Cela ne faisait même pas frissonner la jeune fille : elle était fragile psychologiquement, certes, mais pas peureuse. De toutes façons, elle avait eu depuis toujours un certain penchant pour les choses sombres, la violence et la douleur.

Alors que le soleil se couchait derrière les falaises blanches à l'orée du bois, et que la lune prenait sa place de Reine de la nuit, Scarlett grimpa à un arbre. Elle monta sur un champignon bleu pour se hisser sur la plus basse branche d'un arbre dont elle ne connaissait pas le nom : il avait tout aussi bien des feuilles de chênes que des épines de pin. Étrange. Mais tout l'était, ici-bas. Elle monta encore un peu plus haut, puis s'appuya le dos contre le tronc épais, en équilibre sur une grosse branche. Là, elle respira l'air frais et tendit l'oreille. Il y avait quelques ululements, des petits bruits de frottements non identifiables. Des bruits qui ne rassurent pas, d'ordinaire. Il aurait peut-être été temps de retourner au village-champignons. Mais Scarlett n'en avait aucune envie : et ici, on pouvait faire ce dont on avait envie, il suffisait d'en assumer les conséquences. « Blackbird singing in the dead of night ; Take these broken wings and learn to fly ; All your life ; You were only waiting for this moment to arise », chantonna-t-elle, prise d'une envie soudaine. Elle avait toujours aimé les Beatles, la chanson Blackbird tout particulièrement. L'atmosphère de cette nuit-là, au pays des Merveilles, lui avait fait pensé à cette chanson. Elle bougeait la tête en suivant un rythme que seule elle semblait entendre, les yeux mis-clos. En toute quiétude ... Quelque chose la tira de sa torpeur. Ou plutôt, quelqu'un. Scarlett se redressa si vite qu'elle faillit tomber de son arbre. Elle se rattrapa de justesse et baissa la tête : quelqu'un passait justement sous son arbre, sans la voir évidemment. C'était une femme, avec de longs cheveux roux. D'en haut, Scarlett ne distinguait que ça. Surtout que la pénombre commençait à se faire lourde, limite oppressante. Elle se laissa glisser en s'accrochant du mieux qu'elle put, discrètement, de l'arbre et se réceptionna sur ses pieds nus - elle ne portait plus de chaussures depuis quelques temps.

La blonde avait une curieuse envie de suivre la rousse : elle céda donc et la fila doucement. Ses cheveux blonds relâchés, voletaient derrière son dos à chacun de ses pas, tout comme le bas de la fine robe blanche qu'elle portait. Celle-ci était courte : elle lui arrivait mi-cuisses. La robe couvrait à peine les anneaux dorés de Scarlett, qui produisaient un doux bruit scintillant lorsqu'elle se déplaçait. La jeune femme voyait nettement l'autre personne devant elle, à quelques mètres. Sans faire exprès, elle marcha sur une petite branche qui craqua sous son pied nu. Scarlett fit la grimace et se déplaça le plus rapidement possible derrière un arbre : la rousse se retournait. Elle attendit un moment, puis poursuivit son chemin. Scarlett crut qu'elle s'était éloignée, qu'elle était partie et donc, que la voie était libre. Voilà pourquoi elle se présenta sans se cacher et s'avança au clair de lune. Malheureusement, la rousse était toujours là, Scarlett la voyait maintenant. Elle se figea dans une expression qui lui donnait encore plus de ressemblances avec les petites poupées de porcelaine. Les deux femmes se jaugèrent du regard pendant un moment, puis Scarlett tourna la tête et s'apprêtait à poursuivre sa route vers le village-champignons. Mais cela ne se passa pas comme prévu : au même moment, il y eut un violent coup de vent qui souleva sa robe blanche, dévoilant un court instant ses cuisses blanches, mais surtout ses anneaux dorées. Ils étincelaient à la lumière lunaire. Un court instant, Scarlett parut affolée. Impossible que la rousse ne se soit pas rendu compte des anneaux, ils ne passaient pas inaperçus. La blonde regarda l'autre femme, qui semblait plonger dans des réflexions profondes. Elle se demandait surement ce qu'elle avait vu. Elle semblait à la fois choquée et indécise. « Qui est-ce qui t'as fait ça ? », finit par dire la rousse d'une voix attristée. Scarlett, qui allait vraiment reprendre son chemin, se figea de nouveau, sans répondre. Inutile de poser la question : elle savait très bien que la rousse faisait allusion à ses anneaux. « Ça doit te faire très mal non ? », poursuivit-elle, toujours dans le même ton. Scarlett ne répondit toujours pas, serrant les cuisses à s'en faire mal. « Viens, on va essayer de trouver quelqu'un au village qui puisse te les enlever. Tu ne te souviens plus de qui t'as fait ça ? », dit la femme en s'approchant d'elle doucement pour lui prendre le bras. Cette fois, Scarlett réagit : elle se dégagea de l'étreinte et son interlocutrice et s'écarta d'elle, une expression vague au visage. « Je crains que tu sois bien loin de la vérité », répondit Scarlett d'une voix enfantine. Le tutoiement lui venait naturellement. « Je ne veux pas qu'on me les enlève, au contraire ». Elle hocha la tête, comme pour approuver ce qu'elle disait. Devant l'air incrédule de l'inconnue, Scarlett ne put que sourire timidement.

crédits : sulky, velvet♦irony, mishmish
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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Lun 22 Aoû - 19:14

