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 △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas)

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A. Castiel Bridgestone
A. Castiel Bridgestone

je suis en enfer !

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→ ARRIVÉ AU PAYS LE : 25/06/2012
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MessageSujet: △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas)   △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas) Icon_minitime1Mar 26 Juin - 23:05

les danseuses filiformes qui s'évanouissent au vent
C'est l'aube. La lumière est grise et froide, elle s'infiltre entre les rideaux mal tirés de la chambre. Phileas est endormi. Sa respiration régulière résonne dans la pièce, sa poitrine se soulève doucement. Le drap est descendu jusqu'à ses hanches et il est largement étalé sur le matelas fin, à la façon d'une étoile de mer. Castiel l'observe. Elle s'est réveillée il y a une heure à peu près et, comme d'habitude, elle n'a pas pu se rendormir. D'une part parce qu'elle ne peut plus dormir une fois qu'elle est réveillée, peu importe l'heure qu'il peut être, et aussi parce que ses poignets la font souffrir. Il fait encore humide sur la capitale anglaise, et ses articulations maintenues par des plaques de métal et des vis depuis son dernier gros accident la tiraillent douloureusement, de façon assez régulière. Elle se rapproche de lui, plaque sa poitrine nue contre le torse de son fiancé. Elle se penche, frôle ses lèvres et sent celles de Phil s'étirer en un léger sourire amusé. « Tu t'amuses ? » Les doigts du tatoué se faufilent contre ses hanches, migrent sur ses reins et descendent plus bas encore. « Assez, oui. Je t'aime. »

Castiel finit par revenir à la réalité. Clignant des yeux, elle tendit le cou pour repérer sa prochaine prise. Elle était en pleine escalade de la falaise blanche et elle savait combien l'inattention pouvait être dangereuse. Surtout quand, comme dans son cas, on était en escalade libre. Aucune assurance de survie. La chute signifiait la mort. Mais, surtout, elle ne comprenait pas pourquoi ce souvenir précis lui était revenu à ce moment précis. Elle resta encore un moment immobile, en équilibre précaire sur sa falaise, les mains fichées dans une fissure, les pieds calés sur une mince anfractuosité. Elle se souvenait de la moindre journée, de la moindre minute passée en compagnie de son... fiancé ? ex-fiancé ? Elle ne savait même plus comment le définir. Elle s'était suicidée, elle était en Wonderland maintenant, et elle n'avait plus eu une seule nouvelle de lui depuis lors. Logique, dans un sens.

Avec un vague soupir, elle reprit son ascension périlleuse. Pourtant, son esprit continuait de tourner à toute vitesse. C'était quelque chose d'habituel, chez elle. Son esprit était obligé de tout analyser, tout décortiquer, encore et encore. Phileas lui manquait. Enormément. Elle l'avait profondément aimé, elle l'aimait toujours autant à ce jour, et dieu savait qu'elle se sentait coupable de l'avoir abandonné aussi définitivement. Mais elle savait aussi que Phileas n'aurait rien pu faire pour la débarrasser du malaise qui la rongeait toujours un peu plus depuis qu'Eleanor, par l'intermédiaire d'Andrew, l'avait chassée du cirque. Depuis qu'elle ne pouvait plus pratiquer ce sport qu'elle avait connu toute sa vie. Son boulot au cirque avait toujours été sa plus profonde raison de vivre. Phileas l'avait remplacée un temps. Et le manque était revenu. Aussi violent que le Minotaure.

Castiel préféra tout de suite fermer son esprit. Il fallait qu'elle finisse cette ascension. Il ne lui restait plus qu'une dizaine de mètres à gravir mais elle sentait déjà les muscles de ses bras se nouer. Elle leva la tête vers le sommet de la falaise. Les prises étaient plus confortables, à partir de là. Elle poussa sur sa jambe, sa main gauche se faufila dans une fissure presque infime. Petit à petit, elle gagna le sommet et ce fut avec un long soupir de soulagement qu'elle roula sur la terre ferme. Elle s'allongea sur le dos et laissa son regard courir dans le ciel un bon moment tout en massant doucement ses poignets maltraités. Elle pouvait sentir les vis et les plaques sous sa peau. Elle ne prit pas garde aux bruits de pas derrière elle et ce ne fut que quand l'ombre d'une silhouette humaine couvrit son visage. Avec un sursaut, elle se redressa et porta instinctivement une main à sa poche... avant de rester figée, les yeux écarquillés.

