RACONTEZ NOUS VOTRE MORT :

« Le plus dur c’est pas la chute, c’est l’atterrissage »

Les rumeurs qui courent sur la mort prétendent que lors des dernières secondes avant que le cœur s’arrête, notre vie entière défile devant nos yeux. Un inventaire de toutes nos réussites, de nos échecs, des personnes qui sont entrées et sorties de notre vie. Tout d’un coup, on est censé voir tout ce que l’on ne voyait pas de notre vivant. A quoi ça sert ? N’est-on pas censé trouver le repos éternel, sans se demander si on a fait les bons choix ou pas. De toute façon, moi, lors de mes derniers battements de cœur, je n’ai vu qu’une seule chose ; ma sœur. Notre chute semblait durer une éternité. Mon regard, étonnamment serein, fixait les pupilles de Louve. Elle n’avait pas l’air de comprendre ce qu’il se passait. Non, elle ne comprenait pas qu’elle venait de nous précipiter du haut d’un toit d’un immeuble de plus de vingt étages. La chute allait être mortelle, sans aucun doute. Je ne me rappelle pas de tous les détails, parce que tout est allé beaucoup trop vite, bien que ça m’est semblé durer des heures. Les seuls souvenirs que j’ai se rapportent aux cinq sens.

La vue.

Je me rappelle d’avoir vu la haine dans les yeux de ma petite sœur. Qu’avais-je fais pour mériter tout cela ? Pourquoi m’en voulait-elle à ce point ? Je ne comprenais pas, et je n’ai pas pour l’habitude de partir sans comprendre. Il fallait que je sache. Louve a l’air si fragile, si terrorisée. Tellement imbibée d’alcool que son maquillage pourtant si léger lui coule sur les joues. Elle me fait de la peine, et pourtant une envie irrépressible veut lui donner une bonne claque pour qu’elle arrête enfin de s’apitoyer sur son sort. Autour de nous, je distingue du coin des yeux son abrutit de copain qui me lance des regards remplis d’une haine sans fond. Mes yeux se détournent brusquement du visage de ma sœur pour se planter dans celui de cet homme. Comment a-t-elle pu tomber dans ces bras ? Cet homme était tout ce que je détestais le plus chez un homme, et il détruisait la personne qui m’était le plus cher au monde. Une colère de plus en plus vive grandissait en moi, et c’est d’un regard pleins de haine que je me suis penchée sur Louve.
La seule chose à laquelle mon regard c’est accroché durant la chute, c’était le visage de Louve. Je voulais mémoriser les moindres détails de son visage. Je voulais lire le remord, pour ce qu’elle venait de faire. Tout ce que je vis, ce fut des yeux ternis par l’alcool et probablement d’autres substances. Savez-vous ce que l’on ressent lorsque la dernière chose que l’on voit dans le regard de sa propre sœur, c’est tout simplement de l’incompréhension, de la haine et du mépris ?

Le toucher.

Je me rappelle l’avoir tout d’abord effleurer du bout des doigts le dos, pour avoir son attention. Mes gestes étaient précis, calibrés. La colère qui s’emparait de moi petit à petit me poussait à ne pas brusquer mes mouvements, sous peine d’être mal comprise par sa sœur. Je tremblais de rage au fur et à mesure de la discussion. Des frissons de haine incontrôlable s’emparait brutalement de mon corps, ce qui me poussait à serrer les poings d’une telle force que mes phalanges en devenaient blanches. J’avais beau me répéter dans ma tête de me calmer, mon corps avait décidé de délibérément ignorer ma conscience. Ma main emprisonna fermement le bras de ma sœur et je l’entrainai plus loin, à l’abri des regards indiscrets. D’un pas stressé et rapide, j’avais réussi à l’entrainer à une extrémité du toit, où il n’y avait personne, pour pouvoir discuter rapidement. Je me rappelle de la bousculade qu’elle provoqua, de mon pied qui se pris dans les câbles qui gisaient par terre – que faisaient-ils là, bon dieu ?- , de la peur brulante qui s’était emparé de mon corps, rendant mes mains moites, mon corps battait à tout rompre dans ma poitrine. Je me rappelle d’avoir attrapé le poignet de ma sœur pour ne pas tomber. Mais Louve était bien trop saoule pour comprendra la situation. Je l’avais emportée dans ma chute. Et voilà que nous dégringolions les vingt étages de ce gigantesque immeuble. Le vent d’une violence inouïe plaquait mes vêtements contre mon dos, mes cheveux d’un roux flamboyant virevoltaient autour de mon visage. Et ma main qui ne lâchait pas ce poignet frêle. Non, je devais tenter de la protéger, coûte que coûte. Ce furent mes dernières pensées. Le sol arriva beaucoup trop vite, beaucoup trop violemment. Je n’ai rien sentit, ma colonne vertébrale s’est brisée dans un bruit affreux, ma tête a ricoché tellement violemment sur le bitume que ma boite crânienne a littéralement explosé. Je n’ai absolument rien sentit, ni douleur, ni chagrin. Absolument rien.