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    Je regardai la jeune fille blonde avec un grand sourire chaleureux qui, je l’espérais, signifiait « tu peux me faire confiance, je ne te ferais pas de mal ». Mais la demoiselle leva ses yeux vers moi et dégagea son bras de l'étreinte de ma main. L'avais-je frustré, vexée, blessée ? Quelque peu choquée par ce brusque mouvement, je lui jetai un regard plein d'incrédulité et d'incertitude. Après tout, je ne lui voulait aucun mal. Au lieu de s'enfuir, ce que j'aurais cru être la chose à faire après une telle réaction, elle n'avait pas bougé d'un pouce. Nous restâmes là quelques instants qui me parurent une éternité mais qui aurait très bien pu être des millisecondes. Ici, au Pays des Merveilles, on perdait la notion du temps. Ou plus exactement, il donnait l'impression de varier en fonction de la qualité de nos interactions ou actions ; si vous vous ennuyez, il passe très lentement, mais lorsque vous vous amusez, il passe si rapidement que vous pouvez à peine le voir s'écouler. « Je crains que tu sois bien loin de la vérité ». Je la regardai stupéfaite par ces paroles que je n'attendais plus. La voix de mon interlocutrice était douce et enfantine complètement opposé au ton sec qu'avait eu ces mots sur moi. Je voulais simplement l'aider. Elle paraissait si fragile, comme une poupée de cire qui, au moindre mouvement un peu trop brusque, se casserait en milles morceaux impossible à recoller. « Je ne veux pas qu'on me les enlève, au contraire » reprit-elle, de la même voix doucereuse, tout en hochant la tête et souriant légèrement. Je pris quelques secondes pour intégrer ses paroles et les comprendre. C'était-elle vraiment planté ces anneaux dans sa cuisse, de bon cœur ? Il devait y en avoir au moins une dizaine, de ce que j'ai pu apercevoir pendant un bref instant. Je m'assis sur une souche se trouvant à proximité. Bizarrement, la jeune fille était restée là, immobile et silencieuse. Attendait-elle une parole de ma part ou restait-elle là seulement par curiosité ? « On doit se sentir horriblement mal pour vouloir se faire souffrir soi-même à ce point. » dis-je pour simple réponse. Je ne su pas quelle réaction eu la jeune fille car j'étais en pleine observation des étoiles, maintenant pleinement visible, le soleil s'étant bel et bien aller prendre du repos bien mérité. Puis mon regard quitta les étoiles pour se fixer sur la lune. J'avais toujours eu une préférence pour la lune, même si j'apprécie beaucoup son acolyte de jour. J'aurais adoré y poser un pied, rien que pour voir ce que ça faisait et quel vue magnifique on devait avoir sur les autres étoiles et planètes. Le peu d'archive du fameux vingt juillet mille neuf cent soixante-neuf ne m'ont jamais suffit. Je voulais y poser mon propre pied. Mais je n'ai jamais eu le courage de faire les études nécessaire pour devenir une astronaute et je n'en aurai sans doute pas eu les capacités. J'ai finis libraire, à vendre les histoires qui me plaisaient temps, ce qui n'est pas plus mal après tout. « Je t'ai pris pour une fée. » repris-je, sortis de mes pensées. Mes yeux cessèrent de regarder le ciel pour fixer les yeux bleus-gris se trouvant en face de moi. Ceux-ci paraissaient confus. Cette réaction n'est pas singulière lorsqu'on me parle. Soit je m'égare et parle d'un tout autre sujet, étant la seule à trouver un point commun avec le sujet de départ. Soit je ne dis que la moitié de ce je pense, croyant bêtement que l'autre partie est évidente de sens. Mais pourquoi saurait-elle pour quelle raison je l’assimilais à une fée ? C'était pour une raison tellement futile après tout. La pauvre avait l'air un peu perdue, alors je me décidai enfin à m'expliquer. « Avec le bruit qu'on fait tes anneaux. On aurait dit un cliquetis de clochettes. » continuai-je, d'un ton enfantin. C'était tout de suite plus compréhensible. La jeune fille me regarda avec un petit air timide, mais affichant tout de même un petit sourire. D'ailleurs, je me rendis vite compte que nous nous n'étions toujours pas présentées ; il fallait y remédier : « Je m'appelle Abbygaëlle. » dis-je d'une voix enjouée tout en me levant d'un pas léger et silencieux, faisant voler mes cheveux roux au vent. J'adressai un de mes plus beaux sourires à la demoiselle toujours debout, en face de moi. Elle m'avait l'air très sympathique et je serais peiné de m'en faire une ennemie.




Dernière édition par Abbygaëlle C. Roseburry le Jeu 25 Aoû - 11:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Lun 22 Aoû - 20:02

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La situation était étrange : Scarlett ne connaissait pas cette fille, cette fille ne connaissait pas Scarlett. Et pourtant, elle savait déjà le plus grand secret de la blondinette : ses anneaux, sa souffrance, son plaisir. Avec la rousse donc, cela faisait deux personnes au courant de l'affaire : en plus de son frère Séraphin. Scarlett eut une pensée pour lui : pour ses cheveux blonds soyeux, ses yeux bleus comme les siens, sa carrure d'athlète et son sourire éclatant. Il lui manquait, c'était indéniable. Elle l'avait aimé, d'une façon qui aurait fortement déplut à leur mère. Mais lui aussi, l'avait aimé. C'était un beau souvenir, qu'elle voulait garder intact à jamais.

Scarlett souriait toujours, observant la rousse qui paraissait à la fois incrédule et totalement incertain. Elle la regardait toujours lorsque cette dernière s'assit sur une souche d'arbre, jusque là invisible aux yeux de Scarlett. La blonde ne bougeait pas. Elle aurait pu partir, mais sans savoir pourquoi, elle n'y pensait pas. « On doit se sentir horriblement mal pour vouloir se faire souffrir soi-même à ce point. », finit par dire la jeune femme. Cette fois, la réponse de Scarlett ne se fit pas attendre : « Non », répondit-elle d'un ton abrupt mais presque inaudible. Peut-être même que l'inconnue n'avait pas entendu : elle était maintenant perdue dans la contemplation du ciel étoilé. Pour l'imiter, Scarlett jeta un rapide coup d'oeil à la voûte céleste : malheureusement, ça ne l'avait jamais passionné. Il y eut un silence : Scarlett ne savait que dire. Elle se sentait comme mise à nue, maintenant que la fille avait vu. C'était quelque chose de si personnel ... La jeune femme en était presque étourdie. « Je t'ai prise pour une fée », finit par lâcher l'inconnue, toujours assise sur sa souche. Scarlett, elle, était debout et se contenta d'hausser un sourcil. Miss Lenham, une fée ? C'était bien la première fois qu'on lui disait ça. Peut-être cette fille était-elle encore plus dérangée qu'elle - ou alors, folle d'une toute autre manière. Elle ne savait toujours pas comment réagir. « Avec le bruit qu'ont fait tes anneaux. On aurait dit un cliquetis de clochettes », se justifia la rousse. « Ah », se contenta de faire Scarlett. Elle n'était décidément pas très bavarde, ce soir. Subitement, la jeune fille se releva de sa souche et s'approcha à grands pas enjoués de Scarlett, avant de se présenter, toute guillerette : « Je m'appelle Abbygaëlle ». Scarlett l'observa un court instant, puis sourit et dit : « C'est long, Abbygaëlle. Je t’appellerais Abby. Moi, je m'appelle Scarlett ». La blonde faillit serrer la main d'Abby, mais se rétracta. Elle n'avait jamais serré la main de personne, mais avait vu des gens le faire, lorsqu'elle marchait dans la rue, ou dans la boutique de fleurs. Bref, finalement, ça lui semblait un peu trop protocolaire pour l'occasion. Elle sourit, puis reprit presque immédiatement une expression plus sérieuse, presque triste : « Tu n'étais pas censée voir mes anneaux, c'est quelque chose de personnel et un secret que je voulais garder pour moi », fit-elle en scrutant les bois autour. Elle ne savait pas si cette Abby était une personne de confiance, et encore moins si elle pouvait la comprendre. Scarlett tourna sur elle-même avant de refaire face à Abbygaëlle. « Tu connais un de mes secrets, dis moi l'un des tiens », s'exclama-t-elle sur un ton un peu trop brusque. Puis elle se radoucit, étirant ses lèvres en un sourire aimable.



