lost in the fog

« Comment va-t-elle ? » « Mal. Cela va faire 36h qu'elle est en réanimation, mais son état ne s'est en rien améliorer depuis son opération. » Ils se tenaient là, dans cette pièce blanche éclairée par ces néons industriels aveuglants tandis que l'électrocardiogramme produisait ce bruit irrégulier et peu rassurant. « Nous avons dû la mettre sous morphine et augmenter la dose quand nous n'avons observer aucun résultat. C'est tout juste supportable pour une enfant de son âge, mais nécessaire pour sa santé. » Les yeux clos, il était impossible de dire si elle les entendaient discuter à son sujet. Et qu'importe, puisque de toute manière leurs mots se mélangeraient pour ne former qu'un ramassis de phrases incompréhensibles. Son esprit était impénétrable. La morphine avait développé un brouillard dans ses pensées, si épais et si dense que vouloir y trouver quelque chose de censé relevait de l'impossible. « Pauvre enfant. Le sort s'acharne sur elle. Qu'est-ce que vous allez faire maintenant ? » Doucement, la couette en coton d'un bleu délavé se souleva et retomba, au rythme de la respiration monotone de la jeune fille dont on ignorait si elle dormait ou si elle était éveillée. « Malheureusement, il n'y a plus rien à faire que d'attendre son rétablissement. Aussi inespéré soit-il... »

Tout est étrange, la douleur est partie. Tout étrange, j'ai l'impression d'être évanouie. Comme si tout n'était que mirage, une simple illusion d'optique, comme si j'étais en vie. Sauf que je ne le suis pas. Tout est noir, tout est sombre, je n'ai plus mal mais tout est flou. Mon esprit s'en va, s'en vient. J'essaie de voir ce qu'il se passe dans ma tête, j'essaie de voir ce monde qui tombe en ruine, pourtant, je ne vois rien. Tout est noir, une seule chose brille dans cette obscurité, la lune ronde et blanche, si blanche qu'elle pourrait être comparée à un spectre se baladant ici et là. Je n'ai plus mal, je ne sens plus rien. Je suis fatigué, fatigué de tout, fatigué de rien. Au fond, je suis tombé plus bas que terre.

poor wonderland

Pauvre pays des merveilles, Alice va mieux ... Du moins c'est ce que l'on croit. Aucun tremblement de terre, ni rien. Le calme complet. Sauf que c'est bien trop calme, la nuit est tombée d'un seul coup et elle n'est jamais partie. La nuit terrain de chasse des monstres, la nuit, que tout le monde déteste. La nuit, et bien la nuit fait partie à part entière du pays des merveilles. Il fait nuit tout le temps, toutes les heures, toutes les minutes. La nuit, surement le pire cauchemar de chaque être. La nuit, un lieu que personne ne veut connaître, mais vous n'avez plus le choix maintenant. La nuit, l'endroit où pousse vos pires cauchemars.