« Phileas ? » Un moment d'immobilité totale, un silence. La jolie brune bondit sur ses pieds et se précipita vers lui, les bras déjà tendus. Elle avait peur que ses membres passent au travers de la silhouette de l'homme comme ça arrivait, parfois. Elle était instable et il arrivait parfois d'être sujette à des hallucinations. Il lui arrivait de voir Phil surgir d'un coup devant elle. Mais cette fois ses doigts rencontrèrent un corps bien chaud, bien solide. Réel. Elle n'attendit pas plus et se jeta dans ses bras, les ongles enfoncés dans la peau de son dos et le visage enfoui au creux de son cou. Son parfum lui remplit les narines presque immédiatement. « Pourquoi tu es ici ? Seuls les morts arrivent dans ce pays de malades... Comment... ? » C'était la question la plus délicate. Les causes de sa mort. Qu'est-ce qui s'était passé ?
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Phileas S. Orwell
Phileas S. Orwell

nous sommes tous fous

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→ LOCALISATION : Un peu partout, un peu nul part ; errance
« A quoi bon
des chaussures de course haut de gamme
et une boussole fiable
si je ne sais même pas
tenir la carte dans le bon sens ? »
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FEUILLE DE ROUTE
Caractère: Solitaire - Charismatique - Déterminé - Manipulateur - Violent - Introverti - Blessé - Hypocrite - Blasé - Louche - Réaliste - Sûr de lui - Traître - Égoïste - Amoureux - Rusé - Débrouillard - Impulsif - Sanguin - A tendance à regretter - Prudent - Méfiant - Cynique - Fourbe - Froid - Distant - Dépressif - Émotionnellement fragile - Plus faible qu'il n'y paraît
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MessageSujet: Re: △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas)   △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas) Icon_minitime1Sam 30 Juin - 10:39

Tous les matins du monde sont sans retour.
Ft. Castiel & Phileas



Même s'il y avait, à mon goût, pas mal d'endroits plus attrayants, j'aimais quand même bien ces falaises. Enfin... "Aimer", si on le prend au second degré. On va dire que je les classais dans mon top cinq des endroits les moins pires. Je ne savais pas trop ce qui s'y dégageait, c'était plutôt désertique, et en plein soleil, le blanc de la falaise faisait plisser les yeux. Oui, on avait beau tous être morts, y'avait quand même des choses qui pouvaient nous éblouir. Et, comme c'était des falaises, le fait d'être au sommet vous donnait... Un espèce de sentiment de liberté. Comme si on dominait ce qui s'étalait sous nos yeux. Bien sûr, c'était qu'une illusion, mais tout de même, ça ne faisait pas trop de mal de ne plus se sentir condamné dans ce pays de dingues. Des fois, assis sur le rebord, les jambes dans le vide, j'en arrivais presque même à en avoir un sentiment de bien-être. Ça me permettait de réfléchir tranquillement à ma situation, sans être importuné par qui que ce soit, bestioles ou êtres humains. Et parfois, j'en venais même à me dire que Cassie aurait aimé cet endroit. Puis, je me disais que j'étais pas raisonnable, que je devais arrêter de penser à elle puisque je ne la reverrais probablement jamais. En un mot, je devais l'oublier, puisqu'elle s'était donnée la mort, c'était un fait, mais je n'y parvenais pas. Ou n'oublie jamais une personne qui vous a tendu la main à un moment de votre existence où vous êtes plus tenté de vous suicider que de vivre joyeusement en osmose avec la nature. L'oublier, c'était tout ce qui me restait à faire. Je sentais bien que c'était impossible, et j'avais toujours le très désagréable petit espoir de la revoir qui n'arrivait pas à se faire la malle de ma tête. Je savais bien que je me faisais des films, mais d'un côté, je me disais que ça me permettait de ne pas devenir complètement barge ici.