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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Mar 23 Aoû - 12:06

SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes 432088002

    La jeune fille se contenta de me fixer pendant quelques instants, mais qui me parurent beaucoup plus court qu’auparavant. Maintenant que nous avions commencé à échanger quelques paroles, le temps filait beaucoup plus vite. Subitement, cette rencontre avait pris un tour intéressant. Elle se tenait toujours là debout et je finis par me demander si elle n'allait pas continuer son chemin et me laisser là comme une pauvre idiote, emportée par son enthousiasme. Peut-être paraissait-je trop décalée. Pourquoi donc avait-il fallu que je lui dise qu'elle ressemblait à une fée. J'aurais dû me taire. Comme d'habitude. « C'est long, Abbygaëlle. Je t’appellerais Abby. Moi, je m'appelle Scarlett ». Je fus surprise la prise de parole de la blonde, qui se prénommait donc Scarlett. C'est joli. Mais c'est long. Tant pis, je lui trouverai bien un surnom un jour. Scarlett s'avança et fit un infime mouvement avec son bras droit, mais elle se rétracta tout de suite après. La demoiselle me paraissait mal-à-l'aise et je ne peux dire si c'était à cause de ma présence ou simplement du fait que je sois une rencontre non planifiée. Puis finalement, elle me sourit avec le même sourire insouciant qu'au début de notre conversation. Mais son sourire s'efface pour laisser place à une expression plus dure, plus triste. « Tu n'étais pas censée voir mes anneaux, c'est quelque chose de personnel et un secret que je voulais garder pour moi ». Tout le long de sa phrase elle avait fixé la forêt nous entourant dont on ne pouvait plus distinguer grand-chose par l'obscurité qui se faisait de plus en plus étouffante. Je me demandais bien pourquoi elle s'était plantée ses anneaux dans sa propre peau, mais c'est sûrement impoli de demander une telle chose. Mais je savais pertinemment que je ne pourrais pas me retenir de la poser très longtemps, aussi impolie soit-elle. Je ne comprends pas les gens se faisant souffrir ou leurs proches, volontairement, tout comme ceux qui décidaient de mettre fin à leur vie de leur propre gré. Ils sont ou étaient dans une mauvaise passe, mais aussi difficile que cela puisse paraître, on s'en sort toujours. Si l'on tombe sept fois, il faut se relever huit fois. Mais après tout, peut-être que ces anneaux ne lui faisait pas de mal, qu'ils ont seulement une signification particulière pour elle. J'avais tellement de questions au sujet de ces anneaux que je ne savais pas par où commencer. « Tu connais un de mes secrets, dis moi l'un des tiens » Stupéfaite, je tournai ma tête vers Scarlett. Elle avait cessé de regarder les bois des alentours et me regarder maintenant droit dans les yeux. Je mis mes questions dans un coin de ma tête et lui répondit très calmement, ma voix dénué d'expression particulière : « Je n'ai pas de secrets. Je ne sais pas les cacher, alors je n'en ai plus ». C'était la pure et simple vérité. Je n'avais pas de « secrets » à proprement parler. Seulement un fait que je ne voulais même pas m'avouer moi-même, car se serait en contradiction avec tous ce à quoi j'ai crue toute ma vie. Et puis je suis une terrible menteuse, je ne sais pas cacher mes émotions, mes peurs et mes « secrets ». Contrairement à ceux de mes proches, que je pourrais garder jusqu'à la tombe. Ou plutôt ma seconde mort. Mais la jeune fille m'intriguait et puis c'était équitable ; je savais quelque chose sur elle qu'elle voulait taire alors je devais lui dire quelque chose, comme monnaie d'échange. « Je ne crois plus au prince charmant. Ce n'est qu'un mirage pour faire espérer les petites filles tout au long de leurs vies, des petites filles comme moi. Ce n'est qu'un tissu de mensonge. Personne n'est venue me sauver sur son cheval blanc et son armure étincelante. Celui que j'avais pris pour mon chevalier servant ne m'a pas sauvé la vie, bien au contraire. Il me l'a ôtée de ses propres mains. ». Toute la rancœur que j'avais gardée en moi depuis ma mort était ressortie d'un coup et j'étais pleine de rage. Mes yeux commençaient à s'embuer, non pas par tristesse, mais par colère. Scarlett ne dit rien pendant quelques instants et à vrai dire je ne saurai dire l'expression qu'elle affichait sur son visage, mes yeux étant rivés sur le sol. Me voilà en train de m'apitoyer sur mon sort alors que nous avions tous subit plus ou moins le même et à raconter des paroles de gamine, auquel j'avais malheureusement toujours cru, à la première venue. Pathétique, j'étais pathétique.