L’ouïe

« - Louve ?
-Va-t’en, j’ai pas envie de te parler.
-Bon sang Louve, arrête de te comporter comme une gamine. Tu m’as envoyé un message, tu voulais qu’on parle. Et bien parlons.
-Je n’ai pas besoin de toi Jezabel, tu comprends ça ? J’ai juste envie de … de m’amuser ! Dégage.
-Très bien, tu ne veux pas parler ? Alors c’est moi qui vais parler, et tu vas m’écouter jusqu’au bout cette fois-ci.
-Laisse…
-Tais-toi Louve. Mais regarde toi une seconde, je ne te reconnais plus. J’aimerais bien savoir ce qu’on a fait, les parents et moi, pour que tu partes sans te retourner. Après tout ce qu’on a fait pour toi, c’est comme ça que tu nous remercies ? Oh moi tu peux me traiter de la manière que tu veux, ça ne me touche plus. Mais tu pourrais avoir au moins la politesse d’appeler les parents au moins une fois par mois.
-Le problème avec toi, Jezabel, c’est… C’est que tu te crois mieux que tout le monde, avec tes airs de Madame Parfaite. Guess what ? Tu ne vaux pas mieux qu-que moi. (un rire amer s’échappa de ses lèvres) Tu penses avoir réussi ta vie ? Mais pauvre idiote, t’es seule au monde, ta seule compagnie sont tes livres de droits.
-C’est clair que c’est beaucoup plus sain de se taper le mec le plus détestable de Londres… Allons plus loin, inutile de se donner en spectacle devant tout le monde.
-J’...J’ai pas envie… Laisse-moi. LACHE MOI JE TE DIS. Je te déteste.
-Non Louve attend… ATTENTION ! »


Voilà le dernier dialogue que j’ai eu avec ma sœur. Une engueulade, encore une. Le reste des bruits sont confus. Le vent sifflant dans mes oreilles, me perçant les tympans, un cri strident, plusieurs cris même. Le bruit de voitures qui freinent brusquement. Cette dernière phrase qui résonnait dans ma tête tout le long de la chute. Je te déteste, je te déteste, je te déteste.Et puis plus rien. Le silence total. Je n’aurais jamais cru un jour que le silence serait aussi terrifiant. Plus un mot, plus un bruit, je n’entendais même plus mon cœur battre.

Le goût

Pendant tout le chemin vers la fête, un goût amer s’était insinué sur mon palais. J’avais reçu plus tôt un message de ma sœur, annulant notre rendez-vous. Ma bouche était sèche, pâteuse. J’avais beaucoup de mal à avaler, comme si on m’avait enfoncé plusieurs lames dans la gorge, me brulant les amygdales, les parois de ma gorge semblaient en feu, tandis que j’avais l’impression que ma langue n’était plus qu’un vulgaire steak.
Lors de notre engueulade, ma salive réapparut, deux fois plus abondantes, et je devais m’efforcer de déglutir plus vite, pour ne pas inonder de postillons Louve. Ce goût amer de déception ne me quittait pas. J’avais beau essayer de penser à autre chose, de boire mon verre à grande gorgée, de m’allumer clopes sur clopes, rien n’y faisait. Le goût de la déception de partait pas si facilement.
Le seul moment où il partit, il fit place a un autre goût. Plus chaud, d’une texture plus liquide, et je sentais bien qu’elle s’échappait de mes lèvres. Le choc brutal ayant provoqué une hémorragie interne, un trop pleins de sang me remontait dans la gorge, se déversant sur ma langue, au creux de mon palais, noircissant mes dents. Le goût de la mort, certainement.

L’odorat.

Probablement le sens le plus inutile dans mon cas. Car il faut savoir que je n’ai jamais eu beaucoup d’odorat, à cause d’une déviation de la cloison nasale – pour ceux que cela intéresserait -. Pour cette raison, les quelques odeurs que j’ai pu percevoir avant ma mort sont réduite au nombre de deux. L’odeur la plus enivrante reste celle du parfum de ma sœur. Bien que cette nuit-là son parfum soit en franche concurrence avec l’odeur forte d’alcool et de cigarette. Mais une sœur reconnait toujours le parfum de sa sœur. Elle aurait pu la reconnaître parmi une foule. Louve avait cette odeur si particulière, fruitée, douce et mystérieuse. Personne ne sentait la même chose que moi, je détectais des senteurs spéciales, comme celle de son shampoing citronné spécial ‘rousse’.
La deuxième senteur était bien entendu l’alcool. J’étais en train d’essayer d’imaginer combien de verres elle avait pu boire, tandis que son haleine chargée d’alcool tentait tant bien que mal de tenir un discours correct.
Lors de la chute, ce ne fut aucunes des deux senteurs qui me restèrent dans les narines. L’odeur de la peur s’était insinuée jusque dans mes sinus. Il est impossible de décrire cette odeur, je ne souhaite à personne de la sentir, même pas à mon pire ennemi. Parce que lorsque vous la sentez enfin, il est trop tard pour vous.




