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 Aliénation ♣ Cryst

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Aliénation ♣ Cryst Empty
MessageSujet: Aliénation ♣ Cryst   Aliénation ♣ Cryst Icon_minitime1Dim 13 Nov - 21:01

Aliénation ♣ Cryst Alice_in_Wonderland_02_narniacmrAliénation ♣ Cryst 78-1Aliénation ♣ Cryst 69-2

T’as déjà vu un black-out ? Moi oui… Genre, hier. Ou était-ce il y a une heure à peine ? Le temps ne rime à rien ici, t’as l’impression qu’aujourd’hui est demain de toute manière. Tu pers de ta consistance, comme si tu avais rêvé ta vie d’avant. Car oui, tout n’est qu’une question de subconscient. Tu deviens cinglée à te demander si, ici, ce n’est pas la normalité. Parfois, je me pince, comme pour me réveiller, parfois aussi, je me griffe jusqu’au sang, l’air de dire : « Bon, debout bordel ! » Rien ne se passe. Sauf le black-out. Non pas que je trouve mon quotidien monotone mais le noir total, on s’en passe. Faut voir comme ça cafouille quand un truc qu’est pas prévu te tombe dessus. D’abord la chute, car ouais, quand c’est arrivé, je marchais, somnambule, funambule, comme ailleurs. Mon menton a rencontré le sol, mes dents ont claqué, heureusement, ma langue était à l’abri et n’a pas pris cher. Je me suis redressée, me disant que la douleur me sortirait peut-être de ma torpeur. Même pas. Alors, quand il fait nuit, le premier réflexe est de trouver une source de lumière. Je sais, c’est con, surtout qu’ici, ça n’a pas grande importance. A tâtons, voilà miss maladroite qui cherche ses appuis. Les doigts rencontrent une surface lisse, glaciale, et puis, de la pierre, du bois et d’autres trucs dégueulasses. C’est spongieux, humide, ça colle pas mal soudain. Je crie un coup. Non, je ne suis pas une trouillarde, mais l’inconnu, ça fout les jetons au premier venu. Où étais-je quand c’est arrivé ? Au château. Le seul édifice qui me rappelle ma maison. Des murs, un toit, c’est nettement préférable à tout ce bourbier au dehors.

Une porte, je la devine sous mes doigts fureteurs. La poignée cède, ici, les interrupteurs, tu peux te gratter pour en dégotter un, dans mes cauchemars, l’électricité n’existe pas… Et si, au fond, l’électricité n’existait tout simplement pas. Et voilà qu’elle s’enferre à nouveau dans ses névroses la pauvre fille. Allez, tout baigne, rien ne peut me surprendre puisque ce lieu n’est pas réel. Je sais où je me trouve, je reconnais la pièce à l’odeur. Car oui, les rêves ont une odeur… Ca vient de sortir ! La salle du trône. Vide. La Reine ? Jamais vu ! Le trône ? Bof, jamais vu non plus mais vu le volume de la pièce, il devait être sous les grandes tentures de velours que je ne distingue pas. Par contre, ma mémoire est excellente. Sous les tentures, il y des candélabres, ces trucs d’un autre temps que tu allumes avec une allumette. Problème, ais-je des allumettes ? Est-elle bête la pauvre fille. Les serviteurs du château allument des feux de cheminée. Reste à piquer un chandelier, trouver un feu et se tirer pour trouver la lumière du jour. Tout ça dans le noir le plus complet. Trop fastoche.

T’as pas idée à quel point ce machin est lourd. Surtout que je me coltine aussi ce foutu glaive et l’ombrelle sous le bras. Ouais, je sais, j’aurais pu me débarrasser de ces trucs là depuis un bon moment mais sixième sens oblige, tu t’dis que t’as plutôt intérêt à être armée dans le coin. Car oui, mes propres rêves sont effrayants… Ils ne me veulent pas que du bien. Elle est fêlée de l’intérieur la pauvre fille. Bougies allumées, chemin éclairé, je veux sortir et tant pis si je croise l’une de ces cartes de jeu. Leur lance me rappelle un cure-dent. Même pas mal. Et puis, d’une pichenette, et ils tombent sur le sol. Des cartes à jeu ne sont que des cartes à jeu. Du moins, je le suppose vu que je ne m’en suis jamais approchée de trop près. Sérieux, quelque chose ne tourne pas rond chez moi pour avoir collé ces trucs là dans mon rêve. Ca y est, je suis dehors. C’est la nuit. Je me disais bien aussi que tout serait compliqué depuis le black-out. La nuit, ce sont des bruits inconnus qui te surprennent. Y’a tout un tas de trucs qui pioncent quand toi tu vis. Y’a aussi tout un tas de trucs qui ont une meilleure vision nocturne que toi. Voilà ce qu’elle pense la pauvre fille. Tétanisée sur le pas de la porte, elle hésite. Autant rester à l’intérieur, c’est mieux.