Dernière édition par Abbygaëlle C. Roseburry le Jeu 25 Aoû - 11:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Mer 24 Aoû - 13:09

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Scarlett demandait un secret en échange. C'était une affaire équitable après tout, elle ne voyait pas là une quelconque demande malsaine. Un secret contre un secret, rien de plus, rien de moins. Pourtant, Abbygaëlle parut déstabilisée par cette demande. Peut-être la trouvait-elle incongrue, ou trop indiscrète. Il y eut un bref silence, durant lequel Scarlett ne quitta pas des yeux son interlocutrice, qui finit par répondre : « Je n'ai pas de secrets. Je ne sais pas les cacher, alors je n'en ai plus ». La voix était calme. Scarlett ne put s'empêcher qu'Abby lui mentait. Sa voix était justement beaucoup trop calme, son ton beaucoup trop plat. Et puis, tout le monde a un secret, plus ou moins gros, plus ou moins dur. Mais tout le monde en a un. Le principe d'un secret, évidemment, était que personne n'en connaisse la teneur à part l'intéressé. Mais Scarlett demandait une exception. Elle s'était sentie très mal, comme violée dans son intimité, lorsqu'Abby avait vu ses anneaux. Elle voulait donc, en retour, apprendre quelque chose sur Abby. Quelque chose que personne ne savait, que cela soit croustillant ou pas. C'était la moindre des choses. Scarlett resta calme, et ne dit rien. Elle attendit, laissa un peu de temps s'écouler lentement, au cas où. Abbygaëlle changerait forcément d'avis. Ce fut le cas.

« Je ne crois plus au prince charmant. Ce n'est qu'un mirage pour faire espérer les petites filles tout au long de leurs vies, des petites filles comme moi. Ce n'est qu'un tissu de mensonge. Personne n'est venue me sauver sur son cheval blanc et son armure étincelante. Celui que j'avais pris pour mon chevalier servant ne m'a pas sauvé la vie, bien au contraire. Il me l'a ôtée de ses propres mains », finit par avouer la rousse. Il y avait une telle amertume dans sa voix ... de la colère aussi. Sous les grands yeux bleus de Scarlett, ceux de la rousse commençaient à briller des larmes qu'elle tentait de retenir. Pour masquer son émotion, Abby baissa la tête et contempla le sol, silencieuse et pitoyable. La blondinette réfléchit un moment : avait-elle cru au prince charmant, elle ? Oui, sans doute. C'était légitime après tout : avec tout les contes, les dessin animés Disney à l'eau de rose qui berçaient l'enfance de chaque petite fille, de chaque petit garçon. Scarlett avait toujours cru que son prince à elle, n'était ni plus ni moins que son frère aîné, Séraphin. Oh, elle l'avait tant aimé ... D'un amour sale, aux yeux des autres. Nul doute que certains jours, elle avait détesté être sa soeur. Elle aurait voulu être autre chose, mais ce n'était pas possible. Elle s'était bercée de doux rêves, pour se ramener à la réalité en se faisant mal. C'était peut-être aussi pour ça, qu'elle s'était plantée dix-huit anneaux dans les cuisses. A ce jour, elle n'en avait plus que quinze : trois petites cicatrices rondes et propres les avaient remplacés.

Il fallait briser le silence, absolument. Mais Scarlett n'avait jamais été doué pour réconforter les gens, encore moins ce qu'elle ne connaissait pas, ou très peu. Elle ne pouvait pas trouver les mots justes, c'était au-delà de ses faibles capacités. De plus, elle n'avait jamais eu d'amis, de son vivant. Elle n'avait pas connu l'amitié, ses joies et ses peines. Elle n'avait connu que sa mère, son frère, et les clients de la boutique, ombres fugitives dans sa si courte vie. Elle ne se sentait pas capable de réconforter Abby. « Bien sur que non, ça n'existe pas les princes charmants, à part dans les films et autres dessins animés », finit-elle par dire sur un ton neutre. Gênée, elle se rendit compte que ce n'était peut-être pas ce qu'il fallait dire, et s'en mordit la lèvre inférieure. « Pourquoi t'as-t'il tué ? », demanda-t-elle sur un ton innocent. Peut-être était-ce la chose à dire, peut-être pas. En fait, elle n'en savait rien. Mais Scarlett n'était pas du genre à se soucier des conséquences.

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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Mer 24 Aoû - 18:43

SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes 432088002

    Je ravalai mes larmes avec colère. Je n'avais jamais dit à personne, ce que je venais de sortir à une inconnue. Tout le monde est persuadé que je crois toujours à ces jolies petites histoires toutes roses. J'y crois toujours, certes, mais moins qu'avant, beaucoup moins. J'étais perçue comme la petite fille rêvant éternellement de princesses, princes charmants, chevaliers servants et de châteaux plus beaux les uns que les autres. Mais j'ai hérité d'un fou se faisant passer pour un prince, mon prince, d'un chevalier en armure de sang séché m'ayant attiré des ennuis sans m'en sauver et d'un château appartenant à une des plus abominables personne dans ce monde insensé où bon nombre de flots de sang ont couler. En réalité, je n'ai eu qu'un cauchemar déguisé en conte de fées qui avait pour seul but de m'achever. Chose faite, mais qu'à moitié, me voilà obligé de déambuler dans cet univers instable, où tout peut changer en un rien de temps, sortit de l'imagination d'une simple fillette aussi naïve et sujette aux rêveries que moi, qui ne contrôlait plus son œuvre celle-ci se détruisant plus chaque jour. J'étais désormais obligée de porter un moulin à poivre et une ombrelle sur moi pour me battre pour ma vie si j'avais le malheur de rencontrer une bête aussi effroyable que loufoque. Mais il fallait me ressaisir, du moins laisser paraître que je n'étais pas meurtrie. Que je savais où j'en étais, que je savais ce que je croyais et ce que je ne croyais pas. Car maintenant, tout est confus dans ma tête, je ne sais plus quoi penser. Mais je ne veux pas créer de problèmes, alors je vais prétendre que tout va bien. Histoire de faire peut-être croire à quelqu'un d'autre, ces jolies petites histoires toutes roses. Je reniflai silencieusement, pour ne pas troubler la tranquillité sans bruit des alentours. Scarlett n'avait pas dit un mot depuis mon monologue. Je devais lui sembler lunatique, souriant un moment, aux bords des larmes celui d'après. Me rappelant ma résolution, je ravalai mes larmes une dernière fois, avant d'esquisser un faible sourire, mais franc, sur mon visage et de porter mon regard sur la demoiselle plutôt que le sol terreux, sec et parsemé de feuilles. Je voyais très bien qu'elle désirait dire quelque chose, mais ne devait pas savoir quoi. Elle ne devait pas être très sociable et relationnelle. Je m’apprêtais à lui dire que j'allais bien, la fatigue et l'environnement bancal de ce monde m'ayant fait craqué mais c'est elle, finalement, qui prit la parole : « Bien sûr que non, ça n'existe pas les princes charmants, à part dans les films et autres dessins animés ». Elle avait raison. Mais pourquoi donc avais-je cette boule au ventre qui s'était formé lors de la prononciation de ses mots ? Ce n'était que la vérité. Ça n'existe pas. Mais j'y crois. Toujours. Un peu. Je ne peux pas m'avouer que tout ce dont j'ai pu croire n'était que mensonges, bien tout ce que j'ai pu dire. Vingt-deux années de croyance ne pouvaient pas s'évanouir aussi rapidement que lorsqu'on souffle sur la flamme d'une bougie. Scarlett se mordit la lèvre inférieure. Elle avait l'air profondément mal-à-l'aise. C'est vrai que sa remarque n'était pas des plus favorables à prononcer après ma tirade. Ce n'était pas vraiment comme cela qu'on remontait le moral aux gens, mais je n'y fis guère attention. « Pourquoi t'as-t'il tué ? » me demanda-t-elle brusquement mais d'une voix douce. Cette fois-ci, la remarque me fit bien plus d'effet que la précédente. Elle me prit de court avec sa question inopinée. Ou peut-être qu'elle allait de soi. Devais-je dire la vérité ou mentir ? Je ne savais pas mentir et puisque nous étions dans les confidences, allons-y jusqu'au bout. « Pour la simple raison, que j'ai embrassé un autre. » dis-je d'une voix douce, un sourire timide aux lèvres. Ce n'est pas que je trouvais ça drôle, non, loin de là, mais tout simplement pour lui faire comprendre que j'avais réussi à ravaler mon amertume. Je cueillis un brin d'herbe à mes pieds et le fit tourner entre mes doigts. « Son frère. Ils ne s'étaient jamais très bien entendu et apparemment mon fiancé est très jaloux et peu sain d'esprit. Alors il m'a tuée. Pour que je reste avec lui « pour toujours » » repris-je d'une voix plus enfantine et naïve. « Ce qui est plutôt bête, vu que lui est toujours vivant et moi ici » continuai-je, une pointe d'humour se détachant de mes mots. Je regardai Scarlett avec le plus de sympathie possible et lui fit un grand sourire. J'appréciai déjà beaucoup cette fille, je ne saurais dire pourquoi, et je suis persuadé que nous pourrions très bien nous entendre. Sûrement était-ce dû à la relation de confiance que nous venions d'instaurer entre nous, malgré nous.

