RACONTEZ NOUS VOTRE MORT : Elle en avait marre de tous ces cons. Chaque jour, elle s'était entourée d'idiots pour avoir l'air un tout petit peu normale dans cet océan de stupidité. Chaque jour, elle avait fait semblant d'être conne seulementpour que l'on la regarde d'un oeil moins jaloux et moins persécuteur. Pourquoi ce devait être elle qui se rabaissait pour les autres? Pourquoi ce n'était pas aux idiots qui l'entouraient de se remonter à son niveau? Bien sûr, elle savait que cela n'allait jamais arriver. La seule raison qui l'avait gardé en vie aussi longtemps fut ses plantes, ses fleurs. Au moins elles, elles agissaient par instinct comme elle. Elle pouvait leur parler sans s'attendre à une réponse complètement stupide et dépourvue de sens. Les fleurs la comprenaient... Sans doute ce fut ce qui l'encouragea à devenir botaniste. Elle aimait s'occuper de la flore. La flore avait toujours été son refuge. Même au moment de sa mort elle se réfugia au sein de ses plantes. Elle croyait qu'en s'empoisonnant, elle allait enfin pouvoir faire partie d'un monde meilleur. Au moins, les cons ont disparu...

QUE PENSEZ-VOUS DU PAYS DES MERVEILLES ACTUEL ? : Annalynne a toujours vécu avec la devise "Ne me fais pas chier et tout ira bien". N'ayant pas connu de véritable problèmes depuis son arrivée au Pays des Merveilles, elle ne le déteste pas particulièrement, bien qu'elle rêve sans cesse de revoir la magnifique flore qui poussaient auparavant en abondance.

QUEL EST VOTRE ENDROIT PRÉFÉRÉ DANS CE PAYS ? : Anna a toujours aimé s'entourer de la nature, ce qui est sans doute la raison pour laquelle le jardin du château de la reine blanche lui convient parfaitement. Il s'agit d'un endroit relativement tranquille et sécuritaire. De plus, elle reçoit occasionnellement de la visite, ce qui lui permet de se confier de temps en temps à quelques passants.

∆ Annalynne aime beaucoup parler en devinettes et en énigmes, ce qui la rend parfois très difficile à comprendre. ∆ Qu'on ne touche jamais à "son" jardin, sinon vous risquez d'y perdre la vie... ∆ Elle est une grande fanatique de spectacle de tout genre. ∆ Son passetemps favori est d'écouter la nature autour d'elle. ∆ Annalynne est une rêveuse d'excellence. Son deuxième choix de carrière aurait été écrivaine. ∆ Elle fabrique ses propres vêtements avec un mélange de tissu et de fleurs. Ses créations sont, la majorité du temps, incroyablement sublime. ∆ Si quelqu'un l'ennuit trop, généralement, elle se mettra à l'ignorer. ∆ Elle déteste la stupidité dans n'importe quelle forme. ∆ Elle a un incroyable pouce vert et parvient à faire pousser n'importe quelle plante généralement dans n'importe quelle circonstance. ∆ Très peu de gens parviennent à l'amuser réellement, mais lorsque cela se produit, elle s'attache rapidement à cette personne.

« Je m'appelle Annalynne, j'ai douze ans, j'habite au 23 Greengarden House dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »

Voilà la promesse qu'elle s'était fixée à l'âge de douze ans. L'idée d'incendier l'appartement de ses parents lui avait paru bien songée à l'époque. Cela lui semblait tout à fait justequ'elle détruise la vie des gens qui lui avaient tout autant déglingué la sienne. Un trophée, voilà ce qu'elle avait toujours été aux yeux des personnes qui l'avaient fait naître. Mais pas qu'un simple trophée que l'on place sur une étagère pour montrer à sa famille et ses amis. Elle était un véritable bijou aux yeux de ses parents, un succès miraculeux dans un désert d'échec. Annalynne avait toujours été une source incroyable de sujets de conversation de ses parents. Étant enfant unique, ses parents lui accordaient déjà amplement d'attention, mais à ça s'ajoutait son incroyable intelligence qui ne cessait pas d'émerveiller ses parents. Aux yeux de ses professeurs, la petite Anna était l'élève rêvé. Fabuleusement calme, elle ne parlait jamais lorsqu'il ne fallait pas et elle n'avait jamais besoin que l'on lui répète les explications. Excellant dans toutes ses matières, ses notes académiques constituaient un élément très important dans la moyenne générale de ses classes et même de l'école entière. Ce que tous ces gens ignoraient par contre était qu'elle n'avait pas sa place dans le monde dans lequel on la forçait de vivre.