Soudain, je chassai ces pensées de mon esprit. Ça ne servait à rien de songer à ça, mis à part me perdre dans des réflexions inutiles. Alors, au lieu de ça, je contemplai l'horizon, debout, juste au bord du vide. J'aurais presque pu trouver ça joli et sympa, si je n'étais pas coincé ici à mes dépens. Et si je n'avais pas encore une chance de mourir une nouvelle fois si je glissais sur le moindre caillou. Me jeter du haut de la falaise, voilà qui aurait été intéressant. Me vautrer lamentablement, me gameler, dévaler la pente ardue avant d'être projeté dans le vide, faire un vol plané qui m'aurait paru être une éternité et qui n'aurait duré que dix secondes, et m’exploser la boite crânienne dix mètres plus bas. Comme Cassie. C'était une sensation étrange que d'avoir sa vie entre ses propres mains, de décider soi-même de sa mort. Si je faisais un pas en avant, il aurait fallu me ramasser à la petite cuiller. Et j'aurais pu faire ce pas en avant. Vidé de tout ce qui m'étais arrivé de bon, j'avais strictement rien à perdre, sauf peut-être ma vie, mais inutile de préciser que je n'y tenais pas plus que ça. Le moindre faux pas, et j'étais cuit. A tout instant, sur la moindre impulsion, j'étais mort. Ma vie, finalement, ne tenais plus qu'à une falaise, car j'étais à deux doigts de sauter, et peut-être au sens du vent, car croyez le ou non, mais sur le haut d'une falaise, le vent joue quand même son importance. Des rafales auraient pu m'entraîner vers le fond, mais elles n'avaient, il fallait croire, pas envie aujourd'hui, et avaient tendance à me repousser dans la direction opposée au vide. Peut-être que demain le vent serait favorable. Ou peut-être après-demain. Ou peut-être dans un mois, mais de toute façon, ici, les jours ne signifiaient plus rien. Ils allaient et venaient comme ça leur chantait, à l'image de tout ce qui se trouvait ici. Ça partait, ça revenait, et basta, inutile de se prendre la tête.

Alors non, je n'avais pas sauté. Je n'avais pas eu le courage de sauter, ou alors, j'avais eu le courage de ne pas sauter, d'affronter ce pays. Question épineuse. Question de point de vue, aussi. Donc j'avais regardé une dernière fois le paysage qui s'étalait à perte de vue, et j'avais tourné les talons. Pour faire quoi ? J'aurais très bien pu rester ici pendant des heures, à broyer du noir tout seul comme un con comme je le faisais de mon vivant. Finalement, suicide ou pas, ça ne changeait pas grand chose. Sauf le décor, mais au bout du compte, est-ce que ça avait vraiment de l'importance ? J'étais en vie. J'avais tendance à tout rater, y compris mon suicide. Fallait vraiment pas avoir de bol. Même sur le moment de ma mort, on était pas décidé à me foutre la paix. Aaah... Je soupirai. Ces réflexions auraient même finies par me faire sourire. Alors je continuai à longer la falaise, en retrait du bord, cette fois-ci, mais comme j'avais rien à faire du tout, autant me dégourdir un peu les jambes, m'être assis ne m'avait pas fait le plus grand bien, j'avais des fourmis partout. Peut-être que le fait de marcher allait les dissiper.
Soudain, je remarquai que quelqu'un venait de se hisser sur la falaise. Visiblement, y'avait des gens qui s'amusaient à escalader, et en l'occurrence, la personne ne m'avait pas vue. Mais pour sa décharge, j'étais dans le contre-jour, et avec le soleil qui tapait sur la falaise, on ne voyait pas grand chose. Le soleil n'était pas si chaud que ça, on était pas en train de suffoquer, mais un rayon de soleil et la pierre blanche de la falaise réfléchissait un peu trop les rayons du soleil, comme la neige ou la mer. De quoi vous brûler la rétine en trois jours. Mais bizarrement, la nana qui venait de grimper (oui, c'était une fille) me faisait étrangement penser à Cassie. J'avais beau me dire que c'était un hasard, et qu'elle me manquait trop pour que je commence à la voir partout, mon coeur s'était mis à battre à deux cent à l'heure. Une vitesse de pointe pour mon petit coeur mort, dont je n'avais plus soupçonné les battements depuis mon suicide, mais visiblement il avait une terrible envie de se manifester en tambourinant violemment contre la porte de sortie, ma cage thoracique. Et j'avais beau essayer de me calmer, rien à foutre. J'avais pas autant flippé depuis que j'avais appris qu'elle s'était jetée d'un immeuble. Et plus j'essayais de faire marche arrière, plus mes pas me poussaient de plus en plus rapidement vers elle. J'aurais donné n'importe quoi pour faire demi-tour, mais rien à faire, mes jambes encore pleines de fourmis se révoltaient contre les ordres que dictaient mon cerveau. J'échappais à la situation, plus rapidement qu'il n'en fallait pour le dire.
Et une fois arrivé à sa hauteur, elle s'était relevée brusquement.