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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Lun 29 Aoû - 21:02

Que ce fut la bonne réponse à donner ou non, Scarlett obtint ce qu'elle avait voulu : une quelconque réaction d'Abby. Pas si mauvaise, au final. Peut-être la blondinette avait-elle finalement quelques dons pour trouver les mots justes - m'enfin, elle n'y croyait pas trop non plus. Et puis, Abbygaëlle ne parlait toujours pas. Scarlett avait juste décelé dans son regard un petit quelque chose - un elle-ne-savait-quoi - : bref, une réaction. Positive, négative, elle n'aurait su le dire. Alors, Scarlett porta le coup de grâce - involontairement évidemment, cette jeune fille est la douceur incarnée - en demandant à haute voix à son interlocutrice rousse pourquoi donc son fiancé idéalisé en prince charmant l'avait assassiné. C'était la question que toute personne normale poserait : Pourquoi ? Comment ? Il y a forcément une explication rationnelle, quelque chose de croustillant même. Un truc intéressant, quoi. Cette question là fit beaucoup plus d'effet que la précédente, impossible de nier l'évidence. Scarlett avait du touché un point sensible, enfin. La belle avait donc un secret. Vu la tête qu'elle faisait, ce qu'elle s'apprêtait à répondre, elle ne le criait pas sur tout les toits. « Pour la simple raison, que j'ai embrassé un autre », finit-elle par lâcher comme si elle avouait un pêché impardonnable au prêtre dans le confessionnal d'un église chrétienne. En tout cas, elle s'attendait surement à produire l'effet d'une bombe. Scarlett se contenta d'hocher la tête, d'hausser les épaules tout en faisant la moue. L'air de dire " mouais ". Scarlett n'avait pas eu de contact avec le monde réel, les interactions entre gens normaux, tout ça, lorsqu'elle était vivante. Du coup, elle n'avait pas vraiment la notion du scandaleux. Alors elle ne répondit rien, se contentant de la regarder ramasser un brin d'herbe pour jouer avec, d'un air rêveur qui convenait certainement à son caractère, et à la situation présente. « Son frère. Ils ne s'étaient jamais très bien entendu et apparemment mon fiancé est très jaloux et peu sain d'esprit. Alors il m'a tuée. Pour que je reste avec lui " pour toujours " », reprit la rousse en continuant de jouer avec son brin d'herbe, sans regarder Scarlett, qui n'eut toujours aucune réaction. « Ce qui est plutôt bête, vu que lui est toujours vivant et moi ici ». Cette fois, Abby releva la tête et fit un grand sourire à Scarlett, qui le lui rendit, en plus timide. Il fallait absolument qu'elle dise quelque chose, mais elle ne savait quoi. Elle fit quelques pas, allant dans l'obscurité puis revenant à la lumière du clair de lune, en face d'Abby. A chacun de ses pas résonnaient le cliquetis de clochettes - ses anneaux dorées, en fait. Sa souffrance, son plaisir. L'idée lui vint comme ça, mais elle pensa immédiatement que cette Abbygaëlle était une fille bien. « Était-ce un secret ? », demanda-t-elle, une lueur non identifié dans ses yeux bleus. Si c'était le cas, alors Scarlett en serait contente : les deux jeunes femmes seraient quittes. Abby connaîtrait le secret de Scarlett, et inversement. « Si c'est le cas, c'est un joli secret. Tu es déçue, c'est certain. Mais ... enfin je trouve que c'est un joli secret », continua Scarlett. Ses paroles lui semblaient dénuées de sens : peut-être était-ce le cas, ce n'était pas la première fois. Il y avait quelque chose dans le regard d'Abby, dans sa façon de se comporter qui l'incitait à parler, même pour ne rien dire. Elle inspirait la confiance, certainement. Mais Scarlett, inhabituée aux relations sociales normales, n'aurait su le dire, encore moins le penser. Elle ne savait pas ce qu'était l'amitié, à part ce qu'on en lui avait dit, ce qu'elle avait vu. Mais elle avait l'impression que cette conversation nocturne était les prémices d'une amitié. Une amitié basée sur un instant fugitif, sur des secrets partagés.