QUE PENSEZ-VOUS DU PAYS DES MERVEILLES ACTUEL ? : développez en quelques lignes votre opinion sur le pays des Merveilles et la situation instable dans laquelle il se trouve suite à l'accident d'Alice.

QUEL EST VOTRE ENDROIT PRÉFÉRÉ DANS CE PAYS ? : en quelques lignes votre endroit préféré, parce que ce pays a beau être un cauchemar ambulant, on a tous un endroit pour se reposer et qu'on aime inconsciemment.

∆ Bien qu'on la surnomme ' Miss Parfaite', Jezabel a une tendance prononcée pour l'alcool. C'est peut-être de famille, sa sœur ayant le même problème qu'elle. Dès qu'il s'agit d'alcool, Jezabel perd tout ses moyens, elle n'a plus aucune limite et ses soirées se finissent en général dans des situations douteuses. Elle fume aussi énormément, mais ça ce n'est pas aussi grave. ∆ Depuis l'accident qui leur a coûté la vie à Louve et à elle, Jezabel a complètement changée. Une rage grandit au creux de son ventre. La rousse tente tant bien que mal de tout retenir à l'intérieur, mais elle risque d'exploser un jour où l'autre. Et ce ne sera absolument pas beau à voir. ∆ Bipolaire, elle a tendance à changer de comportement en une fraction de seconde, depuis qu'elle est arrivée dans ce nouveau monde. Ces brusques changement l'effraie, car elle ne contrôle pas du tout ce qui lui arrive. Les crises sont passagères, peu fréquentes pour l'instant. ∆ Elle a le don de savoir très bien cacher ce qu'elle ressent. C'est pour cela que même si elle succombe petit à petit à un désespoir sans fond, vous la verrez toujours sereine et pleine de confiance. Pas de larmes.Les apparences avant tout. ∆ On pourrait très bien croire que Jezabel est le genre de fille coincée, qui ne sait pas s'amuser. Grossière erreur. Certes, elle ne sort pas autant que les jeunes femmes de son âges, préférant se consacrer sur ses études. Mais lorsqu'elle s'autorise quelques moments de libertés avec ces amis, elle est tout autres. De plus, une particularité assez choquante chez elle reste probablement son langage. Vu les apparences, on s'attendrait à entendre une femme polie, qui ne crie jamais, qui ne jure jamais. C'est tout le contraire. Son langage verbale se rapporte plus à celui d'un camionneur qu'à celui d'une personne chaste et pure. Mais après tout, qui a dit qu'elle l'était? ∆Louve Prescott est la personne que Jezabel aime le plus au monde. Elle est prête à tout pour elle, jusqu'à l'étouffer de son trop pleins d'amour et de la faire fuir. Bien que les deux sœurs ne s'entendent plus, bien que Jezabel soit terriblement en colère contre Louve, au fond d'elle, Jezabel sait pertinemment qu'elle serait prête à mourir une deuxième fois pour son imbécile de sœur. ∆Astigmate et myope, vous l'aurez compris, Jezabel voit moins qu'une taupe. Elle a troqué depuis peu ses immondes lunettes rouges contre des lentilles. Cependant, elle garde tout de même l'affreux tic qui consiste à faire semblant de remettre ses lunettes en place à poussant délicatement sur l'arête de son nez. Assez agaçant. ∆Lorsqu'elle est soumise à un stress intense, Jezabel a tendance a s'arracher la peau autour des ongles, parfois même jusqu'au sang. ∆ Hyperactive, Jezabel ne reste pas en place. Elle a besoin de bouger, tout le temps. L'ennui la gagne si rapidement que vous ne la verrez que très rarement assise sur un banc à ne rien faire. C'est probabalement pour cela qu'elle s'est mise au sport. ∆ Jezabel possède un appétit d'ogre et un organisme très avantageux. Elle ne prend pas un gramme. Bien sûr, le sachant très bien, elle s'est habituée à manger tout et n'importe quoi. Au plus c'est gras, au mieux c'est!

Racontez ici l'histoire de votre personnage : sous formes d'anecdotes, de RP, de lettres, de biographie ... Parlez-nous de son passé, de sa vie avant le pays des Merveilles. Nous demandons, au minimum 30 lignes.