Si je n'avais pas fait un arrêt cardiaque, je crois que j'en étais pas loin.

C'était elle, plus aucun doute possible. Son visage, son corps, sa façon d'être, tout m'était familier, je ne connaissais tout ça que par coeur. Et j'avais encore rien fait, j'étais dans l'incapacité complète de faire le moindre mouvement, mais elle m'avait prit dans ses bras. C'était un sentiment indescriptible. Parce que mon coeur jouait à freiner et accélérer sans logique dans ma poitrine, parce que je la sentais près de moi, parce que ça faisait plusieurs mois, parce que je l'aimais encore plus qu'avant, parce que je sentais ses ongles s'enfoncer dans mon dos, parce qu'elle m'avait manqué horriblement, parce que nous étions morts tous les deux, et parce que, selon la logique des choses, elle n'aurait pas dû être la dans mes bras. Je l'avais entendue murmurer mon prénom, mais j'avais rien pu dire, rien pu faire, c'était la totale paralysie. Et au bout d'un moment, combien de temps, je ne saurais pas trop le dire, plutôt que de rester bras ballant tandis qu'elle me serrait, je l’étreignais comme je ne l'avais jamais fait auparavant, et je posai ma tête sur la sienne, dans ses cheveux. « Pourquoi tu es ici ? Seuls les morts arrivent dans ce pays de malades... Comment... ? » « C'est pas moi la question. C'est toi, qu'est-ce que tu fous là. » J'avais pas très envie de lui raconter mon suicide. Mais elle, elle me devait des explications. Mais pour le moment, je n'étais pas décidé à la lâcher. Ça faisait trop longtemps, bien trop longtemps. « Qu'est-ce que t'as pu me manquer, bordel. »

Pour la première fois, peut-être, je me disais que finalement, j'avais bien fait de me suicider.
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MessageSujet: Re: △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas)   △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas) Icon_minitime1Lun 16 Juil - 21:39

les danseuses filiformes qui s'évanouissent au vent
La chaleur de son corps, l'odeur de sa peau, tout était bien réel. Castiel sentait son coeur accélérer encore et encore alors qu'elle fermait les yeux, tout son corps pressé contre celui de Phileas. Elle ne prenait même pas garde au fait qu'il était statique, bras ballants. Tout ce qui comptait c'était sa présence et la vague d'émotions qu'elle faisait naître en elle. Et enfin ses bras autour d'elle, qui la serraient presque à lui en briser les côtes. « C'est pas moi la question. C'est toi, qu'est-ce que tu fous là. » Sa voix lui avait manqué également. Tellement. Mais la question fit revenir la vague de culpabilité en elle et elle se mordit la lèvre jusqu'au sang, incapable de lui répondre. Du moins pas tout de suite. « Qu'est-ce que t'as pu me manquer, bordel. » « Tu m'as manqué aussi. Horriblement. » C'était d'une telle ironie de lui dire ça alors qu'elle avait fait un acte aussi égoïste que le suicide. Mais c'était la vérité. Elle avait ressenti le manque comme un grand coup de poing au creux du ventre. Elle était terriblement amoureuse de lui. Incapable de se passer de lui. Et tout ce qu'elle avait réussi à faire c'était le blesser, encore et encore, au point qu'il se retrouvait dans ce monde de dingues accessible uniquement aux morts.