[hj : désolée pour le retard, et pour la qualité :cute: I love you]


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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Mer 31 Aoû - 15:49

    À nouveau, un silence pesant s'installa au-dessus de nos têtes. Scarlett me rendit un sourire, hésitant, mais tout de même. J'étais maintenant certaines que les relations humaines n'étaient pas le point fort de la jeune fille. À chacune de mes phrases, elle me donnait l'impression de chercher ses mots. Certes, notre conversation n'était pas des plus communes mais je ne comprenais pas pourquoi elle hésitait sur ses paroles. D'ailleurs, Scarlett s'éloigna pendant un instant, ne pouvant plus l'apercevoir à cause de l'obscurité pesante, n'entendant que ce cliquetis de clochettes à chacun de ces pas, résonnant dans le silence des alentours. Je crus pendant un moment qu'elle allait partir, me laissant seule ici, mais cette pensée s'efface bien vite lorsque je la vis revenir à la lumière que nous offrait avec bonté la lune. Puis, elle s'arrêta soudainement, en face de moi et me demanda d'une voix innocente : « Était-ce un secret ? ». Sa question me surpris. En était-ce un ? Je n'y avais jamais réfléchi. Peu de personnes savait les réelles circonstances de ma mort, une honte pour moi même si ce n'était qu'un baiser ; une raison inutile pour me tuer. En réalité, personne n'est au courant. Sauf elle. Scarlett. Une inconnue rencontrée au détour d'un arbre dans un pays s'effondrant et devenant plus cruel de jour en jour. Mais c'était peut-être ce que l'on appelait le destin, une des rares choses à laquelle je n'ai jamais cru. « Si c'est le cas, c'est un joli secret. Tu es déçue, c'est certain. Mais ... enfin je trouve que c'est un joli secret » repris-t-elle d'un ton doux. Un joli secret. L'était-ce vraiment ? Je me rendis alors compte que cette jeune fille frêle était beaucoup plus naïve que moi. Ou comme moi, avant. Avant que je meure assassinée. Ne savant quoi répondre sur le moment, je pris la même tactique qu'avait mon interlocutrice ; garder le silence. Je contemplai mes longs cheveux roux, les tortillant et les faisant passer entre mes doigts. Finalement, je me décidai enfin à lui répondre. « Je ne l’ai jamais dit à personne, alors je suppose que c’est un secret, oui. ». J’en étais venue à cette conclusion, que oui c’était un secret. Futile pour certains, en cachant des biens plus noirs, mais qui me mettait pourtant tout aussi mal à l’aise. Moi, qui avait toujours rêvé à ce jour où j’enfilerais une robe blanche en épousant l’homme dont j’avais toujours été amoureuse, ou presque. Et bien, il avait fallu que je gâche cette journée en embrassant quelqu’un d’autre, chose qui n’était jamais arrivé dans un conte de fées digne de ce nom. Je cessai de jouer avec mes cheveux et plongea mes yeux dans ceux de Scarlett. « Alors, on est quittes ? Je connais ton secret et tu connais le mien. », dis-je d’une voix posée, toujours avec un sourire, sourire que je ne quittait pratiquement jamais. Après tout, si la demoiselle m'avait demandé un secret, c'est pour que soyons d'égal à égal, ayant appris le secret de son « cliquetis de clochettes ». Je ne sais pas si ma réponse lui suffisait, du moins je l’espérais, car sur le moment, je n'avais aucune idée de quoi donner en contre-partie, pensant que j'avais tout dis. Néammoins, mes questions sur ces anneaux ne m'avait pas quittés depuis que je les avais aperçus. Mais je les remis de côté pour reprendre la parole. « On peut être amies maintenant ? » Remarque d’une naïveté confondante et d’une gaminerie inimaginable. Mais je m’en fichais éperdument, car cette Scarlett ne me donnait pas l’impression de juger les gens et elle m’avait même l’air sympathique. Puis, la question qui me brûlait les lèvres sortis avant même que Scarlett puisse répondre à une de mes questions : « Au fait, pourquoi tu t'es implanté ces anneaux dans la chair ? ». J'avais dis cela trop brusquement et ma question était plus qu'impolie, surtout si on comptait le fait que c'était ma troisième question d'affilée. Mais la jeune fille à l'allure de fée ne parut pas en être troublée.
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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Mer 31 Aoû - 17:23

« Je ne l’ai jamais dit à personne, alors je suppose que c’est un secret, oui », répondit Abby en jouant avec ses cheveux. En disant ça, elle ne regardait pas Scarlett. Cette dernière qui, d'ailleurs, ne put s'empêcher de sourire. Elle ne l'avait donc jamais dit ? La blonde trouvait cela étrange, elle pensait que les circonstances de sa mort était futiles. Elle se trompait, évidemment. Abbygaëlle n'avait pas le même ressenti que Scarlett. De toutes façons, elle le savait bien : elle ne ressentait pas les choses comme tout le monde. C'était quelque chose qu'on lui avait fait remarqué, de son vivant. C'était même sa mère, la douce Rosanna, qui le lui avait dit. Scarlett savait pertinemment que sa mère l'avait toujours trouvé étrange, à part. Et encore, elle n'avait aucune idée de la relation malsaine qu'elle entretenait avec son frère aîné, Séraphin.

