Cale Eneas Seward

« Here comes a candle to light you to bed,
Here comes a chopper to chop off your head.
Chop. Chop. Chop … »

RACONTEZ NOUS VOTRE MORT :
Ça s'est passé plutôt vite en fait. Beaucoup trop à vrai dire. Mais il y a eut Le Frisson, le dernier de sa vie sur Terre.
Cale marchait dans la rue, la nuit tombait lentement dans les rues londoniennes, il ne pleuvait pas vraiment mais ses vêtements étaient complètement trempés. Sweat-shirt à capuche, jean et mocassins.

Cale rentrait du centre où il supervisait la réinsertion dans la société de douze jeunes de 19 à 24 ans, tous des chieurs en puissance, des irrécupérables que la société voulait reprendre en son sein coûte que coûte. Une perte de temps remarquablement effroyable, mais au moins elle payait ses factures et lui assurait une couverture sociale qui lui versait son salaire sans rechigner quand il chopait la grippe. Ce n'était pas tellement négligeable. Comme il ne se lassait pas de le répéter à ses petits protégés, il ne fallait pas croire tout ce qu'on disait, Cale n'avait pas choisit ce métier parce qu'il aimait ça ou par bonté d'âme, loin de là, il avait bien mieux à faire ailleurs …
Ce soir là, il avait presque rejoint sa porte d'entrée, la petite jaune tout au bout de la rue, dans le quartier d'Islington, qu'il n'avait jamais quitté en vingt-six ans de sa vie. Mais pourquoi le quitter après tout ? C'était un très beau coin de Londres, les façades étaient toujours propres et accueillantes, les portes avaient toutes une belle couleur, bien entretenues et lumineuses, des petits carrés de pelouse et de fleurs derrière de jolies petites grilles rutilantes. Un coin de paradis en somme.

Quand il avait vu deux hommes, en beaux costumes se diriger vers lui, il s'était arrêté en regardant derrière lui si c'était bien à lui qu'ils faisaient signe de s'arrêter, un moyen comme un autre de leur faire croire qu'il n'avait rien à se reprocher. Ce qui était le cas dans sa vision des choses, bien sûr, mais peut-être pas du leur. Et comme dans les films, ils sortirent leur carte de policier en faisant signe aux hommes qui suivaient Cale de près.

Il avait compris, il n'était pas complètement débile, il s'était enfuit en courant. Comment faire régner sa justice s'il se retrouvait aux Enfers ? C'était tellement injuste, lui qui avait entrepris la noble tâche de débarrasser la ville qu'il aimait de tous les assassins et les criminels, voilà qu'il se retrouvait poursuivit par la police comme un vulgaire malfrat, relégué à la place des gamins qu'il passait ses journées à surveiller …

Et si seulement il avait pu se concentrer assez au lieu de penser à ces gosses, qui lui manquaient mines de rien, s'il partait en exil leurs insultes et leurs piques allaient manquer à ses journées. On ne se débarrassait pas de ce qui rythmait sa vie comme d'une vieille chaussette sale.
Si seulement Cale avait regardé de, lui avait songé au fait que le sol était mouillé et que s'il passait sur une plaque d'égout, il allait forcément glisser.
Glisser jusqu'à en tomber.
Tomber sur les petites grilles noires rutilantes, magnifiques et acérées. Ce qui lui restait de cœur transpercé par une pointe.

QUE PENSEZ-VOUS DU PAYS DES MERVEILLES ACTUEL ? : développez en quelques lignes votre opinion sur le pays des Merveilles et la situation instable dans laquelle il se trouve suite à l'accident d'Alice.

QUEL EST VOTRE ENDROIT PRÉFÉRÉ DANS CE PAYS ? : en quelques lignes votre endroit préféré, parce que ce pays a beau être un cauchemar ambulant, on a tous un endroit pour se reposer et qu'on aime inconsciemment.