La première larme roula le long de sa joue, suivie de plusieurs dizaines d'autres alors qu'un lourd sanglot secouait sa poitrine. « J'suis désolée Phil... Pardon... Pardon... » Castiel semblait incapable de dire quoi que ce soit pour le moment. Elle balbutiait des excuses presque incompréhensibles à cause des sanglots qui agitaient ses épaules et, peu à peu, elle imbibait d'eau le t-shirt de Phileas contre lequel elle avait enfoui son visage. Sa crise de larmes dura une bonne dizaine de minutes, impossible à réprimer, du moins jusqu'à ce qu'elle lâche un reniflement piteux en se redressant, les yeux rouges et les joues encore humides. « J'crois que j'ai ruiné ton haut, » fit-elle avec un pâle sourire crispé. Elle eut un moment d'hésitation avant d'attraper le bas du t-shirt du tatoué. Comme elle avait l'habitude de faire quand elle était gênée. « J'ai pas envie de parler de... pourquoi... j'suis arrivée là. Pas tout de suite. J'veux juste... » Haussement d'épaules. Les joues roses, elle se mordilla la lèvre inférieure en faisait attention de ne pas l'observer. Elle était trop honteuse pour le fixer droit dans les yeux. « Je sais pas... rester rien que tous les deux... » Avec un long soupir fatigué, elle appuya son front contre le torse de Phileas, juste au niveau de son coeur. « Tu veux toujours de moi ? » demanda-t-elle d'une petite voix.

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MessageSujet: Re: △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas)   △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas) Icon_minitime1Mar 24 Juil - 20:54

Tous les matins du monde sont sans retour.
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C'était une sensation tellement spéciale... Y'avait des tas et des tas de mots qui se bousculaient dans ma tête, j'aurais voulu lui dire tant de choses, mais les mots n'arrivaient pas à atteindre ma bouche. Parce que j'étais plus en état de rien. C'était un peu comme si j'étais coincé dans une pièce avec un millier de clefs et qu'il fallait trouver la bonne pour ouvrir la serrure. Dans ma pièce, la bonne clé, c'était Cassie, mais j'arrivais pas à sortir parce que j'arrivais pas à réaliser que je l'avais entre les mains. Ça semblait absolument irréel, c'est comme si vous tombiez nez-à-nez avec, je ne sais pas moi, le Père Noël, vous n'y croyez tellement pas que vous finissez par vous demander si vous ne devenez pas un peu dingue sur les bords. A la longue, j'avais fini par me résigner, je m'étais dit que je ne la verrais plus que dans mes rêves et encore, ce qui ne m'empêchait pas de l'aimer pour autant. Mais le fait de l'avoir en chair et en os, dans mes bras qui plus est, ça semblait tellement parfait que ça paraissait impossible. Il ne m'était rien arrivé de bien depuis si longtemps que j'aurais voulu qu'elle me mette une grande gifle dans la face pour me prouver que tout était bien réel. Je la touchais, je sentais qu'elle était là, mais je n'arrivais pas à atterrir. Je planais, je planais. Comme dans un rêve. Et là, une grosse bestiole digne du pays de dingues allait venir m'emmerder, et la vie (enfin la mort) reprendrait son cours. Et basta. J'avais tellement peur que ça arrive, mais je m'y préparais. Je sentais que j'avais les mains moites. Ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Et mon coeur qui s'emballait. Et mes yeux fermés, et ma tête posée sur la sienne. Un rêve.