Bref, Scarlett n'eut pas le temps de répondre que déjà Abby recommençait : « Alors, on est quitte ? Je connais ton secret et tu connais le mien ». La blonde prit le temps de réfléchir : elle n'était pas du genre à chipoter, mais quand même. Elle ne connaissait pas vraiment Abbygaëlle dans le fond : elle ne savait d'elle que son prénom, ainsi que son " secret " ; en fait les circonstances de sa mort. Elle ne pouvait pas encore dire si la jeune rouquine était digne de confiance ou non. Malheureusement, dans sa vie antérieure, Scarlett n'avait pas eu à se poser ce genre de questions. On lui avait bien fait comprendre, dès le plus jeune âge, qu'elle ne pourrait réellement compter que sur sa famille. Elle continuait dans sa réflexion silencieuse, et s'apprêtait peut-être à formuler une réponse mais fut prise de court par Abby, qui poursuivit avec une nouvelle question innatendu : « On peut être amies maintenant ? ». La question déconcerta totalement la jeune femme, qui afficha une expression de perplexité flagrante. Là, elle ne savait vraiment pas quoi dire. On ne lui avait jamais proposé une amitié, vraiment jamais. Elle n'y était pas habituée, et au final, l'envie d'avoir des amis était passée. A force de solitude, évidemment. Elle resta figée, incapable de répondre à une demande qui lui paraissait dénuée de sens, totalement saugrenue. Mais Abby revenait à la charge, l'assaillant encore d'une énième question, cette fois plus personnelle et brutale : « Au fait, pourquoi tu t'es implanté ces anneaux dans la chair ? ». Oui, pourquoi as-tu fait ça, Scarlett ? Pourquoi ? La fragile blonde prit un air sombre et se mordit la lèvre inférieure. Fallait-il vraiment qu'elle réponde ? Rien ne l'y obligé. De toutes façons, elle-même ne savait pas pourquoi. Enfin, pas vraiment. Disons qu'elle le savait pertinemment, au fond d'elle. Mais ce n'était pas quelque chose à dire, pas quelque chose qu'une personne comme Abby pourrait comprendre. Scarlett se complaisait dans la douleur, voilà pourquoi. Se faire mal, c'était au final se faire du bien, pour elle. Oh non, elle n'était ni dépressive ni suicidaire. Elle était juste ... différente. Masochiste. Douce et naïve, une enfant perdue dans un monde d'adultes. C'était si dur, parfois ... « Il n'y a rien à dire sur ce sujet, je le crains ... Cela s'est fait, c'est tout. J'ai trouvé ces anneaux dorés dans une boutique qui se trouvait entre mon lieu de travail et ma maison. Je m'y suis arrêtée, je les ai trouvé beau. Je les ai acheté. Il fallait que je m'en serve, voilà », éluda-t-elle avec une lenteur d'escargot. Durant sa tirade, elle avait eu le regard perdu. Elle ressentit alors le besoin immédiat de changer de sujet : « As-tu peur de ce qu'il pourrait t'arriver, ici-bas ? », demanda-t-elle avec un sourire mystérieux dont elle-même ne connaissait la signification. Elle jeta un oeil à la lune, bien haute dans le ciel. Combien de temps avait-elle passé à discuter, ce soir ? Elle n'avait jamais réellement les conversations qui s'éternisent.


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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Jeu 1 Sep - 15:13

Ma remarque était déplacée, je le savais bien. Mais ma curiosité l'avait emporté, comme à son habitude. Le long silence qui nous était si familier revint à la charge, encore plus lourd qu’auparavant. J'avais eu tort en pensant que la jolie blonde n'avait pas été affecté par ma question inapproprié. Elle s'était renfrogné et se mordait la lèvre inférieure, chose que je l'avais vu faire bien des fois lors de notre conversation, signifiant un quelconque malaise. Pour une fois que je faisais une rencontre intéressante, ne m'obligeant pas à sortir mon moulin à poivre, j'avais tout gâché, là aussi, comme à mon habitude. Lentement, Scarlett leva sa tête et tout en plongeant ses yeux bleu-gris dans les miens. « Il n'y a rien à dire sur ce sujet, je le crains ... Cela s'est fait, c'est tout. J'ai trouvé ces anneaux dorés dans une boutique qui se trouvait entre mon lieu de travail et ma maison. Je m'y suis arrêtée, je les ai trouvé beau. Je les ai acheté. Il fallait que je m'en serve, voilà » me dit-elle, détachant tous ses mots. Sa réponse m'avait déçue, mais je ne saurais pas dire pour quelle raison. Je m'attendais sans doute à une histoire beaucoup plus sordide, plus concrète, plus plausible. Pourquoi ne les avaient-elle pas mis sur ses oreilles, un bijou ou encore un vêtement ? Sa réponse souleva plus de questions dans ma tête que j'en avais avant qu'elle me réponde. Mais je ne le lui poserais pas. Du moins, pas pour l'instant. Elle ne m'avait pas l'air ravie d'en parler, alors nous éviterons le sujet. Dans une amitié, il faut faire des compromis. Quand elle sera prête à m'en parler plus, je serai là et je l'écouterai sagement jusqu'à la fin.

L'atmosphère s'était tout de suite refroidie dès que j'avais fini de prononcer le dernier mot de ma question. J'évitais le regard de Scarlett. Je marchais sur des œufs et j'en avais écrasés pleins. Certes, la métaphore n'était pas des plus jolies, mais ce n'était que la vérité. La blonde ne donnait pas l'air d'être très familière à l'amitié, peut-être méfiante à ce propos. Et moi, je lui avais posé une question trop personnelle alors que nous venions à peine de nous rencontrer. N'avais-je rien appris de mes erreurs lorsque j'étais encore vivante ? Apparemment, non. « As-tu peur de ce qu'il pourrait t'arriver, ici-bas ? », dit-elle tout en levant la tête vers la lune. Sa brusque prise de parole me fis peur et je sursautai légèrement. Elle changeait de sujet. Bien sûr, qu'elle changeait de sujet Abby. Tu croyais vraiment que vous alliez continuer à parler de ses anneaux scintillants dans la peau de sa cuisse ? Néanmoins, elle n'avait pas pris peur par mon interaction stupide et ne s'était pas enfuie. J'étais tellement concentré sur sa réaction que j'avais à peine écouté sa question. « As-tu peur de ce qu'il pourrait t'arriver, ici-bas ? », me répétai-je intérieurement. Oui, c'est vrai ça, as-tu peur Abby ? Peur de perdre la vie, à nouveau et pour de bon ? J'écartais ces pensées dérangeante d'un geste de la main, comme pour chasser un insecte dans l'air. Je déglutis et lui répondis : « Je ne sais pas. Je ne crois pas avoir réaliser que je ne suis pas dans un rêve -cauchemar- mais bien dans la réalité, ou du moins une réalité parallèle. Mais je suppose, oui, un peu. Peut-être même beaucoup. Ou peut-être pas du tout. Je ne sais pas. ». Ça n'avait ni queue ni tête, c'était confus et ce n'était même une réponse en elle-même. Mais c'était la vérité. Alors ce n'est pas si grave si ce n'est pas compréhensible, non ? « Et toi ? ». Scarlett regardait toujours la lune et les étoiles l'entourant. Était-elle aussi fascinée par la galaxie ? Ou s'ennuyait-elle ? Et cesserai-je un jour de poser autant de questions ? me dit une petite voix dans ma tête.
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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Sam 10 Sep - 11:48