Durant toute son enfance, Annalynne a tenté de convaincre ses parents de la faire fréquenter des écoles plus adaptées à son niveau et à chaque coup, ils la refusaient, prétendant qu'elle serait mieux avec des personnes de son âge. Mais même à ce moment-là de sa vie elle en avait marre de tous ces idiots qui l'entouraient. Contrairement aux adultes qui la noyaient de compliments et d'attention, les élèves qu'elle côtoyait ne l'appréciaient guère. Pour eux, elle devait se concentrer afin de faire des occasionnelles fautes pour paraître plus normale. Elle devait faire semblant d'ignorer les réponses afin que ses camarades de classes cessent de la fixer avec des yeux persécuteurs. Au fil de ses longues années de souffrance, Anna se mit à réévaluer ses méthodes pour se rendre plus « normale » aux yeux des autres. Pourquoi ce devait être elle qui se rabaissait au niveau des autres? N'avait-elle pas le droit d'être entouré de gens comme elle? Pourquoi devait-elle s'épuiser en essayant de se faire accepter par les autres alors qu'ils la persécutaient malgré ses efforts? C'est à ce moment qu'elle se mit à envisager le suicide.

Elle avait tout planifié jusqu'au plus intime détail. Le jour de ses treize ans, elle allait incendier sa demeure et se laisser emporter par les flammes. Ce qu'elle n'envisagera pas était la possibilité que quelque chose vienne lui changer les idées, ce qui arriva. Un jour, elle alla visiter le centre de botanique à Londres avec son école et c'est à ce moment que sa vie fut sauvée. Elle fut transportée dans un monde qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Entourée de nature, elle se sentait en sécurité et étrangement, elle se sentait comme si elle faisait partie d'un groupe d'amis. Elle se mit à sentir toutes les fleurs, à toucher toutes les feuilles. Son esprit était complètement revigoré! Jamais n'avait-elle pensé qu'elle se sentirait aussi bien dans sa vie.

Peu à peu, sa chambre se transforma lentement en une serre. Annalynne prit l'habitude de se faufiler de chez elle afin de collectionner des fleurs et des plantes pour planter dans sa chambre et tout ce qu'elle ramenait chez elle fleurissait avec une beauté incroyable. C'était comme si ses plantes fleurissaient seulement pour elle, pour lui faire plaisir. Dans son sanctuaire de verdure, elle pouvait s'échapper du monde extérieur. Les cons n'existaient subitement plus, les hypocrites étaient tous morts et ses parents, c'était comme si elle n'en avait plus. Elle réussit à vivre ainsi pendant la majorité de son adolescence. Malheureusement, la réalité se mit à la rattraper et soudainement, le monde qu'elle avait apprit à détester lui revint tout d'un seul coup lorsque son anniversaire de dix-huit ans cogna à la porte. Elle était finalement devenue une adulte et bientôt, elle allait plonger dans le bocal à poisson tout comme ses parents, ses professeurs et tous les autres idiots qu'elle avait rencontrés auparavant...

Tout n'était pas perdu. Il y avait des plantes aquatiques dans les bocaux à poissons, non? C'est alors qu'Annalynne entama ses études en botanique. Elle disparut de la maison de ses parents et se trouva un joli appartement qu'elle inonda de plantes et de fleurs. Son sanctuaire était finalement rétablit et plus beau qu'avant. Seule dans son monde de jardinage, elle était véritablement comblée... ou était-ce seulement ce qu'elle se faisait croire? Quelques années passèrent et, au bout d'un moment, elle se mit à s'ennuyer. Heureusement, le problème fut rapidement remédié. Alors qu'elle avait fait une commande de fleurs à son appartement, un jeune homme vint cogner à sa porte. Ce dernier était d'une beauté qu'Anna n'avait jamais encore vue. Sa beauté dépassait même les plus belles de ses fleurs et son prénom était Arthur.

En temps normal, les hommes n'avaient jamais attiré la jeune botaniste. En fait, personne n'avait réussi à la séduire jusqu'à présent. Seules ses plantes en avaient été capables, mais lorsqu'elle croisa le regard ambré de Arthur, lorsque ses yeux se posèrent sur son doux visage, ses cheveux courts et noirs, elle sentit son coeur se serrer et faire des bonds. Le sang lui monta aux joues sans qu'elle le veille et pour une seule fois dans sa vie, elle se sentit complètement idiote. C'était comme si toute son intelligence se dissipa d'un seul coup et qu'elle était finalement devenue comme toutes les personnes qu'elle avait rencontrées auparavant. Elle était à la fois heureuse et confuse de ce qui lui arrivait, mais à la fin, tout cela n'était pas important pour elle. Tout ce qui lui importait, c'était son désir de tout connaître au sujet de ce jeune homme. Elle le voulait terriblement. Jamais n'avait-elle autant désiré quelque chose dans sa vie et jamais ne s'était-elle imaginé que ce qu'elle voudrait le plus monde était en fait un être humain.

Arthur travaillait comme étant un livreur de fleurs pour une grande entreprise de botanique. Il avait toujours eu un intérêt étrange pour les choses qui poussaient, notamment les fleurs. Incapable de faire pousser quoique ce soit, il avait donc décidé de devenir livreur de fleurs. Mais ce qu'il désirait le plus, c'était de travailler dans une petite boutique de botanique bien tranquille avec la personne la plus importante de sa vie. Partageant le même rêve, ce ne fut pas en grand temps qu'Arthur et Annalynne découvrirent les sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre.