Sauf que. Les libellules géantes existent dans mes rêves. Je viens d’en voir une. Sa tête est plus grosse que la mienne. Bonjour le choc. Je recule, je lâche le chandelier. De surprise. La bestiole en profite, elle me la chipe. Sans demander son reste, elle s’envole, son butin coincé dans ses mandibules avant. Enfin elle s’envole… Disons que le poids du bordel lui fait perdre de l’altitude et moi, un peu rancunière, je me précipite déjà à sa suite pour récupérer mon bien. Y’a des cinglés qui courent après l’amour, d’autres après un rêve et moi, je trébuche à moitié pour courser une libellule… Ouais, question de valeurs tout ça. Le noir est occulté, la bestiole, ou plutôt ses ailes, font un boucan de tous les diables, pas compliqué de la suivre. Bien sûr les bougies sont éteintes, malchance poisseuse qui me colle à la peau.

« Et tu comptes en faire quoi imbécile ? » Que je lui gueule à tronche-de-cake. Elle n’écoute pas, elle plane… Dites, ça se drogue une libellule ? Non parce que je veux la même chose histoire d’oublier un peu. Je cours dans les dédales du jardin du château. Ce n’est pas un labyrinthe mais on peut s’y perdre tant la verdure est prédominante. Je ne suis pas là en touriste, j’ai horreur du vert de toutes les façons. Elle cavale la fille, dans le noir pas si noir que ça. C’est la pleine lune. Ca aide. Et puis ça y est. Essoufflée, pas sportive pour deux sous, je m’arrête, les deux mains pressées sur mes cotes. A-t-on l’air bête en insultant un fichu insecte ? Oui et pas qu’un peu. Bon, ne reste plus qu’à retourner au château. Et non. Là, t’as une voix plaintive qui émane d’une allée d’arbustes. T’es curieuse. T’es un peu conne surtout alors tu t’approches. C’est une haie haute de deux bons mètres, un peu sauvage, on voit tout de suite que ce coin là du jardin n’a pas été taillée depuis un bail. La voix est féminine, douce, elle geint, elle souffre dirait-on. Moi, la souffrance, je m’en cogne mais je me sens envoûtée alors j’écarte les branches pour débusquer la geignarde.

Tomber nez à nez avec un miroir, ça fait drôle. Car s’en est. Sauf que je ne vois pas mon reflet. La voix ne dit plus rien. J’ai rêvé. Encore une fois. Perplexe, je scrute la surface lisse. Le miroir est immense, posé bien à plat, recouvert de branchages, il me dépasse d’une bonne vingtaine de centimètres. Bizarre car vu l’obscurité je n’aurais pas du le remarquer. En fait, il brille un peu, comme incandescent. Brûle-t-il ? J’suis vraiment trop con dés fois… Ce truc, c’est un radiateur à radiant, j’ai le même à la maison. Trop classe ce truc. Allez hop, j’y pose les doigts. Et là… « Heureuse de te rencontrer jeune fille… J’ai pour nom, piège à cons. Tu comprendras très vite pourquoi. » Super. Bonjour la bourde. La voix émane bel et bien du miroir, cela ne fait aucun doute. En touchant la vitre, j’ai senti comme un court-jus me parcourir. Là, mes bras retombent le long de mon corps. Allez, je ne m’attarde pas, je file. Loupé, mes membres refusent d’obéir, je suis comme une tétraplégique qui se tient sur ses deux jambes… Ca n’a aucun sens. « Il nous manque une seconde personne et nous pourrons nous amuser tous ensemble. » Elle me nargue la peau-de-vache. Elle rit beaucoup, elle brille encore plus. C’est sûr qu’elle va attirer un con vu la nuit qui s’épaissie. J’en deviens carrément invisible, surtout que les branchages me recouvrent à mon tour. Je me dis que hurler serait judicieux mais aucun son ne peut franchir mes lèvres. Je suis engluée, bêtement attrapée par ce fichu miroir. Le piège à cons porte très bien son nom.

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MessageSujet: Re: Aliénation ♣ Cryst   Aliénation ♣ Cryst Icon_minitime1Mar 15 Nov - 1:15