« As-tu peur de ce qu'il pourrait t'arriver, ici-bas ? ». Le regard tournait vers la lune, Scarlett souriait. Le clair de lune laissait sa peau douce éclatante, son visage de poupée rayonnant. Et d'un côté, la noirceur de la forêt aux alentours lui donnait un air inquiétant, mais cela devait faire le même effet sur tout le monde. Abby avait eu une réaction bizarre à sa question subite, une sorte de sursaut incontrôlé. Mais Scarlett n'y avait pas réellement fait attention. Pendant ce temps-là, Abby réfléchissait à la réponse qu'elle pouvait apporter. Scarlett ne s'attendait pas à une réponse bien faite, à de la philosophie. Elle ne fut donc ni déçue ni particulièrement intéressée par la réponse de son interlocutrice : « Je ne sais pas. Je ne crois pas avoir réaliser que je ne suis pas dans un rêve -cauchemar- mais bien dans la réalité, ou du moins une réalité parallèle. Mais je suppose, oui, un peu. Peut-être même beaucoup. Ou peut-être pas du tout. Je ne sais pas ». Ça n'avait aucun sens, mais peu importait au final. Scarlett était fatiguée, par le temps qui passait - elle n'aurait su dire si cela se faisait lentement ou au contraire, très vite - et de sa nouvelle vie au pays des Merveilles. « Et toi ? », finit par dire Abby. La blonde s'était attendue à ce retournement de question, mais n'avait pas préparé de réponse à l'avance. En fait, tout comme Abbygaëlle, elle n'en avait aucune idée concrète. « Je n'en sais rien », répondit-elle avec un sourire triste. Cela n'apportait aucun soulagement, aucun rebondissement pour Abby. Encore une fois, on tenait une preuve que Scarlett n'était pas habituée à converser. Ses discussions les plus passionnantes avaient été avec son frère, Séraphin. Mais là, ce n'était pas pareil : elle ne connaissait pas Abby, auparavant, et elles s'échangeaient déjà des confidences. Même Scarlett trouvait ça bizarre. Peut-être était-ce les prémices d'une relation importante pour elle, mais elle n'en avait aucune conscience. Elle laissa le silence s'installer, s'insinuer entre leurs deux corps puis tout autour. Cela faisait du bien, de temps en temps. On entendit un ululement étrange au loin, mais cela n'inquiéta pas Scarlett. Pourtant, on aurait pu croire car cela la sortit de sa torpeur et elle dit : « Il faudrait peut-être rentrer au village champignons. Je ne sais pas ... toi, mais moi je suis fatiguée ». Il y eut un court silence. Puis Scarlett reprit d'un ton rêveur : « C'est drôle la vie ici : on arrive, ils font pousser un champignon et cela devient notre maison. Mon champignon est bleu, et le tien ? ». Tout en parlant, elle commençait déjà à s'éloigner dans la direction qui lui semblait la bonne - elle en était presque sure, même dans l'obscurité de la nuit.

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MessageSujet: Re: SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes   SCARLETT Ҩ cliquetis de clochettes Icon_minitime1Sam 10 Sep - 12:48

« Je n'en sais rien » Pourquoi m'avait-elle donc posé cette question, si elle même n'avait pas d'avis ne serait-ce qu'un peu développé... Seulement pour remplir la conversation, je suppose. Depuis le début, notre discussion, si l'on pouvait la nommé ainsi, était étrange et inhabituelle. Peu de personnes s'échangeait des secrets lorsqu'elles ne se connaissaient pas. Secrets, tout aussi étranges, bizarroïdes ou futiles. Oui, nos paroles étaient futiles et presque dépourvue de sens. Mais, qui pouvait donc avoir des mots sensés dans un monde pareil ? Un monde se détruisant peu à peu, se dégradant, devenant de plus en plus fou. Autant la folie pouvait être belle, autant elle pouvait être horrible. Éventuellement, le silence s'insinua entre nous, telle une vieille amie que nous connaissions bien. Mais elle ne venait, hélas, pas seule. Scarlett me mettait terriblement mal à l'aise. Mais la réciproque ne semblait pas vraie. Elle n'était qu'une étrangère, et malgré nos paroles échangés, nous ne nous connaissions pas. Et pourtant... Tout était bousculé dans ce pays merveilleux, y compris les conventions sociales. Nous n'interagissions pas, n'avions pas les mêmes paroles, les mêmes réactions que de notre vivant. Alice, souhaites-tu nous enlever tous nos repères ? Souhaites-tu nous rendre aussi fou que tu l'es ? Je voulais m'en aller. Ce n'était pas Scarlett qui m'effrayait, mais ce dont nous avions parlés comme si de rien était. Comme si nous étions amies. Je ne savais plus vraiment quoi penser. Mais, n'était-ce pas moi qui avait commencé toute cette discussion ? Ma gêne me fait perdre la raison. Suis-je devenue folle ? Non, pas encore. Mais je le serais bientôt, tout comme nous autres, tout comme Scarlett. On ne peut pas rester sain dans un tel environnement. Et puis, notre conversation était faite, on ne peut pas la changer, alors... ainsi soit-il. De toute manière, Scarlett me paraissait gentille bien que distante. N'avait-elle pas d'amis ici bas ? Soit, je serais la première. « Il faudrait peut-être rentrer au village champignons. Je ne sais pas ... toi, mais moi je suis fatiguée » « Oui, sans doute. » Le silence ne s'estompa pas pour autant. À croire qu'il nous appréciait tellement qu'il voulait à tout prix rester parmi nous. « C'est drôle la vie ici : on arrive, ils font pousser un champignon et cela devient notre maison. Mon champignon est bleu, et le tien ? » dit-elle, tout en s'éloignant déjà vers la profondeur des bois. Je parvenais à peine à voir son visage dans la semi-obscurité l'entourant. Je m'avançai à mon tour vers les arbres, dans la direction qui me semblait être celle du village, tout en lui répondant avec un sourire amusé : « Le mien est orange. » J'allais m'avancer dans les buissons lorsque je me retournai vers Scarlett une dernière fois. « Fais attention à ce que personne d'autre n'entende le cliquetis de clochettes. ». Puis, je m'enfonça dans l'obscurité, guettant les moindres bruits suspects au alentour, pour rentrée sauve dans mon champignon, mon champignon orange.

Sujet terminé.

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