Et ses paroles qui crevaient la bulle dans laquelle je me perdais. « Tu m'as manqué aussi. Horriblement. » Ses cheveux... Ils avaient toujours la même odeur. Dans les rêves, on se sentait pas les odeurs, n'est-ce pas ? Je les sentais, ses cheveux, sous mes doigts et dans mon nez. Mais je ne lui répondais rien. Lui répondre quoi ? Lui redire la même chose ? Lui redire qu'elle m'avait manqué ? Lui redire encore que je l'aimais ? Mais elle le savait, tout ça, je n'avais rien besoin de dire. Ce n'était pas tant le fait de ne pas savoir quoi lui répondre qui m'empêchait de lui dire le moindre mot, c'était qu'elle savait déjà tout. Tout. Sauf pour mon suicide. Mais elle le saurait peut-être un jour, quand je serai décidé. Pas encore, en somme. « J'suis désolée Phil... Pardon... Pardon... » Elle commençait à pleurer. Et je sentais mon estomac se nouer. S'il y avait bien une chose dont j'avais horreur, c'était de la voir triste. De notre vivant, je n'y avait pas eu beaucoup l'occasion. Mais ça me fendait tout bêtement le coeur. Je partageais sa tristesse, parce que j'étais triste aussi. Triste de tout ce qu'on avait pu manquer ensemble. Triste parce qu'on était mort tous les deux. Triste parce que j'avais peur de ne pas être étranger à son suicide. « C'est... c'est pas grave. C'est pas grave, c'est pas grave. C'est pas. Grave. J'suis là. » J'avais seulement réussi à balbutier quelques mots. J'aurais aimé pouvoir lui parler longtemps, mais j'en étais incapable. J'avais dit ça tout doucement, parce que j'arrivais pas à élever la voix vraiment haut. Et parce que depuis ce qui me semblait être une infinité, je crois que j'ai eu envie de pleurer. Mais je ne l'ai pas fait. Pour nous deux, je devais être fort. Plus elle pleurait, et plus ma gorge se nouait, comme si jamais on n'arriverait à sortir de cette situation. Comme si on allait pleurer tout le temps. Ses épaules se secouaient dans le creux de mes bras. Des sanglots. Mon t-shirt se trempait petit à petit, et j'en avais rien à cirer. J'abaissai ma tête pour la mettre à hauteur de la sienne, et je continuais de lui dire que c'était pas grave, pas grave. Pas grave.

Et enfin, ça avait fini. La crise de larmes avait prit fin. Elle s'était redressé, toute rouge de sanglots, encore, et moi-même j'avais dû prendre quelques couleurs. D'ailleurs, je clignais plusieurs fois des yeux en évitant son regard, jetant un coup d'oeil à gauche et à droite, refoulant ainsi les petites larmes qui voulaient s'échapper. « J'crois que j'ai ruiné ton haut. » Cette remarque eut pour effet de nous faire sourire tous les deux, de nos deux pauvres sourires crispés, mais sincères. C'était bien le dernier de mes soucis qu'elle ait "ruiné mon haut". Mais elle avait attrapé le bas de mon t-shirt, et je n'aimais pas ça. Je savais que c'était synonyme de mal-aise, pour elle. Je ne l'avais vu faire ça que très peu de fois, mais à chaque fois, elle avait quelque chose à se reprocher, même si ça ne relevait pas d'une grande importance. C'était sa manière d'avouer qu'elle avait fait une connerie. « J'ai pas envie de parler de... pourquoi... j'suis arrivée là. Pas tout de suite. J'veux juste... » Petite pause. Haussement d'épaules. Mordillement de lèvre. « Je sais pas... rester rien que tous les deux... » Est-ce que ça me suffisait ? Pour l'instant, oui, largement. C'était peut-être la plus belle chose qu'elle ne m'ait jamais dite. J'étais heureux, finalement, d'être debout près d'une falaise, larmoyant. J'étais heureux par dessus tout qu'elle soit là avec moi. Je baissais la tête, instinctivement, comme pour me faire pardonner d'une faute, et je ne pus retenir cette fois une petite larme qui dévalait en chute libre le long de ma joue. Je l'essuyai d'un revers de main, et détournais à nouveau le regard. Je ne voulais pas me réveiller.

« Tu veux toujours de moi ? » « Oh, tu sais, en fait... J'ai trouvé quelqu'un et... » Petite pause numéro deux. Petit rire. « Qu'est-ce que tu peux être con des fois. Bien sûr, je veux de toi. Toujours. » Je m'approchais d'elle, la prit par les épaules, une fois encore, et me laissais aller contre elle. J'en profitais pour lui murmurer à l'oreille : « Me quitte plus. » Et, prenant sa tête dans mes mains, je l'embrassais. Comme si une étincelle en moi avait jailli pour se transformer en brasier. Comme si, dans ma mort, c'était une résurrection. Comme si le monde avait repris des couleurs. Je sentais une rafale de vent à se moment, alors que j'avais mes lèvres sur les siennes, et je sentais ses cheveux s'entremêler autour de mes doigts. Je l'aimais. « J'ai pas envie de me réveiller. J'suis trop bien avec toi. Reste avec moi. »
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MessageSujet: Re: △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas)   △ tous les matins du monde sont sans retour (phileas) Icon_minitime1

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