Leur premier baiser... Annalynne se souviendra toujours de ce moment-là. Les lèvres tendres d'Arthur posées sur les siennes, sa douce main lui effleurant la joue, ses doux mots d'amour. Annalynne s'en souvient même à ce jour comme s'il s'était produit la journée précédente, ce qui n'ajoute qu'à sa souffrance, mais nous ne sommes pas rendus à cette partie de l'histoire.

Arthur et Anna se lièrent une relation qui endura pendant plus de sept ans. Entretemps, ils s'étaient acheté une petite boutique qu'ils transformèrent ensemble en boutique de botanique. Annalynne s'occupait de l'entretien des plantes ainsi que les ventes en magasin et Arthur s'occupait des livraisons extérieures. Leur entreprise fleurissait merveilleusement dans le centre-ville de Londres. Leurs vies semblaient tout simplement parfaites... jusqu'au jour où Arthur fut diagnostiqué de la leucémie.

Annalynne se souviendra toujours du dernier jour qu'elle passa auprès du lit d'Arthur.

« J'étais couchée avec lui dans son lit d'hôpital. Normalement, je n'aurais pas eu la permission des docteurs, mais je m'en foutais de ces cons. Ils ne comprenaient pas le lien qui liait Arthur à moi. Ils ne pouvaient pas comprendre, car ils n'étaient pas nous. Je me souviens qu'il arrivait à peine à bouger, mais il réussissait toujours à m'entourer de ses bras. Je le serrai tout autant dans les miens. Il me caressait les cheveux et nous restions dans la même position sans nous dire quelconque mot. En réalité, nous nous parlions sans paroles. Il me disait qu'il m'aimait et moi je lui répondais la même chose. Voilà ce que j'aimais le plus à propos d'Arthur. Nous n'avions pas besoin de paroles pour communiquer ensemble. Tout se faisait automatiquement par des gestes et comme tout le monde le sait, les actions parlent plus fort que les mots. Accrochée au dessus de son lit, un sac transparent rempli de sang était relié à son bras. Dieu sait combien de transfusions il avait reçu durant ses traitements et Dieu seul le sait combien de litre de mon propre sang je lui avais donné. Quel miracle que notre sang était le même, ou était-ce le destin? J'ignore toujours la réponse et, honnêtement, je m'en fous à présent. Tout ce qui m'importait à présent était que je profite de chaque seconde qu'il me restait avec Arthur.
Il se mit à bouger légèrement dans son lit pour se pencher vers moi et m'embrasser le dessus de la tête. Je levai ma tête par la suite pour qu'il m'embrasse les lèvres. Il le fit avec toute la tendresse qu'il m'offrait dans chacun de ses baisers. Nous restâmes dans cette position longuement jusqu'à ce que je sente ses bras se ramollir sur mon corps et ses lèvres se détacher lentement des miennes. Mes yeux se posèrent sur son visage inerte. Ses yeux étaient fermés et si je n'avais pas cessé de ressentir ses battements de coeur, j'aurais pu jurer qu'il dormait. Des larmes jaillirent de mes yeux et j'enfouis mon visage entre ses bras pour appuyer mon front contre son coeur immobile. Mes sanglots firent tressaillir mon corps, mais aucun bruit ne sortit de ma bouche. Je serrais mon bien-aimé dans mes bras, le maudissant intérieurement pour m'avoir rendu assez stupide pour croire que ce que l'on avait eu allait durer pour toujours. Je le maudissais de m'avoir fait couler jusqu'au fond du bocal à poisson...

Je m'appelle Annalynne D. Rose, j'ai vingt-six ans, je n'habiterai nulle part, car à la fin de cette soirée, je m'empoisonnerai dans l'ancienne boutique de botanique à Arthur et moi... »

Qui es-tu? Absolem? Non tu ne l'es pas. Je suis Absolem; stupide enfant... Oui, je vois, exactement ... Hm, tout à fait. Tu fais partie de mon groupe donc, es-tu sûr de pouvoir endosser cette responsabilité très cher ? Ou pas ? Je te fais confiance, moi la chenille, je t'accueille dans mon groupe et, je te conseille que même si ton côté "sage" fait des ravages, de faire attention autour de toi. Comme tu le sais, rien n'est plus comme avant. Quoi qu'il en soit, pour le bon fonctionnement de la suite, je te conseille vivement de signaler ton avatar pris, mais aussi de remplir ta feuille de personnage. Par la suite, tu pourras faire tes liens et tes topics. Si jamais, il y a un soucis, les absences sont là.

Quoi qu'il en soit, j'admire ton courage d'être venu ici, le monde distordu de la pauvre Alice. Monstres et bêtes sans noms te suivront partout. Mais si tu as choisi de faire parti de l'aventure, ce n'est pas pour rien. Je te souhaite bonne chance, Annalynne D. Rose et surtout, ne meurs pas ... A nouveau.